C’est après des années de développement que nous avons enfin Starfield devant nos yeux, manette en mains. Le nouveau jeu de Bethesda donne autant envie qu’il peut inquiéter, les ambitions derrière le titre sont vastes… Mais assez tergiversé, il est l’heure de partir pour une galaxie lointaine…
Sachez avant tout que nous avons terminé le jeu plusieurs fois avant de vous proposer ce test, et avons pris de temps de voir chaque faction, ainsi qu’un maximum des possibilités offertes par Starfield. Après plus de 100 heures de jeu au compteur, nous allons tenter de vos proposer un point de vue des plus exhaustifs. Voici donc notre critique complète réalisée grâce à un code reçu par l'éditeur.
La première étape du jeu consiste à créer votre personnage. L’éditeur est très complet, et va permettre de modéliser un avatar à votre image, ou adapté à votre imagination. Comme dans tout RPG Bethesda, vous pourrez également choisir des traits uniques qui vous apporteront bonus et malus variés, à choisir avec parcimonie car il n’est pas possible d’annuler ces effets ! Il est aussi possible de n’en choisir aucun, c’est vous qui voyez.
Il faudra enfin choisir votre classe de prédilection. Ici pas le choix, il faudra sélectionner celui qui collera au mieux à votre style de jeu, chaque classe vous permettra d’avoir des compétences initiales boostées : dans notre partie, nous avons choisi la Crapule de l’Espace, qui octroie la certification avec le pistolet, une compétence de pilotage et de persuasion. 21 classes sont ainsi disponibles, et vous permettront de trouver ce qui vous conviendra le mieux, le choix étant assez vaste et varié.
Chose étonnante dans un titre Bethesda, il n’est pas possible de créer sa propre classe, ce qui se fait historiquement pour la grande majorité de leurs autres titres. Cela dit, cet écueil est compréhensible dans le sens où certains dialogues ou certaines situations pourront être activés avec votre classe. C’est assez peu commun, mais il est déjà arrivé de désamorcer une situation avec une ligne de discussion spécifique notée [Crapule de l’espace] dans l’encart de dialogue.
Bref, il est temps de rentrer dans le vif du sujet avec votre personnage tout fraîchement créé ! Vous commencez dans une mine, accompagné de votre boss qui a une mission particulière pour vous aujourd’hui. Un client a en effet une requête particulière, et souhaite obtenir un artefact qui se trouverait dans la mine. L’occasion parfaite pour prendre le jeu en main et appréhender les contrôles via de petits tutos. Rien de méchant, les habitués de Fallout et des Elder Scrolls vont vite retrouver leurs marques ! Pour les nouveaux-venus, les contrôles sont simples et sont modifiables au besoin.
Alors que vous mettez enfin la main sur l’artefact, vous semblez entrer en résonnance avec lui, et après un show son et lumière mystique, vous reprenez vos esprits. Le fameux client, Barrett, arrive dans son vaisseau et forcément, tout ne se passe pas comme prévu… Assailli par des ennemis, vous prenez l’artefact, grimpez dans le vaisseau de Barrett et devez retrouver une organisation nommée Constellation, avec laquelle vous tenterez de lever le voile sur le mystère des artefacts !
C’est après avoir fait connaissance avec les divers membres de Constellation que vous serez livré à vous-même, libre à vous de suivre la trame principale de Starfield, ou de profiter de voguer où bon vous semble. Vous tomberez sur une tonne de missions secondaires, parfois très travaillées, déclenchant même pour certaines des suites de quêtes assez impressionnantes. Et les possibilités sont variées : travailler au sein d’une grosse corporation et pourrir la concurrence, devenir Marshal et faire régner l’ordre dans la galaxie, devenir un pirate de l’espace et chercher un trésor perdu ou vous engager au sein d’une unité d’élite pour démêler de sombres histoires… Tout cela n’est qu’un échantillon de ce qui vous attend, et il faudra gambader sur bien des planètes et dans bien des systèmes pour mener à bien vos missions.
Si vous avez la fibre aventurière, vous pourrez également vous promener sur des planètes au hasard, et y scanner toute la faune, la flore et les divers minerais pour ensuite éventuellement y planter votre base. Il est en effet possible de vous créer votre propre espace, dans lequel vous pourrez créer un logement, extraire et stocker du minerai, liquides ou gaz, voire même les expédier sur d’autres colonies que vous aurez créées. Cela demande un temps assez considérable et fait gonfler la durée de vie du titre encore davantage.
Vous pourrez construire des bâtiments entiers, des systèmes électriques, de défense ou un spatioport pour poser votre vaisseau juste à côté de chez vous par exemple. Par contre il faudra une masse de minerai et de matériaux, attention à bien prévoir en amont pour éviter de vous retaper des allers-retours !
En marchant à la surface des planètes vous tomberez aussi sur des bâtiments à explorer, qui eux aussi lancent parfois des missions à accomplir. On notera cependant que lors du test nous sommes tombés sur deux bâtiments identiques sur deux planètes différentes, avec les mêmes ennemis, les mêmes mémos et objets cachés… Même si cela n’est pas arrivé souvent, ça fait pas joli.
N’oublions pas la possibilité de créer ou modifier votre propre vaisseau spatial, qui est aussi un gouffre de temps et d’argent, mais les créations avec pourtant des pièces prédéfinies permettent une énorme variété de combinaisons. Vous pourrez changer absolument tout, des rampes d’atterrissage aux fuselages, des armes aux boucliers ainsi que les réacteurs et réservoirs ou conteneurs pour stocker tout ce que vous voulez dans votre vaisseau. Petit bémol : vous ne pourrez pas commencer un vaisseau de zéro, il faudra avoir un vaisseau déjà acquis, et supprimer toutes ses pièces pour faire table rase. Pas super intuitif.
Enfin presque tout : pendant vos voyages, vous tomberez sûrement sur des objets de contrebande. Si vous voyagez avec sans soute spéciale, vous vous ferez arrêter et la marchandise sera réquisitionnée. Pour passer la contrebande, il faut adhérer à la faction des pillards écarlates, qui vous vendront tout ce qu’il faut pour passer la marchandise en douce et la revendre à des acheteurs peu scrupuleux…
Pour vous accompagner lors de vos voyages, vous pourrez recruter plein de PNJ pour combattre à vos côtés, s’occuper de vos bases ou de votre vaisseau. Chaque PNJ recrutable dispose de 3 compétences majeures, qu’il faudra bien prendre en compte avant de les embaucher ou de les faire se bastonner. Il est possible de les équiper en armes, armures, ou d’en faire des mules en les chargeant de loot que vous aurez grapillé. Il est également possible de vivre des amourettes avec certains de ces personnages, ce qui amènera des quêtes spécifiques, mais également un joli buff quand vous pourrez faire des câlins avec votre bien aimé(e)
Si ces airs de liberté latents laissent penser que vous pourrez orienter votre personnage juste sur une spécialité, on vous enjoint quand même à augmenter vos compétences en vol, car certaines missions, ou certains évènements, nécessiteront des vaisseaux plus robustes et plus offensifs, ce qui se fait par le biais des compétences. Et à ce sujet…
Avec la tonne de compétences à votre disposition, vous pourrez tout à fait créer le personnage qui colle au mieux à votre façon de jouer. A chaque niveau gagné, vous aurez un point de compétence, à utiliser dans l’une des 5 catégories : Physique, Social, Combat, Science et Technicien.
Chaque compétence dispose de 4 rangs, vous débloquez le premier niveau simplement en dépensant un point de compétence, mais pour accéder au niveau suivant de cette compétence, il faudra réaliser de petits défis. Par exemple, éliminer un certain nombre d’ennemis au pistolet, déverrouiller des serrures ou scanner un certain nombre de plantes. Notez que le dernier rang d’une compétence vous attribue un nouvel avantage en complément.
On sort la calculatrice, et on peut compter 328 points au total, ce qui nécessitera plusieurs runs du jeu pour obtenir un maximum de compétences. On reviendra sur le New Game + un peu après justement. En tout cas, les compétences seront nécessaires pour passer certains points du jeu de façon plus douce, avec la persuasion, ou carrément le contrôle des PNJ par la pensée, ou encore se la jouer fine en déverrouillant les serrures pour passer outre un pack d’ennemis. Car chaque niveau peut s’aborder de façons variées, et cela dépendra de votre façon de jouer. Pour les Rambo, évidemment vous allez être servis : augmentation de l’efficacité des armes, des grenades, de votre résistance… Vous pourrez la jouer bien bourrin également, parfois c’est la solution la plus efficace.
En avançant dans l’histoire, vous découvrirez que les artefacts ne sont pas là que pour faire des trips chamaniques : vous pourrez débloquer des pouvoirs, au nombre de 23, avec des effets variés. Créer un champ gravitationnel, invoquer un double, balancer une boule d’énergie, là aussi la variété est de mise. Mais pareil : il faudra de la patience et sûrement plusieurs runs pour espérer dégoter tous ces pouvoirs, forts pratiques au fur et à mesure que l’intrigue se dévoilera.
Les gunfights sont quand même bien nerveux, surtout avec les armes à munitions « classiques » et ne laisseront pas trop de choix au hasard : vérifiez bien vos munitions avant le combat ! Quant aux combats spatiaux, même s’il faut un peu d’entraînement, ils sont tout à fait accessibles et feront vivre des moments d’anthologie lors de certains combats !
Nous allons ici aborder des aspects du jeu qui nécessiteront d’avoir bien avancé dans l’histoire, voire d’avoir carrément terminé le jeu. Si vous ne souhaitez pas être spoilé, rendez-vous au chapitre suivant !
Toujours ici ? Bon, on attaque l’histoire qui, sans être incroyable sur le papier, vous emmènera aux confins de la galaxie. A force de découvrir des artefacts, vous allez tomber à un moment sur des êtres étranges, nommés Astériens, et qui ont pour but eux aussi de récupérer les artefacts. Les deux plus costauds ont chacun un artefact, et il faudra faire un choix à la toute fin : les combattre, lors d’un combat épique sur plusieurs dimensions (et même sans SSD magique, le résultat claque méchamment quand même) Mais il est possible aussi de la jouer diplomate, comme votre serviteur, et de les avoir juste avec des mots bien placés.
Une fois les pièces d’artefact récupérées, vous pourrez construire l’Armillaire, sorte de réceptacle pour les artefacts, sur votre vaisseau et ainsi vous transcender. Lors de ce passage, vous verrez votre propre personnage, accompagné autour de lui de toutes les résultantes des actions réalisées pendant votre partie. Et à vous ensuite de faire LE choix : rester dans cet univers, ou tout recommencer et devenir un astrien à votre tour.
Vous conserverez vos compétences, un vaisseau et vos pouvoirs, tout le reste reparte de zéro. Un très bon point pour explorer les missions de différentes façons, mais aussi d’intégrer des factions qui étaient bloquées précédemment. Il est possible de faire ce reset autant de fois que possible, à savoir qu’à chaque éveil, votre vaisseau astrien gagnera en niveau également.
Alors oui, il faudra tout refaire, mais vous aurez la possibilité de prendre des raccourcis : vous pourrez tout raconter à Constellation pour éviter de vous taper toute l’histoire, ou au contraire la refaire si ça vous tente. Certains choix seront aussi disponibles avec la mention [Astrien] pour zapper ou aller droit au but dans certaines missions.
C’est un concept très fun qui change du simple New Game + habituel, et permet bien des possibilités afin de pouvoir explorer l’univers de Starfield.
Starfield mise sur une approche de science-fiction plus rationnelle qu’un délire à la No Man’s Sky : même si vous trouverez des créatures ou de la flore alien, pas d’entités intelligentes avec des tentacules ni de langage spécial.
Ici vous retrouverez des thématiques et réflexions plutôt variées, et plutôt bien amenées. Car il n’y a pas de simple manichéisme ici, vous allez devoir faire des choix qui auront des sources religieuses, philosophiques, ou qui vont mettre à l’épreuve votre volonté ou vos sentiments sur une faction ou des personnages…
On retrouve quelques inspirations, par exemple la ville de Néon qui fait penser à Night City de Cyberpunk 2077, Akila City qui nous ramène au temps des westerns ou certains intérieurs qui sont dignes d’un film de Ridley Scott.
Le tout est de ce fait très cohérent, et là où certains y verront un manque d’ambition, c’est en fait un choix qui tient tout l’univers dans une cohésion volontaire et bienvenue. Techniquement, on voit d’ailleurs un énorme travail sur les environnements, en effet certaines planètes paraissent vides, mais il y a toujours des activités à y faire.
Starfield souffre des soucis habituels de ses productions, notamment au niveau des PNJ, toujours raides mais avec plus de travail sur les visages, même si ça demande encore à être peaufiné. Cela dit, les environnements « fixes » tels que les grandes villes ou endroits préconçus pour les missions sont impressionnants, et on ne peut que saluer le travail effectué pour donner vie à tous ces endroits qui ne manquent pas de vie ou d’activités.
Sur Xbox Series X le jeu charge vite et bien, avec une précision assez agréable dans les détails et le rendu. Mention honorable pour la Series S dont le framerate ne bronche pas, malgré des concessions nécessaires en termes de visuels (textures moins précises et aliasing) Une belle note aussi pour le score musical et d’ambiance du jeu, qui fait partie de celles que l’on oublie pas si facilement !
On a adoré : Grande variété de missions Les possibilités de craft Les combats spatiaux La durée de vie Certaines missions inoubliables Les pouvoirs et leurs possibilités La variété des villes, visuellement et en termes de quêtes Un vrai New Game + |
On n'a pas aimé : Quelques environnements trop vides La rigidité des PNJ Obligé de réinitialiser un vaisseau pour repartir de zéro |
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