Rappelant les RPG à l’ancienne, Terra Memoria propose de revisiter ce genre à la sauce française, puisqu’il sort tout droit des studios montpelliérains de chez La Moutarde. Tirant sur la corde de la nostalgie, les développeurs ont-ils su nous embarquer dans une grande aventure tout en apportant un vent de modernité ? C’est ce que nous allons voir dans ce test réalisé grâce à un code fourni par l’éditeur.
Tout commence dans la peau de Moshang, un rhinocéros qui a la carrure d’être un guerrier mais a choisi la voix de la magie. Alors qu’il s’apprête à prendre son envol et à vivre son rêve, il s’aperçoit qu’une pénurie de cristaux, indispensables à la magie et à la technologie, frappe la région. Il s’embarque alors dans une quête pour éclaircir le mystère, et découvrir pourquoi les machine autrefois au service de la population se mettent à les attaquer sauvagement. En un mot, pourquoi la Constance, qui guide leur vie, a été brisée par tant de changements. Au cours de son périple, il fera équipe avec 5 autres personnages tout aussi attachants, dont on découvrira des fragments d’histoire au fil de la progression.
Les décors en 3D isométrique sont colorés et variés d’une région à l’autre et contrastent avec les personnages tout en 3D, mais nettement plus pixelisés. Petit détail sympathique, le joueur peut changer de personnage visible à l’écran d’une simple pression de la gâchette, pour pouvoir explorer avec son chouchou dans l’équipe. La navigation rapide entre les régions se débloque rapidement avec l’accès aux gares, car même si la carte n’est pas excessivement étendue, les allers retours pour les nombreuses quêtes secondaires s’en trouvent facilités. A noter l’absence d’un marqueur de quête active, juste l’accès au journal de quête, donc pas question ici de suivre un marqueur en long en large et en travers, il faut parler, écouter, et explorer ! Les PNJ ne parlent pas tous, mais il sont suffisamment nombreux et bavards pour créer un univers vivant et attachant, plein d’humour dans les références et les dialogues, le tout accompagné d’un bande son très soignée.
Le scénario est sympathique et aborde des thèmes tels que la mémoire collective, les rôles prédéfinis et le bien collectif, toujours de façon légère, mais sans renoncer à une certaine profondeur, ce qui le rend accessible à tous, des plus habitués, qui y trouveront une pause rafraîchissante, aux plus jeunes qui s’initieront aux combats au tour par tour. Pour terminer la quête principale et une bonne partie des quêtes secondaires, il nous aura fallu 16h, avec la possibilité de poursuivre après la fin du jeu pour terminer l’histoire de chaque héros, de quoi rallonger encore la durée de vie déjà très honnête pour un titre affiché à une vingtaine d’euros.
Les amateurs de gestion pourront bâtir leur propre ville tout en essayant de satisfaire les choix des futurs habitants. Cette phase totalement optionnelle est cependant amusante à réaliser, pour façonner la ville de nos rêves (et de ceux des habitants, parfois très exigeants)
Les combats se déroulent sur un écran à part, et le cœur du système réside dans la « ligne du temps », matérialisée en bas de l’écran par des plots rocheux sur lesquels se trouvent les combattants, et permettant de voir clairement l’enchaînement des tours. Ainsi, une attaque plus puissante fera plus de dégâts, mais vous expédiera 7 ou 8 tours plus loin, alors qu’une attaque plus rapide tapera moins fort, mais ne vous fera « perdre » que 4 ou 5 tours. A ces considérations temporelles à bien réfléchir, il faut ajouter le système d’éléments, presque indispensable à tout bon RPG qui se respecte. Ainsi, une attaque avec le point faible d’un ennemi lui fera non seulement plus de dégâts, mais abattra deux fois plus vite son bouclier, ce qui peut procurer un avantage non négligeable puisqu’une fois le bouclier détruit, l’ennemi est relégué tout au fond de la ligne de temps, permettant au joueur de lui placer quelques attaques supplémentaires avant sa riposte.
Il faut ainsi bien réfléchir à sa stratégie et varier les approches en fonction des créatures rencontrées. Les capacités des héros sont personnalisables, puisque au fil de l’aventure, chacun débloquera 8 capacités, mais ne dispose que de 4 emplacements actifs (chacun attribué à un couple de 2 pouvoirs). Il faut donc veiller à l’équilibre des choix pour un personnage mais également au sein de l’équipe. Pour ajouter en variété, il faut compter sur les 3 personnages de soutien qui permettent de transformer une attaque en soin ou de changer d’élément en appuyant sur la touche X. Ces soutiens étant déterminés aléatoirement à chaque combat, la stratégie est renouvelée à chaque rencontre. En pratique, à moins d’avoir un niveau très inférieur à celui des ennemis, pas de difficulté dans les combats. Petit détail, il est possible d’accélérer les animations en combat en maintenant RT, option intéressante pour éviter de revoir x fois les mêmes attaques et dynamiser le tout. Le jeu se veut clairement accessible, ainsi, les PV sont rechargés après chaque combat, rendant les sorts de soin peu utiles, hormis lors des boss, et encore...
Côté équipement, pas de fantaisie, la forgeronne de l’équipe vous réalisera de magnifiques pin’s augmentant la puissance des attaques élémentales avec les objets ramassés en chemin. Comme chaque héros ne peut s’équiper de 3 pin’s, il faut veiller à la synergie avec ses attaques, ce qui n’est pas évident au vu du nombre important de ces babioles et des multiples capacités affectées. Le gain de niveau ne se fait qu’au feu de camp, moment où en plus de récolter l’XP gagnée, le joueur pourra cuisiner de bons petits plats grâce aux ingrédients et recettes tous plus alléchants les uns que les autres, récoltés ou achetés. Cette cuisine est indispensable, car chaque plat, réalisable une fois, octroie un bonus définitif de PV. Pour cuisiner, place à un QTE amusant plus ou moins long selon la difficulté de la recette, mais rien de punitif, en cas d’échec, vous pouvez recommencer sans perdre les ingrédients.
On a adoré : Le scénario Le système de combat L’humour et les clins d’œil Nombreuses quêtes annexes assez variées Les recettes et les pins Complet tout en restant abordable De l’exploration tout en douceur Bâtir Caumanse |
On n'a pas aimé : Les persos en pixels qui contrastent vraiment avec les décors Pas de challenge (mais ce n’est pas le but du titre) Les combats un peu répétitifs à force |
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