Se connecter  -  S'inscrire 
 
discord2 twitter2 instagram youtube2
 

[MXG+] XG Film Club - Justice League

- Publiée le 27.11.2017, à 21:48
- Par Vincent P.
[MXG+] XG Film Club - Justice League

Quand on parle d’univers cinématographiques, le premier exemple qui nous vient à l’esprit est le MCU. L’écurie Marvel a réussi son pari et en est déjà à sa troisième phase. Le dernier chapitre en date, Thor Ragnarok, est d’ailleurs un succès au box office. Bref, c’est un long fleuve tranquille. C’est tout le contraire chez le rival éternel, DC. Entre les films qui divisent (Batman vs Superman en tête), les films aussi bancals (coucou Suicide Squad) qu’une étagère Ikea montée par mémé Janine sans la notice, les versions cinéma charcutées au montage et les rumeurs néfastes (départ de Ben Affleck, etc.), la vie du DCEU n’a rien du fleuve tranquille et chaque nouveau projet navigue sur une mer déchaînée en tentant d’éviter moult ouragans. Après avoir été longuement attendu, voici enfin Justice League ! Marvel a ses Avengers, DC a sa Ligue. Le concept est le même, une team de supers héros qui s’unissent pour sauver le monde. Superman, Batman, Wonder Woman, Aquaman, Cyborg, sans oublier Flash… autant de noms qui ont marqué l’enfance de beaucoup. Comme pour Batman vs Superman, la pression est énorme. On aurait aimé dire que l’on retrouve Zack Snyder aux commandes avec plaisir mais, comme si le DCEU était maudit, un drame familial a poussé le réalisateur à partir. C’est donc Joss Whedon (Buffy contre les vampires, Avengers 1 et 2) qui a repris le volant et qui a eu la lourde tâche de terminer le film… non sans y introduire de nombreuses modifications via des reshoots et en coupant certains morceaux suite à la demande des pontes de la Warner pour que le film ne dure que deux heures. Pour résumer, une fois n’est pas coutume, nous revoilà face à un film DC à la gestation chaotique. Que retiendra-t-on de cette première apparition de la Justice League ? Un ratage complet, une réussite surprise, un peu des deux ?

La touche Snyder…




Superman est mort. Pendant que le monde le pleure, un Bruce Wayne rongé par le remord tente tant bien que mal de déjouer un début d’invasion. D’où viennent ces mystérieuses créatures qui semblent attirées par la peur ? Qui les envoie ? Aidé de Diana Prince, alias Wonder Woman, le justicier de Gotham va tenter de monter une équipe composée de gens ayant des capacités hors normes afin de résoudre ce mystère. A quoi servent les énigmatiques boites mères ? Qui est cet être surpuissant qui semble les traquer ? Le monde peut-il être sauvé sans Superman ? Dès les toutes premières secondes du film, Justice League souffle directement le chaud et le froid. Le spectateur est d’abord cueilli par une séquence de flashback avec Superman, le visage de ce dernier semblant étrangement faux. La raison ? Un des nombreux reshoots de Whedon dont nous reparlerons plus tard (Henry Cavill ayant une moustache pour les besoins d’un film, il ne pouvait pas la raser pour les nouvelles scènes de Justice League et sa bouche a donc été reproduite numériquement sans pilosité). Heureusement, passé cette première séquence étrange, l’espoir renaît immédiatement via une intro classieuse accompagnée de bien belle manière par le morceau Everybody knows de Sigrid. On reconnaît la patte Snyder dans le ton mais aussi dans l’image.

A ce titre, c’est toujours un plaisir d’admirer le Batman campé par Ben Affleck puisque c’est le premier membre que l’on verra en action. Le costume, la gestuelle, la présence à l’écran… la représentation du chevalier noir est toujours aussi parfaite et imposante. Bonne nouvelle, c’est également le cas de ses collègues. Que ce soit Aquaman, Wonder Woman, Flash ou Cyborg, chaque super héros fait vraiment plaisir à voir à l’écran. A travers les poses et les costumes réussis, ce sont les héros de notre enfance qui prennent vie devant nos yeux. Alors que certains n’avaient même pas eu de film solo, que le ton du film Wonder Woman était en total décalage avec le travail de Snyder, un petit miracle se produit : la ligue fonctionne ! Malgré sa durée de « seulement » deux heures, JL arrive à donner de la consistance à chacun de ses protagonistes. Si personne n’était vraiment inquiet pour Batman et Wonder Woman, le doute planait sur les autres. Flash a un côté débutant assez frais, Aquaman est badass à souhait et Cyborg est bien loin du personnage triste et monolithique que l’on imaginait. Dès l’instant où les interactions et les dialogues font mouche ou dès que la ligue entre en action pour se battre, on en prend plein les mirettes. Encore une fois, Snyder se fait fournisseur de séquences visuelles assez dingues pour tout fan de comics qui se respecte. Ainsi, la première impression qui ressort du film est positive, on se surprend à sourire et à s’extasier devant ce JL qui n’est apparemment pas si mal géré que ça. Il y a bien quelques soucis agaçants mais rien de rédhibitoire… Le problème c’est que sur sa globalité, les défauts du film le plombent quand même lourdement.

La retouche Whedon + le coup de machette Warner




Il est donc temps d’aborder le plus gros souci de JL, sa schizophrénie permanente qui ne cesse d’empirer à mesure que le film avance. En cause, la quasi-totalité des retouches apportées par Whedon. Si on sent encore bien l’empreinte de Snyder sur 70% du film et qu’il nous prouve qu’il sait très bien faire des scènes plus légères et drôles, les choses se corsent de plus en plus à mesure que le film progresse. Si on parle autant de ces retouches, c’est malheureusement parce qu’elles se voient bien trop. Whedon n’ayant pas filmé avec le même matériel que Snyder, nous avons souvent droit à des plans zoomés (notamment sur des visages pour avoir un cadrage identique) et fait à la va vite. N’y allons pas par quatre chemins, le résultat à l’écran est d’une dégueulasserie sans nom. Les couleurs ne sont pas les mêmes, l’incrustation sur fond vert est faite à l’arrache, les effets spéciaux en prennent un coup dans le pif et on se questionne encore concernant l’ajout de séquences pour nous montrer Wonder Woman qui sourit ou Flash qui écarquille les yeux. Pire, à l’instar de Suicide Squad, le montage du film dégage une forte odeur de boucherie/charcuterie. Parfois, au cours d’un même dialogue, Ezra Miller (Flash) change de coupe de cheveux ou Ben Affleck (Batman) apparaît légèrement plus joufflu (car moins en forme que quand il se préparait pour le rôle). Vous vous rappelez de l’histoire de la bouche de Superman ? Pareil, merci les retouches. Du coup, pas mal de scènes avec Henry Cavill ont un côté uncanny valley assez étrange. Mais le pire, c’est que certains ajouts semblent en totale contradiction avec le travail et le ton de Snyder.

Les petits dialogues rajoutés pour obtenir un film plus fun sont parfois médiocres. Certains morceaux forcés à base de petites punchlines Carambar à la Marvel alors qu’elles n’étaient pas prévues s’incorporent vraiment dans la douleur et cassent un peu trop l’ambiance en tombant à plat. Aquaman qui passe en mode bro surfeur qui lâche un « je kiffe » ou « ça le fait » alors que cinq minutes avant il était en mode colosse réservé, le Flash attendrissant car il débute qui se transforme en jeune excité du LOL insupportable... Gal Gadot (Wonder Woman) n’étant pas spécialement une bonne actrice, la voir minauder exagérément sur plusieurs plans a de quoi exaspérer, au même titre que certaines mimiques d’Ezra Miller dignes d’une personne atteinte de tocs. Le résultat : des blagounettes pendant qu’on savate du vilain, des dialogues comiques en mode vannes de stand up et un forcing pour obtenir un film plus fun et lumineux quitte à mettre à mal par moments les bases du travail de Snyder. Pour reparler du montage, indigne par moments d’un tel film, il est bon de signaler que de nombreuses scènes aperçues lors des trailers ont purement et simplement disparues de la version finale diffusée dans les salles obscures. Au bas mot, ce sont au moins 30 minutes qui semblent encore avoir été charcutées.

Comme pour Batman vs Superman, sauf qu’ici ce n’est plus Snyder qui a la main sur le montage… et ce n’est d’ailleurs pas totalement Whedon non plus. Encore une fois, la Warner a interféré ! Encore une fois, paniquée par un éventuel bad buzz du film, certains ont jugé bon d’en faire un film de deux heures. Pourquoi ? Parce que niveau rentabilité, la barre des deux heures est très importante et permet de rattraper un peu le coup en cas de performances décevantes au box office. Un super vilain décevant, à savoir le très basique Steppenwolf, et un scénario trop rushé terminent de donner à JL un aspect un poil trop foutraque pour totalement convaincre. Comme si le film était constamment coincé entre deux mondes, deux visions. Ultime signe que décidemment JL n’a de chance dans aucun domaine, même pas avec la BO signée Danny Elfman qui est tout sauf mémorable, à des années-lumière de celles de Man of Steel ou Batman vs Superman. Elfman nous livre ici une partition bien paresseuse et un poil fade.

Miracle League




Alors finalement qu’est-ce qui l’emporte ? Le bon ou le mauvais ? A cette question, on sera quand même tenté de répondre le bon. Pourquoi ? Parce que la team fonctionne, parce que voir les personnages interagir procure un énorme plaisir et parce que les scènes d’action sont parfois folles. Tout ceci contribue à créer une ambiance, une dynamique que les plus gros défauts du film n’arriveront jamais à briser totalement. On soupirera par moment, on restera souvent dubitatif devant certaines scènes mais quand JL se met à bien fonctionner, il le fait avec brio. Les morceaux made in Snyder qui n’ont pas été dénaturés laisse rêveur concernant une éventuelle version longue. Justice League est un film léger et fun. Oui nous sommes bien loin des ambitions et de la prise de risque d’un Batman vs Superman mais impossible de totalement bouder son plaisir en voyant à l’écran cette fine équipe en action. Incontestablement la fibre nostalgique de ceux qui regardaient la version dessin animé sur France 3 (F3X le dimanche matin, les vrais savent) va follement vibrer.

Touché en plein cœur, le fan de DC pourra pardonner les multiples errances du film pour s’amuser en le regardant. Touché en plein cœur, le fan de Snyder pourra pardonner l’ignoble charcutage qu’a subi le boulot du réalisateur car sur l’écran, il y a le meilleur Batman ever, un Flash grisant, une Wonder Woman entraînante, un Aquaman badass et un Cyborg bien plus réussi que prévu. Pardonner un peu… mais pas totalement. Sans trop spoiler, juste un mot sur Superman pour dire que rarement le personnage n’aura semblé si badass… peut-être même trop, c’est dire ! L’inévitable retour divisera mais force est de constater que sa présence est un énorme plus pour le film. Au passage, chapeau à la Warner pour n’avoir rien balancé dans les bandes-annonces, le plaisir visuel n’en est que plus grand. Calibré pour le grand public, sans profondeur mais bourré de grand spectacle, JL se positionne en concurrent crédible face à Avengers. Dommage ? Tant mieux ? Chacun se fera son avis mais encore une fois, nous sommes face à un film qui va beaucoup diviser.

L’avis perso de Vincent / onizukadante // Merci Snyder, pas Merci Whedon...

Même s’il n’est pas exempt de défauts, le travail de Snyder a toujours su apporter une touche marquante à ses films. Avec les premières secondes de Justice League, j’ai eu du mal à me positionner. Le coup du téléphone avec Superman, je pensais que les M&Ms allaient débarquer pour nous dire qu’ils fondent dans la bouche et pas dans la main. C’est à ce moment que je me suis rappelé ce que je voulais effacer de ma mémoire… Whedon a fait des reshoots. C’est d’autant plus frappant que la scène suivante a une véritable portée, avec un message fort. C’est d’ailleurs le cas de bien des scènes qui arrivent à apporter une certaine profondeur à un film globalement léger. L’aspect plus sombre d’un Batman vs Superman m’a beaucoup manqué. J’aime me détendre devant un Marvel tout comme j’aime profiter de la puissance de l’univers DC (je ne m’en cache pas j’ai toujours préféré DC à Marvel, soit)… Donc forcément, quand j'ai fait le bilan à la fin du film, j’ai eu des regrets et un goût amer en bouche. Les passages avec les blagues à deux balles me plombent l’immersion et c’est fichtrement dommage car à côté de ça j’ai vu des scènes épiques, des combats visuellement très agréables et des discussions qui posent de vraies questions… Bref, comme le dit l’ami Damzema, le plus gros défaut de ce film, c’est cette bipolarité induite par une base excellente signée Snyder et des reshoots signés Whedon qui ne sont ni dans le même ton, ni de la même qualité… Dommage, même si le film reste bon dans l’ensemble. Mon petit plus perso, c’est l’intégration de Cyborg. J’avais vraiment peur de cette dernière et au final je trouve même que c’est le nouveau perso le mieux introduit et le plus cohérent. Quant à Flash, parfois sympa et touchant, il m’a quand même exaspéré à certains moments.


On a aimé

On n’a pas aimé

La Justice League très réussie
Les héros sont bien retranscrits à l’écran
Tout le monde a son quart d’heure de gloire
Les scènes d’action bien foutues
La touche Snyder avec ce côté imposant et iconique des supers héros
La réalisation de Snyder quand elle n’est pas torpillée
Un rêve de gosse qui prend vie au ciné
Restez bien assis pendant le générique pour assister à deux scènes vraiment excellentes
Les retouches de Whedon ne fonctionnent pas et s’incorporent mal dans le film
Le montage charcuté à la tronçonneuse, merci la Warner
Certains aspects sont trop rushés, en 2 heures il fallait s’y attendre
Beaucoup moins profond et ambitieux que Batman vs Superman
L’OST du film plombée par la prestation paresseuse de Danny Elfman
Le méchant très basique et un peu fade
Le film n’arrive jamais à se débarrasser de son côté foutraque et bancal
Un projet schizophrénique qui hésite constamment entre deux tons


Le verdict de Damien / Damzema // The death of DC vs The Rebirth of DC
Bipolaire jusqu’au bout des ongles, Justice League laissera un sentiment partagé. On peut être heureux. Heureux de voir que le film n’est pas la catastrophe industrielle annoncée. L’équipe fonctionne et donne envie d’en voir plus, l’alchimie entre les acteurs est évidente et dans ses moments de bravoure le film arrive à envoyer du très très lourd. Mais il y a aussi de quoi être très triste. Triste de voir la fin du cycle Snyder se terminer de cette manière. Le réalisateur de Watchmen n’aura jamais eu les mains totalement libres pour nous livrer sa vision de base. Frappé par un drame familial, poignardé dans le dos par la Warner, pas sûr que l’ami Zack garde un excellent souvenir de son run DC. Triste aussi de voir que Ben Affleck va sans doute lâcher le costume de Batman en cours de route, alors qu’il a réussi à nous fournir le meilleur Batman et un excellent Bruce Wayne, l’acteur semble fatigué par les incessantes polémiques sur les films DC. Triste enfin de voir que la Warner a encore une fois saccagé un projet parce qu’elle veut absolument faire autant de blé que Marvel au cinéma quitte à faire tout et n’importe quoi. De la trilogie ambitieuse, plus sombre et complexe que la moyenne qu’il avait entamé avec Man of Steel et dont le point culminant est et restera Batman v Superman, il ne reste plus grand-chose de Snyder à la toute fin de ce Justice League. Si le projet n’avait pas eu un réalisateur aussi solide à la base de sa conception, il y a fort à parier que le résultat final aurait été proche d’un Suicide Squad. Oui mais voilà, Snyder reste Snyder et pour sans doute la dernière fois chez DC, il nous sert des séquences folles, très iconiques, marquantes qui ne manqueront pas de s’imprimer durablement dans l’esprit des fans. L’ambition et la noirceur du DCEU sont mortes avec Batman vs Superman, vous connaissez la formule : le roi est mort, vive le roi. Justice League se veut plus le début d’une nouvelle ère que la fin d’une ancienne. Une nouvelle ère que Geoff Johns (qui chapeaute maintenant le DCEU) veut résolument tournée vers l’optimisme et le fun. Le choix est fait, c’est ainsi. Ce qui est sûr, c’est que nous serons beaucoup à regretter le travail de Snyder tout en priant pour une version longue de Justice League qui a peu de chance de sortir. On se consolera en se disant que, malgré ses gros défauts, ses ambitions revues à la baisse et son côté bancal, ce Justice League était finalement pas mal du tout… Bordel, c’était quand même un sacré panard de voir tous ces héros réunis au sein du même film. En pleine redirection, bien malins sont ceux qui peuvent deviner l’avenir de DC au cinéma. Ce qui est sûr c’est que le cycle qui a commencé avec le retour de Superman en 2013 est bel est bien terminé. Le DCEU originel est mort, vive le DCEU.

Partager :    


VOS REACTIONS
Soyez le premier à réagir sur cet article

Seuls les membres du site peuvent commenter les articles
Inscrivez-vous gratuitement ou connectez-vous


Actuellement, les membres connectés sont : vegansound,
Flux RSS | A propos | La rédaction, nous contacter
Xbox Gamer est un magazine online de jeux vidéo informant sur les consoles Xbox Series X|S, Xbox One, Xbox 360 et Xbox de Microsoft. Copyright XGN © 2002-2025