Il y a quelques années, Activision et Splash Damage projetaient de sortir un FPS répondant au nom de Wolfenstein : Enemy Territory. Au final, les joueurs PC ont pu apprécier le mode multijoueur sans rien dépenser. Un peu plus tard, l’éditeur et les développeurs ont désiré remettre le couvert en proposant cette fois un jeu complet facturé au prix fort. Pour le coup, ils ont adapté un petit peu les bases de leur premier essai à une autre licence : Quake. Huit mois plus tard, le portage d’Enemy Territory : Quake Wars, assuré par Nerve Software, débarquait sur Xbox 360. Mais le titre a-t-il une chance face à une concurrence plus que bien installée ?
Quake : 12 ans et pas une ride ?
Aussi surprenant que cela puisse paraître, Enemy Territory : Quake Wars propose bien une campagne jouable en solitaire. Mieux encore, il est possible de prendre le contrôle d’un membre de la FDM (Force de Défense Mondiale) pour repousser l’invasion des Stroggs ou de choisir de mener à bien l’offensive en incarnant un des agresseurs. La planète entière étant attaquée, l’Afrique, l’Amérique du Nord, l’Europe du Nord et le Pacifique servent de terrains de jeu. Malheureusement, ce mode solo est au final assez anecdotique dans la mesure où il sert plus de gros tutorial au mode multijoueur qu’autre chose. En effet, celui-ci se boucle en trois à quatre heures selon la difficulté et seuls les plus courageux tenteront de le terminer deux fois (une pour chaque race) pour débloquer quelques succès supplémentaires. Il est aussi regrettable de voir que le scénario est extrêmement limité et ne sert qu’à introduire les combats. Notons d’ailleurs que les objectifs ne changent guère… Défendre des points stratégiques dans un laps de temps donné ou essayer de détruire ceux de l’adversaire, voilà bien les seuls types de missions qui reviennent sans cesse.
Afin de varier les plaisirs et surtout de goûter au véritable potentiel du titre, il faut se diriger vers le mode multijoueur, en Lan avec des amis ou via le Xbox Live. Le mode Action Instantanée ne servant finalement qu’à lancer une partie rapide pour s’amuser quelques minutes avant de passer à autre chose et le mode Entraînement, comme son nom l’indique à s’entraîner. Si dans le fond le mode multijoueur ne change pas vraiment du solo, du moins en termes d’objectifs, l’expérience de jeu est largement meilleure, et ce même si quelques parties avec peu de joueurs peuvent être complétées par des Bots. Bien évidemment, un système de filtres permet de trouver la partie idéale (race que l’on souhaite incarner, avec ou sans bot, cartes, etc.). De base, il y a une douzaine de maps gigantesques, découpées en zones pour cibler les objectifs à atteindre ou à défendre, permettant aux joueurs de foncer dans le tas ou de véritablement contourner l’armée adverse pour la prendre à revers. Même si quelques cas à part peuvent être répertoriés, les parties en ligne se passent généralement bien, entendez par là sans lag ni déconnexions intempestives répétées.
A pied, par la mer, les airs ou la route…
Si Enemy Territory : Quake Wars est en apparence un FPS tout ce qu’il y a de plus classique, il arrive à se démarquer de la concurrence grâce à son système de classes. En effet, chaque race comprend 5 classes (Soldat, Ingénieur, Saboteur, Médecin et Artilleur pour la FDM – Agresseur, Constructeur, Espion, Technicien et Oppresseur pour les Stroggs). Ainsi, en fonction de l’objectif en cours ou du rôle que l’on souhaite avoir, on peut switcher (cela entraînant tout de même une mort) entre ces différentes classes. On regrette juste que d’une race à l’autre les différences entre un Agresseur et un Soldat ou un Médecin et un Technicien ou encore un Ingénieur et un Constructeur, pour ne citer qu’eux, soient minimes. Enfin, on peut toujours se rattraper sur les véhicules qui permettent de se déplacer sur Terre ou encore dans les airs pour canarder les ennemis. Les développeurs ont d’ailleurs eu une bonne idée pour équilibrer un peu les parties puisqu’il est possible de construire des tourelles envoyant des missiles antichars. Résultat, il faut bien jauger les risques et savoir quitter le navire quand cela devient trop dangereux. Autre bonne idée, bien que classique, une fois que l’on est mort, nul besoin d’attendre très longtemps puisqu’il est possible de se redéployer avec la prochaine vague (soit en moyenne au bout de dix secondes), du moins si un Médecin (pour la FDM) ou un Technicien (pour les Stroggs) ne nous a pas remis sur pieds entre temps.
Techniquement parlant, le titre pourrait être bien mieux, c’est un fait. Les textures sont pauvres, les bugs de collisions assez nombreux et il faut un bon chargeur pour descendre un ennemi. Néanmoins, comme dit précédemment, les cartes sont vraiment très grandes et les décors sont divers et variés. Le design des personnages, des armes (même si certaines sont plus ou moins crédibles) et des véhicules est des plus corrects et le tout se révèle être finalement bien appréciable. Finalement le soft accuse plus le coup (huit mois de retard sur la version PC) qu’autre chose. On prend du plaisir à parcourir les niveaux, on enchaîne les parties en multijoueur sans trop faire attention au temps passé et on s’amuse. C’est bien là le principal. Dommage que le temps mis à profit pour le portage n’ait pas été légèrement prolongé pour rehausser un peu plus les graphismes ou du moins corriger un maximum de bugs et que le prix de vente de cette mouture 360 soit de 70 euros.
Point complet
Enemy Territory : Quake Wars est un bon FPS offrant un multijoueur solide, avec de vastes étendues diverses et variées comme terrains de jeu, un gameplay solide et un système de classes appréciable. Néanmoins, le portage Xbox 360 arrive huit mois après l’opus PC et graphiquement il accuse le coup. Sans compter que la Campagne solo se termine en trois à quatre heures et que le scénario est quasi inexistant. A 70 euros le tout, la pilule a du mal à passer, dommage puisque le titre offre un bon divertissement. Avec un peu plus de temps pour le portage et/ou un prix réduit, nul doute que le titre aurait été bien plus séduisant.
On a adoré :
+ Incarner les deux races
+ Le multijoueur, indéniablement
+ Le système des classes
+ Décors divers, variés et immenses
+ Les véhicules
+ Facile à prendre à main et fun
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On n'a pas aimé :
- Peu de différences entre les deux races
- Pas mal de bugs
- Peu mieux faire techniquement parlant
- Campagne solo
- 70 euros
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