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Avis - Session : Skate Sim

- Publiée le 12.10.2022, à 14:29
- Par Vincent P.
Avis - Session : Skate Sim

Officiellement, c’est le 22 septembre 2022 que Session est arrivé sur nos machines dans sa version 1.0. Si nous précisons cela, c’est parce que le jeu de creā-ture Studios est longuement passé par une phase en accès anticipé, d’abord sur Steam, puis sur Xbox. La preuve, en juillet 2020, je vous proposais déjà un gros avis sur la version Game Preview du jeu. Je vous invite d’ailleurs grandement à la lire pour vous donner une idée de mon profil de joueur et de mon rapport au skate. Deux ans après cet article, il est l’heure pour moi de vous fournir un nouvel avis après une dizaine d’heures de jeu.

Pourquoi tombons-nous ? C’est pour mieux apprendre à nous relever !




Comme je le disais déjà dans mon avis il y a plus de deux ans, Session est une simulation de skate, une vraie, qui justifie sa baseline Skate Sim. Ainsi, dès le tutorial, vous vous rendrez compte que le gameplay est ultra exigeant, en plus d’être déroutant. Au moindre contact, vous allez chuter. Vous pourrez alors pointer du doigt les chutes qui sont exagérées, notre skateur agissant comme une poupée de chiffons et les bugs de collisions avec la planche étant toujours assez nombreux… Mais lorsqu’il est sur son skate, votre avatar se comporte comme dans la vraie vie. Pour passer un simple trottoir d’une poignée de centimètres, il faut soulever sa planche, pour assurer un bon grind, il faut un minimum de vitesse, et ainsi de suite. Ce qui est compliqué au début, c’est de se faire à la prise en main, surtout quand on a été biberonné aux Tony Hawk’s par exemple. Ainsi, chaque joystick est associé à un pied du skater.

Pour tourner, il faut utiliser les gâchettes basses pour mettre le poids du skater vers l’avant ou l’arrière. Y permet de prendre la planche sous son bras pour marcher (pratique pour remonter des escaliers, les descendre ou atteindre d’autres endroits après un petit saut avec X). B permet de laisser trainer le pied pour freiner, tandis que A et X, l’un pour le pied droit, l’autre pour le gauche, servent à donner l’impulsion. Sur le papier, cela paraît très simple. En jeu, la courbe d’apprentissage est énorme. En plus, après un revert, il faut faire une petite gymnastique intellectuelle pour bien comprendre que les sticks et les touches sont bien associés à un pied (droit ou gauche) et non à une position (avant ou arrière), donc le pied qui était à l’arrière est passé à l’avant, ce qui va donc changer l’utilisation des sticks pour les appuis par exemple.

Bien entendu, pour tenter de séduire un public plus large tout en introduisant ce système aussi naturel dans le fond que complexe, les développeurs ont intégré un tutorial permettant d’apprendre les bases. Mais ce dernier ne paraîtra pas toujours clair pour les néophytes, surtout s’ils ne maîtrisent pas les notions premières de l’univers du skate. Au moins il a le mérite d’exister et il est animé par un autre skateur qui ne manque pas de répliques assez drôles. Dans le but de ne pas (trop rapidement) décourager les nouveaux venus ou ceux qui sont plus habitués aux jeux de skate typés arcade, creā-ture Studios a laissé le choix entre quatre préréglages de difficulté si on ne compte pas le réglage personnalisé. Le premier, c’est l’Assistance. Mode le plus accessible, il permet une récupération auto de la planche, une vitesse de flip automatique, des grinds plus faciles et assistés avec des connexions automatiques (en somme, c’est plus laxiste), des hauteurs de pop générales, l’absence de chutes après les grands sauts et un revert auto avant une chute. Il impose également de débuter par le tutoriel.

Le mode Facile, quant à lui, reprend les mêmes éléments mais l’assistance pour les grinds est partielle et la vitesse de flip passe en manuelle. En mode Par Défaut, la récupération de la planche se fait toujours en automatique mais son contrôle est manuel. Les vitesses de flip et de parabole sont manuelles, les flips et paraboles sont continus, la hauteur de pop est ajustée en fonction de la position, le revert auto est désactivé et là encore les chutes après les grands sauts sont désactivées et le tutoriel est lancé dès le début. Qu’on se le dise, si ces modes permettent une plus grande souplesse dans l’appréhension du gameplay, permettant ainsi un apprentissage moins dur sur la longueur, ils n’en transforment pas pour autant l’expérience qui reste axée sur la simulation. Vous arriverez à mieux rentrer les figures et à moins tomber après les sauts ou les grinds mais vous continuerez à chuter, encore et encore.

Pour ma part, pour une expérience qui soit la plus réaliste possible, j’ai opté pour le réglage Hardcore. En somme, pas de tutoriel, pas de revert auto, un relâchement partiel de l’entrée des grinds, des vitesses de flip et parabole manuelles, des hauteurs de pops par position et un contrôle manuel de la planche, avec une récupération manuelle. Oui, j’ai bien galéré, oui je me suis mangé des bancs, des escaliers, une fontaine et bien d’autres éléments mais le plaisir lorsqu’un trick rentre, lorsqu’un simple ollie par-dessus quelques marches passe, lorsqu’un grind est parfaitement placé n’en est que décuplé. Pour aller plus loin, les développeurs ont ajouté tout un tas d’autres réglages, à commencer par la possibilité d’ajuster le serrage des trucks, avant comme arrière, d’activer ou non le wheelbite (la roue touche la planche lors d’un tournant trop brusque généralement – la planche freine naturellement et le skateur est propulsé en dehors) et d’ajuster l’adhérence des roues. Mais ce n’est pas tout puisqu’on peut même paramétrer les flip tricks, les grinds (avec possibilité d’activer les darkslides et d’ajuster l’alignement du grind), les revert (dont la sensibilité) et même d’activer ou non l’usure de la planche ou le salissement des vêtements. Inutile de préciser que l’on peut aussi ajuster la caméra, qui de base est proche du sol pour une meilleure immersion, au détriment parfois de la lisibilité.

Ca planche pour lui !
Pour aller encore plus loin, les paramètres avancés permettent d’ajuster la gravité, la force de poussée, la vitesse max de la poussée, la friction du freinage au pied, la vitesse d’inclinaison de la planche, les hauteurs de pop, de grinds et de manuals, les frictions du corps, des paraboles, des grinds, la hauteur minimale des chutes, etc. Autant dire que c’est très complet et que ça permet d’ajuster l’expérience à sa guise. On peut même activer le sympathique cycle jour/nuit, régler l’heure de la journée, l’angle du soleil et la couverture nuageuse. Il ne manquerait que la pluie… Bien entendu, pour nous aider à nous y retrouver dans les tricks, surtout pour celles et ceux qui n’ont pas l’habitude de faire du skate, on est invité à consulter le manuel du skateur dans le menu qui permet d’accéder aux listes des tricks et de refaire le point sur les commandes. Ainsi, en fonction du trick à placer, on peut savoir la hauteur du pop et les positions/orientations des sticks sur les deux inputs gérant le trick (en somme, le comportement d’un pied et celui de l’autre).

Même si Session est désormais disponible en version 1.0, on sent bien que le titre est toujours en cours de développement. Ce n’est pas la partie Expérimentale qui va me contredire puisque celle-ci permet d’accéder à des fonctionnalités qui sont toujours en développement, dont les animations physiques du skateur pour superposer les éléments de la physique aux animations afin de profiter d’un rendu plus agréable. Il est également possible d’activer les Caspers, les Primos, les Lip Tricks et de paramétrer les dispositions de la carte ou encore la vie urbaine. Nous avons activé l’ajout des piétons par exemple pour donner un aspect beaucoup moins vide aux environnements. La contrepartie, c’est que les piétons errent sans trop de buts, se regroupent parfois à quatre ou cinq dans un petit passage, accentuant le nombre de chutes et montrant de véritables faiblesses dans la gestion des contacts et des chutes. Tout ça, c’est assez dense mais ça permet de mettre en avant le très gros travail abattu par les développeurs qui ont vu les choses en grand et qui ont besoin encore d’un peu de temps pour finaliser certaines fonctionnalités et améliorer quelques éléments. Il n’en reste pas moins que le gameplay est ultra grisant et que l’on prend un gros plaisir à parcourir les cartes disponibles nous amenant sur des spots iconiques des Etats-Unis, dont certains situés à Philadelphie ou à New Yok City.

Depuis la version en Game Preview, le nombre de cartes a bien augmenté, avec majoritairement des environnements en extérieur, exception faite du parking souterrain. Si certaines sont de taille correcte pour permettre l’exploration, d’autres sont beaucoup plus petites, se résumant réellement à un spot (comme la carte avec les grands escaliers avec plusieurs paliers qui ne propose réellement que ça). On sent que la volonté première des développeurs c’est d’offrir des spots pour sortir ses meilleurs tricks ou encore ses plus beaux grinds. C’est le plaisir du skate et c’est un plaisir que l’on aime bien partager. C’est pour ça qu’à tout moment on peut entrer dans le mode créateur de clips qui là encore permet d’ajuster bien des paramètres pour créer le clip de son choix. Mode suivi du skateur ou mode créateur, avec des effets comme le fisheye, la possibilité de placer comme on souhaite la caméra ou encore d’ajuster le clip à l’image près, tout est fait pour que l’on puisse styliser au maximum le rendu, capturer l’instant d’une session et la partager. Le truc, c’est qu’il y a tellement de fonctions que certaines ne sont accessibles qu’après un switch avec une gâchette, ce qui demande de bien étudier le menu avant de se lancer seul en masquant l’interface utilisateur par exemple.

Si le skateur que je suis est comblé dans cette approche vidéoludique du skate, il ne faut pas négliger celles et ceux qui pourraient bien vite se lasser de ne pas avoir d’objectifs. Ainsi, le studio a intégré une cinquantaine de quêtes principales et tout autant de secondaires en plus de quêtes à réaliser en compagnies de skateurs à rencontrer. Cela permet d’obtenir des dollars (souvent 50 jusqu’à 200) que l’on peut ensuite investir dans les skate shops pour améliorer sa garde-robes ou avoir plus de choix pour la personnalisation de son avatar et de son skate. Ceci permet ainsi de refaire un tour par son appartement (le HUB du jeu) et de se relooker. L’éditeur de personnages et de skateboard est tout à fait fonctionnel et plutôt sympathique. Enfin, visuellement, lors de mon essai en Game Preview, j’avais trouvé ce Session déjà assez joli et propre.

Dans sa version finale, on sent que plusieurs points ont été encore améliorés, au niveau des détails dans les décors ou encore de certaines textures. Le rendu est assez joli, avec une direction artistique très réaliste. Le vrai travail qui fait plaisir à la rétine, c’est celui sur les jeux de lumière, surtout de nuit. Le rendu est vraiment joli et donne une touche artistique supplémentaire. Le tout est accompagné par une bande-son de qualité. Néanmoins, même si nous pouvons faire des éloges sur le rendu, il faut tout de même nuancer les propos en soulignant quelques effets moins réussis (l’eau), quelques modèles 3D un peu plus simplistes (les véhicules), un peu de clipping dans le fond et une gestion de la physique du skateur et des piétons (à l’état expérimental certes) à retravailler. Pour un petit studio de passionnés, il est tout de même difficile de leur jeter la pierre, surtout vu le travail réalisé sur les modélisations des spots iconiques et sur tout le travail de gestion de la physique de la planche en fonction des situations.


Le verdict de Vincent / onizukadante // Un gros coup de cœur à ne pas mettre entre toutes les mains…
Session, ou Session : Skate Sim de son nom complet depuis que Nacon a pris le projet sous son aile protectrice, est un jeu de skate qui offre une expérience très réaliste, tout en laissant la possibilité de faire preuve d’un peu de fantaisie via les réglages des nombreux paramètres. C’est clairement une simulation de skate qui a été développée par des passionnés pour des passionnés. Cela se ressent dans l’étude des cartes, certaines étant assez grandes mais vides et d’autres très petites pour mettre en avant une poignée de spots, dans la volonté d’offrir un gameplay aussi naturel finalement (un stick, un pied, une gâchette, un mouvement de corps) qu’exigeant. Cela demande de se défaire des réflexes développés avec les Tony Hawk’s ou les Skate et d’épouser la philosophie de creā-ture Studios. Tout est loin d’être parfait, la physique du personnage est à revoir (à l’inverse la physique liée au skate qui est absolument géniale), notamment lors des contacts et des chutes, il y a encore des bugs de collisions, du clipping, un tutoriel qui mériterait à gagner en clarté et des fonctionnalités qui sont encore en développement, mais on ressort avec une énorme satisfaction. Rentrer un trick, placer un grind, même enchaîner avec un manual, des éléments simples sur le papier, procurent une certaine joie dans le jeu (gérer la rotation manuelle d’un flip n’est pas si aisé, croyez-moi).

/ Pourquoi ? Simplement parce que le gameplay est tellement exigeant, surtout pour moi qui ai joué en Hardcore, que réussir une figure simple est gratifiant. Certes, on tombe, encore, encore et encore, on se relève, on échoue, on loupe un grind à cause d’un saut trop tôt, trop tard, d’un manque de vitesse, on se crashe sur un trottoir parce qu’on n’a pas soulevé la planche, etc. mais on se relève et on y repart, jusqu’à réussir, jusqu’à pouvoir capturer l’instant avec l’outil de création de clip qui est complet, jusqu’à pouvoir le partager. En plus les cartes sont nombreuses, le voyage rapide est un plus, il est possible de mettre des marqueurs de respawn pour revenir à l’endroit souhaité en cas de trick loupé, il y a des missions à remplir si on le souhaite (pour gagner de l’argent), la bande-son est très bonne (malgré quelques bugs sonores lors des chutes) et le rendu global est très agréable, surtout de nuit grâce à un magnifique travail sur les lumières. En bref, Session est un jeu coup de cœur, un jeu imparfait mais au charme ravageur… Mais c’est aussi un titre qui demande de s’accrocher. Si la marge de progression est grande, beaucoup risquent de se heurter à son exigence, et ce malgré les réglages plus souples et laxistes. Beaucoup risquent de vite se décourager après avoir chuté cinquante fois en quelques minutes, beaucoup vont se retrouver bloqué dans le tutoriel faute d’éléments plus clairs… Bref, vous l’aurez compris, Session ne plaira pas à tout le monde et il demande un certain investissement en temps pour être apprécié à sa juste valeur.

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Développeur
creā-ture Studios
Genre
Sport
Statut
Disponible
Date de sortie
  22.09.2022

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