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Blue Dragon



Développeur
Mistwalker
Genre
Jeu de rôle (RPG)
Statut
Disponible
Date de sortie
  24.08.2007
  28.08.2007
  07.12.2006
Nombre de joueurs
1
Online
- Contenus
Classification PEGI
Mémoire
456
Résolutions gérées
720p, 1080i
Son
5.1
Nombre de DVD
3
Prix de lancement
59,00 €
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La jaquette nous l'affirme et c'est avec une grande joie que l'on se prépare à l'événement : trois grands messieurs du jeu vidéo japonais sont réunis ici pour un programme que l'on nous annonce absolument sublime. Qu'en est-il vraiment ? Le premier grand RPG de la console de nouvelle génération de Microsoft saura-t-il satisfaire même les plus érudits du genre ? C'est ce que vous saurez dans le test ci-dessous.

L'épopée facile




Dire que ce jeu était attendu est un euphémisme ! Un trio de talents ayant déjà opéré avec succès sur de grandes sagas comme Final Fantasy et Dragon Quest, voilà quelque chose que Microsoft ne pouvait pas se refuser pour espérer conquérir le Japon. Si l'archipel, malgré la tonne de goodies proposés avec le jeu, n'a pas forcément répondu à l'appel lancé par le géant américain, nous autres pauvres européens souvent oubliés restons totalement à l'affût de ce genre d'annonce. Blue Dragon pourrait cependant en choquer plus d'un tant par son approche du RPG que par la comparaison de ses qualités et de ses défauts. Entrons donc dans le vif du sujet…

Blue Dragon propose un gameplay tout ce qu'il y a de plus habituel dans les jeux du genre. On dirige un personnage sur de larges cartes avec le stick analogique gauche, puis la caméra totalement libre avec le droit. En mode "exploration", dans les différentes villes du vaste monde de Blue Dragon, tout est très sommaire. On bouge et on exécute plusieurs actions avec la touche A. Parler aux habitants du coin, fouiller les armoires pour y glaner quelques objets ou piécettes, en savoir plus sur un écriteau ou un objet en particulier… On reste dans l'habituelle recherche d'informations plus ou moins utiles qui fait vibrer les phases d'exploration de tous les maîtres du genre. La petite révolution vient surtout de l'extérieur, lors de la phase "aventure et combat". Pour commencer, les attaques ne sont plus aléatoires et invisibles. Le joueur voit l'ennemi à l'écran et seule une collision avec celui-ci entraînera un combat. Aussi, il est possible de frapper l'ennemi de dos ou de face, comme le stratège qui sommeille en chaque joueur le préfère. "Petite" révolution donc, puisque des concurrents comme Baten Kaitos ou Chrono Chross (pour aller bien plus loin dans le temps) nous proposaient déjà ce système.

L'élément de gameplay qui rend Blue Dragon unique reste sa zone de combat que le joueur peut en quelque sorte invoquer sur l'écran. Ce cercle permet d'attaquer simultanément tous les ennemis qui se trouvent à l'intérieur. Ainsi les combats pourront se succéder avec, entre chaque, une petite "loterie" permettant de glaner quelques améliorations de caractéristiques et augmentations de PV et PM. Aussi, c'est ici qu'auront lieu les batailles de monstres. Pour que les ennemis s'entretuent, vous laissant tranquille pendant quelques tours, il suffit de les réunir lors d'un combat. Chaque ennemi a sa Nemesis et sa façon d'attaquer. Il ne tient qu'au joueur d'en découvrir un maximum !

Encore une histoire d'orphelins ?




N'est pas un vrai jeu de rôle japonais celui qui ne nous propose pas un début tout ce qu'il y a de plus solitaire. Que ce soit un héros réveillé par sa tendre maman (habituellement seul parent qui lui reste, si tant est que ce soit sa mère biologique), une ville en flammes ou un groupe de héros bannis de leur village, il est toujours question d'une quête de popularité plus ou moins grande selon l'historique du personnage. Blue Dragon ne faillit pas à la règle et peu de temps après une introduction musclée qu'il est inutile de révéler dans ce sympathique paragraphe, il est surtout question des relations entre les parents et leurs enfants. La rupture du cordon, l'absence totale d'êtres chers et le report de ce manque affectif sur ses plus proches amis… Des valeurs que l'on connaissait déjà bien propres au travail d'Hironobu Sakaguchi qui nous livre ici ce qu'il fait de plus juste, mais aussi de plus classique.

Blue Dragon nous raconte globalement l'histoire d'un groupe de jeunes gens qui vont parcourir le monde afin de terrasser le vilain du jeu. Un méchant très méchant qui n'a aucune émotion et n'hésitera pas à placer un des personnages principaux dans une délicate situation pour arriver à ses fins. Bref, côté scénario, on reste dans l'absolu classicisme. Contrairement à tout ce que l'on pouvait penser de ce jeu, il ne prime clairement pas par son histoire. Celle-ci ne fait que servir des phases d'exploration/combat qui font tout le charme du titre. Les fans seront sans aucun doute profondément déçus de ne pas vibrer devant les cinématiques et de retrouver énormément de clichés du genre. Toutefois, les novices et les plus jeunes seront plus facilement attirés par cet univers facile à assimiler et plutôt charmeur. Sans doute grâce à deux artistes d'exception : Akira Toriyama et Nobuo Uematsu…

Comment définir le travail d'Akira Toriyama ? Lui qui est si souvent dénigré pour son absolu manque d'imagination et de renouvellement nous propose ici une copie conforme de certains passages de son Masterpiece : Dragon Ball Z. Que ce soit un des héros ressemblant traits pour traits à Sangohan avec son habit noir et vert ou une combattante aux gros airs de C-18, sans parler des dizaines de créatures très ressemblantes aux œuvres passées de l'artiste, rien ne vient le défendre sur ce terrain de l'auto-plagiat. Mais si les premières minutes du jeu sont effectivement assez frustrantes, celles qui suivent ne sont que pur émerveillement. Toriyama a créé un véritable univers graphique qui donne une réelle identité à ce Blue Dragon. Malgré ce travail assez exceptionnel, il y en aura toujours certains qui n’aimeront pas forcément.

Pour Nobuo Uematsu, c'est une toute autre situation. Même si la bande sonore du soft n’égale pas celles qu’il a composées pour la saga Final Fantasy, elle reste vraiment extraordinaire. Un excellent travail qui ravit nos tympans, surtout au niveau du thème de boss qui en vient à nous faire frissonner de plaisir

Mauve Foncé pour Dragon Bleu




Le verso de la jaquette de Blue Dragon annonce trois artistes d'exception alors qu’en réalité, il y en a quatre. Pour ne rien vous cacher, il s’agit de Ian Gillan qui n'est autre que le chanteur du phénoménal groupe Deep Purple. Ce chanteur d'exception, ami de Nobuo Uematsu, a donné de sa voix pour interpréter le thème chanté des combats contre les Boss. Il apporte un rythme et un dynamisme inégalable que chaque joueur devrait apprécier, à tel point qu’ils en viendront à imiter le long cri du début avant de se laisser bercer par un air enchanteur qui accompagne magnifiquement les combats. Bien que ces derniers semblent bien mous et classiques aux premiers abords, ils n'hésitent pas à proposer une flopée de bonnes choses au fil du jeu. A commencer par la gestion des entités bleutées que les héros devront apprendre à contrôler…

L'évolution de Blue Dragon se déroule sur deux niveaux. D'un côté vos personnages et de l'autre votre ombre qui évolue indépendamment. Au fil des niveaux, les ombres obtiennent leurs propres capacités de combat en fonction des classes choisies par le joueur. Il est ainsi possible de mélanger les types de gameplay et de distribuer les défenses et les attaques de façon totalement libre entre les personnages. Encore faut-il en posséder un maximum. Augmenter à fond une classe ou toutes les faire évoluer à niveau moyen mais équilibré ? Une décision qui ne se prend pas à la légère. La meilleure des démarches ? Jouer au feeling, évoluer sur le moment, comme le joueur le désire au fil du scénario. Il se retrouvera certes avec des niveaux totalement disproportionnés les uns envers les autres mais ceci lui conférera une grande variété d'options lors des combats. Jouer avec les classes est absolument sympathique et les plus grands stratèges s'y retrouveront. Il ne manque plus qu'une bonne difficulté pour rendre Blue Dragon absolument prenant.

Malheureusement on touche ici à l'énorme point faible du jeu : il est extrêmement facile. Ici, il n'est pas question d'une facilité classique où le Level Up suffit à rendre le titre totalement simple. Non, il n'est même pas question de Level Up ! Passé le niveau 10, tous les personnages ont une force colossale et la plupart des ennemis s'effondrent au bout de deux ou trois attaques. Même les boss en pâtissent puisqu'ils restent tout ce qu'il y a de plus simple à appréhender. Seuls quelques uns, les plus techniques, restent plus longtemps sur les terrains mais globalement il est bien trop rare de voir un de ses personnages défaillir ! Seul le mage blanc, éternel consommateur d'objets de résurrection, viendra semer la zizanie dans le groupe.

Une grande facilité, est-ce vraiment un gros défaut ? La question peut être posée et la réponse ne se fera pas attendre : tout à fait. Avec une absence totale de difficulté, le jeu perd brutalement en rythme et en intérêt. On ne prend pas de plaisir à suivre quelques unes des aventures subsidiaires, les combats sont beaucoup moins passionnants, la recherche des ennemis est lassante et il est impossible pour un grand connaisseur de RPG d'y trouver une once de défi. Reste alors une aventure totalement pensée pour les débutants. Voilà qui n'était clairement pas annoncé dans les différents entretiens entre Sakaguchi et les joueurs !

Il faut dire aussi que niveau communication, ces mêmes joueurs seront ravis d'apprendre que la version japonaise promise dans la version PAL du soft est totalement absente des trois galettes que nous propose la boîte. Il faudra alors se contenter des voix anglaises, plutôt rythmées bien que classiques, ou de notre magnifique localisation française. Celle-ci se situe entre le doublage d'un Bioman et d'un Cobra. Des voix étouffées, sans rythme, parfois ridicules et souvent mal jouées, un véritable massacre. Certains pourront alors se consoler en optant pour la piste italienne dont on cherche toujours la raison de sa présence.

Point complet

A vouloir toucher tous les publics, même ceux qui n'y connaissent rien en jeux de rôle japonais, Mistwalker joue la carte de l'aventure ultra facile. Ce choix risque de sérieusement ennuyer les érudits du genre qui sont paradoxalement les premiers intéressés par un nouveau titre de ce type là, surtout lorsque celui-ci bénéficie déjà de gages de qualité avec des personnes de renom telles que Sakaguchi, Toriyama et Uematsu. Ajoutez à cela une version française complètement ratée et une grosse impression de déjà-vu sur tous les éléments du scénario et vous comprendrez aisément que les adeptes du genre soient légèrement déçus. Néanmoins, le jeu est très poétique, l'aventure est plutôt charmeuse et même si la progression se fait assez facilement, tout le monde tombera sous le charme durant quelques heures. Blue Dragon n'est donc pas le hit annoncé, mais plutôt un titre qui tente de réconcilier les néophytes avec le jeu de rôle tout en proposant une expérience plutôt prenante et envoûtante.

On a adoré :
- Agréable à parcourir
- Des combats dynamiques
- De très bonnes idées
- L'aspect Toriyama-esque
- Des musiques somptueuses
On n'a pas aimé :
- Extrêmement facile !
- Très classique
- Pas de voix Jap pour une VF honteuse


Consulter les commentaires Article publié le 09-09-07 par William B.


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