Avis - Générations Pokémon de Third Editions
- Publiée le 15.12.2019, à 22:13
- Par Vincent P.
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Il y a un mois, nous avons assisté à l’arrivée de la huitième génération de Pokémon, avec Pokémon Epée et Bouclier, deux versions qui placent leur histoire dans la région de Galar. Pour préparer cet événement, Third Editions a tenu à proposer une nouvelle édition de Générations Pokémon, le livre de 2015. C’est ainsi qu’Alvin Haddadène et Loup Lassinat-Foubert ont pu sortir une édition de 416 pages baptisée Plus de 20 ans d’Evolutions, l’occasion de traiter toutes les informations couvrant jusqu’à l’arrivée de la huitième génération. L’éditeur nous ayant envoyé un ouvrage, nous tenions en vous en proposer un avis.
Attrapez-les tous… et choppez le livre !
L’univers de Pokémon est immense. La licence est née en 1996 au Japon de l’imaginaire de Satoshi Tajiri. Exportée par la suite en Occident, tandis que la série se développait déjà au Pays du Soleil Levant, elle a fini par séduire tout le monde, devenant un phénomène planétaire. On ne compte plus les jeux, entre ceux de la série canonique et les spin-off, et tous les produits dérivés, allant du manga à la série animée, en passant par les films, les lampes LED, les figurines à collectionner, les peluches, les porte-clés, les presse-agrumes, la balle rebondissante, les verres, etc., sans parler des livres qui traitent du sujet, dont le Pokédex avec plus de 800 Pokémon (pour couvrir les régions de Kanto à Alola). Avec Générations Pokémon - Plus de 20 ans d’évolutions, Alvin Haddadène et Loup Lassinat-Foubert se sont attaqués à un gros morceau. Au premier abord, le livre est épais, ce qui n’est pas étonnant puisqu’il comporte 416 pages, et jouit d’une couverture rigide jaune montrant des lignes de symboles rappelant quatre types élémentaires : eau, feu, électricité et plantes. Une petite casquette rappelant l’un des modèles portés par Sacha attire l’attention, plus d’ailleurs que le nom de l’ouvrage, en blanc, qui disparaît presque entre les symboles. La composition est peut-être à revoir mais chacun aura son propre avis dessus.
En ce qui concerne le découpage des chapitres, les auteurs ont été très pragmatiques en optant pour le retour sur les origines du succès, avant de poursuivre sur le succès au-delà des espérances. Ils ont poursuivi l’étude du phénomène avec un chapitre sur l’extension mondiale du phénomène et la façon dont s’y sont pris les acteurs, dont Nintendo et Game Freak, pour faire durer la Pokémania. Les chapitres suivants s’intéressent quant à eux au matériau, à savoir les mécaniques du jeu, l’univers de la série canonique et l’analyse des spin-off et autres apparitions cross-médias. Le huitième et dernier chapitre venant conclure l’ouvrage (outre une conclusion de deux pages) en abordant l’univers transmédia. Pokémon a bercé nos jeunes années. Quand les versions Rouge et Bleue sont arrivées en France, nous avions 11 ans. Nous avons immédiatement cédé à ce qui sera décrit par la suite comme la Pokémania. Les jeux, les cartes, la série animée, les produits dérivés, les Pokémon sont partout chez nous (aux côtés de quelques Digimon pour l’anecdote). Pourtant, si nous avons suivi les évolutions des pocket monsters, nous ne nous étions pas forcément penchés plus que ça sur la création du phénomène.
Le premier chapitre revenant sur Satoshi Tajiri et la naissance de Game Feak a donc été particulièrement instructif, même si nous connaissions quelques grandes lignes. Le deuxième chapitre est également intéressant puisqu’il prolonge le sujet en analysant la façon donc la licence a évolué, entre les retards des développeurs, les stratégies mises en place par Nintendo et les autres partenaires y voyant une manne financière, etc. Pour ceux qui ne sont pas habitués aux écarts de culture entre les japonais et les occidentaux découvriront quelques principes non négligeables dans le troisième chapitre qui aborde l’occidentalisation de la licence, dont la localisation des noms des créatures et la mise en place du dessin animé pour pousser le phénomène. Ce n’est qu’au quatrième chapitre que les auteurs abordent la deuxième génération avec les nouveautés apportées. Ils évoquent par la suite la formation de The Pokémon Company et l’évolution de la licence au travers des différents supports de Nintendo, sans oublier les smartphones avec notamment Pokémon GO. Dans tous ces chapitres, on sent que les auteurs se sont documentés pour n’omettre aucun détail. Les textes sont aérés, découpés en sous-chapitres clairs et concis. Le déroulement de l’analyse est logique et même les fans les plus acharnés de la licence ne sont pas à l’abri d’apprendre une anecdote ou deux. Ces quatre premiers chapitres sont instructifs et rappellent que si Pokémon est un succès planétaire à l’heure actuelle, c’est aussi grâce à une grosse puissance de communication et à quelques paris risqués, dont le développement des spin-off confiés à d’autres studios pour laisser à Game Freak le soin d’assurer les opus canoniques.
Pour ceux qui suivent les jeux Pokémon depuis la première génération, le chapitre 5 est clairement dispensable. Ce dernier est dédié aux mécaniques du jeu, revenant sur plusieurs fondements de la licence, à commencer par l’aspect RPG, le principe des créatures uniques et de leur évolution, tous les principes liés au système de capture des Pokémon (Pokéball et lieux spécifiques, dont le fameux Parc Safari), sans oublier l’incontournable Pokédex et le système d’échange essentiel pour compléter ce dernier. Même s’il est dispensable pour ceux qui ont joué à tous les opus, il n’en reste pas moins intéressant pour bien mettre au clair l’ensemble. Ceux qui ont récemment découvert la licence ou qui souhaitent y succomber avec les derniers jeux seront contents de pouvoir lire ce chapitre qui fera office de session de rattrapage. Le sixième chapitre est dans la lignée du cinquième, dans le sens où les connaisseurs passeront vite dessus avec une lecture en diagonale, là où les nouveaux arrivés pourront s’y attarder pour apprendre plein d’informations sur l’évolution des jeux (jusqu’à la septième génération). La présentation est simple, les auteurs se contentant de diviser le chapitre en sous-chapitres dédiés à chacune des générations. Pour le reste, chaque génération est décomposée de la même manière, avec un retour sur l’histoire, une étude de l’univers et la mise en avant des personnages et Pokémon les plus célèbres. En bonus, nous avons même l’étude des glitchs et autres astuces pour démêler les rumeurs et autres fantasmes des failles exploitables (ah, Mew, on t’a cherché à l’époque).
Le septième chapitre étend l’analyse de l’univers aux spin-off, dont Pokémon Stadium, Pokémon Colosseum, Pokémon XD, Pokémon GO, Pokémon Ranger, l’noubliable Pokémon Snap, les Pokémon Trading Card, Pokémon Pinball, Pokémon Rumble et les Pokémon Let’s Go qui sont des relectures des tous premiers jeux, sans oublier les Pokémon Donjon Mystère, Pokémon Dash, Pokémon Puzzle ou Detective Pikachu entre autres. Nous n’échappons pas à la fin du chapitre à l’incursion de Pokémon dans l’univers de Smash Bros avec une petite analyse de chaque Pokémon intégré au jeu de combat. Le chapitre a le mérite d’être riche en informations et vraiment complet, les expériences transmédias étant abordées dans le huitième et dernier chapitre. Beaucoup plus succinct, il aborde vraiment dans les grandes lignes les films, la série animée les mangas et le jeu de cartes, avec un petit zoom sur le dernier film en date, à savoir Detective Pikachu. Dommage que ce dernier chapitre soit un peu vite expédié, surtout quand on voit tout le travail fourni sur le reste. A la décharge des auteurs, notons que ces adaptations ont quand même été évoquées dans les premiers chapitres, notamment dans les méthodes employées pour faire durer la Pokémania.
L’avis perso de Vincent / onizukadante // Pas besoin de Pokéball pour le capturer, alors foncez !
Comme très souvent avec les ouvrages de chez Third Editions, on ne peut que constater que la qualité est au rendez-vous. Nous avons quelques réserves sur la couverture, pas à notre goût, avec en prime le nom de l’ouvrage qui passe inaperçu, la faute à une police de couleur blanche posée sur un fond jaune trop clair pour la faire ressortir, d’autant plus qu’elle est noyée dans des lignes de petits éléments. Ceci étant dit, Alvin Haddadène et Loup Lassinat-Foubert ont fourni un énorme travail pour revenir sur les sept générations de la licence Pokémon, abordant tous les aspects, des débuts aux projets transmédias, en passant par des analyses sur le développement même de la franchise et sur les projets Pokémon qui ont vu le jour. L’ensemble est intéressant et se lit très bien, surtout grâce à un excellent découpage des chapitres et des sous-chapitres. On peut lire quelques lignes, un paragraphe ou deux et reprendre quelques heures plus tard ou le lendemain sans devoir revenir en arrière pour se remettre dedans. Un bon point, surtout qu’avec 416 pages, l’ouvrage est on ne peut plus conséquent. Il n’y a plus qu’à le coupler avec un livre Pokédex pour les fans. |
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