Peut-être que le nom 12 Monkeys ne vous dit rien, et ce qu’il s’agisse de la série ou du long-métrage dont elle est adaptée… En revanche, le titre du film en français risque de vous être plus parlant, puisqu’il s’agit de L’Armée des 12 Singes. Mais il est possible que vous ayez raté ce chef d’œuvre de SF des années 90. Pour faire simple, il s’agit d’un film de Terry Gilliam qui se déroule en 2035, dans lequel on suit les péripéties temporelles d’un certain James Cole (Bruce Willis). Ce dernier doit empêcher la propagation d’un virus mortel, disséminé en 1996 par une certaine Armée des 12 Singes, qui éradiqua 99% de la population. Rien que ça…
Apocalypse yesterday
La série reprend donc le pitch de base du film mais s’applique à se forger sa propre histoire, sans trop lorgner du côté de son modèle. On retrouve donc M. Cole, mais pas Bruce Willis, en 2043, qui doit retourner en 2015 pour trouver un certain docteur Cassandra Railly, censée l’aider à éradiquer le virus, mais qui, bien évidemment, n’est encore au courant de rien puisque l’épidémie n’aura lieu qu’en 2017. Commençons d’ores et déjà par l’élément principal de la série : le voyage temporel. Au fil du temps, on a vu pas mal de films plus ou moins inspirés nous livrer leur propre vision du voyage temporel, et de l’hypothétique possibilité de modifier le passé. Ici, on part du principe que les choses peuvent se produire simultanément dans deux temporalités différentes, le passé n’a donc pas forcément l’impact que l’on pense sur le futur… En gros, comprenez par là que la série prend malin plaisir à nous balader et à tantôt nous laisser croire qu’on peut changer le passé, tantôt nous montrer que tout est écrit et que le présent reflète déjà ce qu’ils ont essayé de modifier. Comprenez aussi que cela veut dire que si M. Cole a une heure pour effectuer une mission en 2015, son « équipe » de 2043 doit aussi attendre une heure avant d’espérer voir un résultat. Assez paradoxal direz-vous, mais puisque jamais personne n’est arrivé à remonter le temps, les scénaristes peuvent bien se faire plaisir. Scénaristes dont il faut par ailleurs souligner le talent.
La série est très bien construite et l’intrigue est vraiment fournie et prenante. On découvre au fur et à mesure le rôle de chacun dans la marche vers la fin du monde, chaque personnage a sa propre histoire, sa propre part d’ombre et son propre but. D’ailleurs, chacun se raccroche à quelque chose de précis, sa mission, son enfant ou tout autre chose et est tôt ou tard obligé de se remettre en question, de douter… De tout simplement se demander si sauver les personnes qu’il aime n’est finalement pas plus important que de sauver tout le monde. Rien de très original sur le fond direz-vous. Pour revenir sur l’intrigue elle-même, il y a une myriade de zones d’ombre savamment parsemées au fil des épisodes, dont certaines sont levées en fin de saison et d’autres rendues encore plus sombres. On a l’impression d’avoir toutes les pièces du puzzle en main, mais on se rend compte finalement qu’il est bien plus grand que ce qu’on pensait. Tout est parfaitement orchestré, plutôt bien rythmé, à part quelques longueurs sur certains épisodes. Coups de théâtre, révélations fracassantes, tous les ingrédients d’un bon thriller sont là et, le must du must, c’est que tout est intelligemment distillé et maîtrisé. Lors d’une interview, Aaron Stanford, qui incarne James Cole, a indiqué que les scénaristes avaient le « squelette » de l’histoire pour au moins 5 saisons. Et ça se sent ! En parlant d’Aaron Stanford, il faut quand même avouer que son manque de charisme fait un peu tache.
Tout le monde n’a pas la carrure de Bruce Willis, mais ce n’est pas pour autant qu’il fallait le choisir lui. Certes, il joue très bien, comme tous les autres acteurs d’ailleurs, mais malgré les tentatives pour le rendre plus sombre et agressif, ça ne change rien au fait qu’il est plus taillé pour jouer dans The Big Bang Theory que dans autre chose. On finit par s’y faire, mais pas avant la fin de saison… Un petit mot sur la réalisation avant de conclure. Quelques petits plans bien trouvés viennent apporter un peu de fraîcheur. Mais le point principal à souligner, ce sont les effets spéciaux, qui sont ici plus réels que numériques. Comprenez par là que l’on n’a pas de débauches d’effets visuels et de 3D. Lorsque James Cole est « fragmenté » (leur façon de désigner le voyage temporel), la caméra se met à trembler, les lumières à vaciller et le bonhomme disparaît en un clin d’œil, comme Hiro Nakamura le faisait dans Heroes. Simple mais efficace. Même chose pour la machine qui lui permet de voyager dans le temps, juste quelques rayons de lumière accentués en post-production. Comme quoi, même avec peu de moyens, on peut faire quelque chose de convaincant. De toute façon, sur les rares plans où on a vraiment de l’effet numérique, notamment lors des paradoxes temporels, on voit tout de suite que SyFy n’a pas les mêmes moyens financiers que d’autres. Sans être horribles, ces passages sont juste passables. Heureusement, la production était certainement consciente de ses faiblesses et il y a assez peu de ces plans, même quand il s’agit de montrer le futur en 2043. D’ailleurs, la série passe son temps à faire des allers-retours dans le temps pour nous montrer ce qu’il se passe à telle ou telle époque, c’est plutôt agréable mais ça rend l’ensemble moins dynamique.
L’avis perso de Vegakiller // Comme au zoo, le temps passe vite !
L’Armée des 12 Singes, ce n’est qu’un vague souvenir pour moi, je l’avais vu il y’a très longtemps, mais j’en gardais une bonne impression. J’avais la série depuis un moment, mais je ne m’étais jamais décidé à la regarder. Je n’ai pas regretté. J’adore ça les histoires de complots et de fin du monde. Si en plus il y a du voyage dans le temps, je signe direct ! Par contre, Aaron Stanford… WTF ??? J’ai rien contre lui personnellement, mais merde, il a autant de charisme qu’une huître… Pour le sauveur de l’humanité, ça le fait moyen quand même…
On a aimé
On n’a pas aimé
Un scénario en béton bien maîtrisé Des persos avec une vraie profondeur Le parallèle 2015/2043 Rebondissements et révélations en pagaille
Quelques longueurs La liberté des scénaristes avec le concept du temps Le choix d’Aaron Stanford Pas toujours très original
L’Armée des 12 Singes ? 12 n’est pas un nombre premier. Mais 13, oui
Adapter un grand chef d’œuvre en série, c’est toujours un peu casse-gueule. Fort heureusement, SyFy a travaillé plusieurs années sur sa copie avant de nous la livrer et le résultat est là. On sent le travail des scénaristes, tout est magistralement bien orchestré et dirigé. Même si l’ensemble surfe plus ou moins sur ce qu’on a déjà vu en termes de voyage temporel, la série s’emploie à y injecter sa propre vision et son univers. À part quelques longueurs et effets douteux, il n’y a pas grand-chose à redire. De plus, l’intrigue nous tient en haleine du début à la fin et s’amuse littéralement à nous faire croire certaines choses pour les effacer plus tard. Pour résumer, 12 Monkeys est une bonne surprise et est vraiment très agréable à regarder. Si vous êtes fan du film original, cette série ne vous décevra pas du tout ! Et pour les autres, vous passerez un très bon moment.