Diablo, dont le nom est une référence de jeu à lui-seul, vient de libérer dans le monde de sanctuaire une nouvelle extension dénommée Diablo IV : Vessel of Hatred. Comme nous vous le rappelions dans notre précédent test du jeu, la sortie d’un Diablo est toujours un évènement à part entière pour les équipes de Blizzard et la communauté de ce jeu pour lequel il existe toujours énormément d’attentes. Et même s’il y a eu quelques ratés dans les itérations précédentes, notamment au regard de certains modèles économiques fortement critiqués, notre évaluation de Diablo IV était très bonne et nous l’avions placé dans notre sélection. En sera-t-il de même avec son extension ?
Lors de l’aventure principale, le héros que vous aviez choisi et personnalisé parmi cinq classes de personnages (barbare, voleur, druide, sorcier et nécromancien) se retrouvait au cœur de la guerre du péché. Nous apprenions que les hommes étaient les fruits de l’union entre une démone, Lilith, fille de Mephisto, l’un des trois démons primordiaux, et un Archange très puissant, Inarius. Leur relation interdite et secrète ayant conféré à leurs progénitures des pouvoirs supérieurs aux archanges et aux démons, Inarius accepta de ne pas les détruire en leur faisant oublier d’où ils venaient et de quoi ils étaient capables, et par crainte du lien maternel, il fit disparaitre Lilith par de lourds enchantements. Au commencement du jeu, nous apprenions que la mère des néphalems venait d’être libérée par un sacrifice de sang, nous annonçant ainsi que la guerre recommençait.
Aussi, cette dualité entre les deux camps était très intéressante à vivre : elle nous posait à la fois des questions concernant le bien et le mal, le lien indestructible de l’amour maternel incarné par Lilith dans le camp des démons, la distance de la rigueur paternelle incarnée par Inarius dans le camp des cieux et la légitimité, le libre-arbitre et la position centrale de l’humanité dans tout cela. Au fur et à mesure de l’aventure, votre héros rencontra des personnages importants dans sa quête comme notamment Neyrelle, fille de Vhenard qui fut enlevée et rongée jusqu’à la moelle par Lilith dans le cadre de ses recherches de la clef de l’enfer dans les ruines Horadrims. Sentant la rébellion et la montée en puissance de sa fille qui souhaitait anéantir aussi bien le camp des démons que celui des cieux pour permettre à sa progéniture de prospérer sous sa suprématie, Mephisto intervint alors à plusieurs reprises sous la forme d’un loup pour tenter de manipuler, comme il a toujours très bien su le faire, l’esprit des hommes et particulièrement celui de Neyrelle et de votre héros. Aussi, après le divorce violemment prononcé par Lilith au cœur des enfers, puis sa défaite sous les coups de votre héros, Neyrelle en possession de la pierre d’âme noire, prit la décision d’y enfermer Mephisto pour fuir avec elle et trouver un moyen de le détruire pour toujours.
C’est dans cette optique que Neyrelle partit sans votre héros dans une petite embarcation en direction d’un lieu sacré de sanctuaire, caché dans la jungle de Nahantu. Malheureusement pour elle et à l’instar du rodeur dans Diablo II, la corruption de Neyrelle devint de plus en plus forte et des conséquences néphastes magnifiquement représentées dans la cinématique d’introduction se manifestèrent autour d’elle et donneront à votre héros le moyen de la retrouver pour l’aider dans sa quête.
À l’instar de toutes les extensions, un nouveau personnage propre à la nouvelle région de la carte nous est proposé, il s’agit ici du sacre-esprit. Le personnage est très intéressant et plaisant à jouer : typé aborigène, il propose des capacités guerrières semblables à une amazone maniant avec dextérité une arme de type lance en y ajoutant de la magie venant des esprits protecteurs de la jungle comme l’aigle, le millepatte, le gorille ou le jaguar, avec chacun leur élément de prédilection comme l’éclair, le poison, la terre ou le feu.
Le gameplay du personnage est toujours aussi plaisant et dynamique, le personnage est capable de verticalité en escaladant des parois et d’horizontalité en usant de cordages.
Les mécaniques de gameplay reprennent celles du jeu de base avec toujours sur la même carte, une nouvelle partie dévoilée, composée d’une nouvelle quête principale narrative, d’une demi-douzaine de relais, de quelques bastions dont l’un d’eux sort de l’ordinaire, d’une trentaine de quêtes secondaires, d’une vingtaine de donjons et d’une trentaine de préceptes d’Akarat, l’esprit protecteur principal de Nahantu.
La personnalisation du personnage avec l’arbre des compétences, le système de parangon ainsi que le loot, encore plus satisfaisant sans avoir à faire de multiples aller-retours, mais aussi le recyclage, les transmogrifications, les améliorations de l’équipement et les ornements par des joyaux ou aussi des runes sont toujours de la partie.
La monture est un vrai plus pour se déplacer sur la vaste carte pour atteindre vos quêtes sans être ralenti par les hordes d’ennemis. Cela est d’autant plus remarquable dans une extension où nous recommençons le jeu avec un nouveau personnage niveau 1. Le jeu vous proposera de commencer une nouvelle partie ou de continuer le jeu à partir de la trame narrative de l’extension. Dans ce dernier cas, la montée en expérience a été parfaitement adaptée afin de ne pas être un frein pour la trame narrative et de retrouver en fin de partie un niveau équivalent ou supérieur à celui de votre personnage sur le jeu de base.
Le post-endgame est toujours alimenté par de nombreux évènements sur la carte, et permet toujours de constituer des clans et des équipes pour affronter des torrents d’ennemis, des boss mondiaux, de répondre aux différents murmures de l’arbre, mais aussi de s’aventurer dans des niveaux spécifiques dans les bas-fonds de Kurast ainsi que dans des failles temporisées qui nous rappelleront Diablo III, afin de looter toujours plus d’objets uniques, légendaires et mythiques.
Pour les adeptes des affrontements de joueur contre joueur, il sera constamment possible de s’affronter dans les champs de la haine dans le but de récolter des graines convertibles en poussière rouge échangeable chez les marchands pour des cosmétiques, des objets ou des parchemins spéciaux.
Une nouveauté qui nous fera penser une fois de plus à Diablo II sera le retour des mercenaires. Ils seront un réel plus pour le joueur solo afin d’affronter les boss et apporteront de nouvelles possibilités en combat. Des quêtes spécifiques permettront de les débloquer au nombre de 4. Chacun aura son propre style : Raheir, le protecteur, Varyana, la fureur incarnée, Aldkin, l'enfant maudit et Subo, le chasseur de primes. Un seul d’entre eux pourra soit vous appuyer lors de certaines attaques soit vous accompagner en permanence. Ils gagneront en expérience, débloqueront des récompenses et profiteront également d’un arbre de compétences.
L’aventure sera enivrante, Diablo a su parfaitement renouveler sa 3D isométrique d’origine avec de multiples plans affichés, de la profondeur, de la verticalité, de l’horizontalité, un gameplay dynamique et une surtout une direction artistique d’une beauté infernale. Les biomes de cette extension qui ne découvre pourtant qu’une seule nouvelle partie de la carte sont riches de détails et remplis de personnages et de hordes d’ennemi à terrasser. Vous traverserez la jungle luxuriante avec ses temples d’inspiration aztèques, ses mangroves, ses marais, ses cascades, et pénétrerez dans le monde des esprits… sans compter dans une multitude de donjons. Vous l’aurez compris, l’ennui ne fait pas partie des options proposées par le jeu.
À ces qualités graphiques qui vous flatteront la rétine, s’ajoutent une ambiance sonore, des musiques et un doublage en français qui serviront à merveille la mise en scène cinématographique du jeu.
Le texte de la narration n’est pas en reste et l’histoire fut un plaisir à parcourir. D’ailleurs, à ce propos, vous découvrirez peut-être à la fin du jeu le sens caché du titre de l’extension. Nous n’avons qu’une seule frustration, celle de ne pas avoir terminé cette guerre éternelle pour notre plus grand bonheur et de devoir encore patienter pour continuer encore et toujours l’aventure.
Si vous avez aimé Diablo IV, vous adorerez poursuivre l’aventure avec cette extension du vaisseau de la haine. Vous l’aurez compris, le démon premier à terrasser est bien le seigneur éponyme : Mephisto. L’histoire est toujours très prenante même si une petite frustration peut se faire ressentir à la fin de l’histoire principale après avoir parcouru cette aventure toujours autant baignée de mystères anciens au rythme entrainant. L’immersion est au rendez-vous : c’est magnifique autant au niveau de la direction artistique que de l’ambiance sonore, la mise en scène est cinématographique. Le gameplay est toujours un plaisir manette en main et la nouvelle classe de personnage est rafraichissante, apportant vélocité et effets magiques empruntés aux esprits protecteurs du Nahantu. Pour les fans de la franchise, vous retrouverez plusieurs clins d’œil habilement empruntés à Diablo II et Diablo III, comme Kurast, le personnage revisité de l’amazone, la pierre d’âme et le système de failles, mais aussi côté bibliographique à la trilogie de la guerre du péché et à la lune de l’araignée.
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