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Nous allons donc commencer par le mode solo nommé Bad Fur Day qui nous raconte l’histoire déjantée d’un petit écureuil roux nommé Conker. Bien entendu, ce scénario solo est en tous points identiques au solo de la version N64. A ceci près que les graphismes ont été amplement retouchés, au point qu’il s’agisse purement et simplement du plus beau jeu de la Xbox.
Connaissant le talent de Rare on ne pouvait que s’attendre à un tel hit, Conker : Bad Fur Day est en fait un jeu de plates-formes à la Banjo & Kazooie, l’humour, le gore et l’action en plus. En fait il s’agit d’un savant mélange entre phases de plates-formes, mini-jeux et scènes d’action. Tout ce qui avait fait le succès de la version 64 est aussi ici présent : références à des tonnes de films, humour gras, giclées de sang phénoménales, alcool,… Bref, vous l’aurez compris, Conker est politiquement incorrect et s’adresse avant tout à un public majeur, et cela malgré les apparences trompeuses qui feraient de lui un petit jeu destiné aux enfants de moins de 12 ans.
On débute donc l’aventure dans la peau de Conker, jeune écureuil roux, une espèce assez rare dit-on… Conker vivait une vie bien paisible jusqu’à pas plus tard qu’hier, accompagné de sa douce compagne lapine aux grandes dents. Cependant, Conker étant un anti-héros, il possède bien entendu quelques vices cachés… En dehors d’être vulgaire et de balancer des blagues assez lourdes, il s’avère être un bon gros buveur. Etant belge, je ne peux que m’incliner face à ses prestations dans les bars, vraiment, un exemple à suivre pour tous les étudiants à la fac, je vous le dis ! Après une soirée bien arrosée, Conker décide enfin de rentrer chez lui au beau milieu de la nuit, comme à son habitude. Seulement voilà, la tâche n’est pas si aisée qu’il n’y paraît et notre gentil petit écureuil a bien du mal à retrouver son chemin au point qu’il ira se perdre dans des contrées qu’il ne connaissait pas encore…
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Le ton est donné, Conker est un jeu doté d’un humour noir à l’anglaise et en la matière, Rare s’avère être très talentueux semble-t-il. Le début du jeu est beaucoup plus axé sur les phases de plates-formes tandis que la seconde partie du soft offre plus de phases de shoot avec entre autres la scène de débarquement directement inspirée de Il faut sauver le soldat Ryan, la parodie de Van Helsing dans le château de Dracula où vous devrez shooter des tonnes de morts-vivants et bien sûr l’autre grosse parodie du film qui mettre notre cher écureuil roux et sa copine en duo de choc façon Néo et Trinity dans Matrix. Bientendu, la première partie du soft recèle elle aussi de références en tous genres, que ce soit Les dents de la mer, Alien, Terminator, tout y passe ou presque…
Le problème, à mon humble avis, de cette première partie du jeu, c’est que c’est terriblement lent comparé à la suite et on arrive même à s’ennuyer durant de brefs instants. D’ailleurs l’armement est à l’image des deux parties : au début on a une batte de baseball, un lance pierre tandis qu’après on disposera d’un shotgun et d’une mitraillette… Diantre, quelle évolution.
Même constat pour les différents mondes traversés, on commence avec des niveaux tout mignons et très colorés en pleine nature, puis on passe à des niveaux assez crades, Rare ayant implanté un humour vaseux sous-jacent pour enfin débarquer dans des niveaux beaucoup plus variés et inspirés de films comme bien sûr la scène du débarquement ou des dizaines d’écureuils partiront sur les plages pour défendre leur nation. Reste que le début peut décevoir, se basant pas mal sur des défis à la Banjo & Tooie pour ceux qui connaissent, l’univers étant lui aussi très proche de cet autre chef d’œuvre de Rare. Nul doute que tous ne passeront pas le cap des trois ou quatre premières heures de jeu qui paraissent un brin saoulantes par rapport à la suite. Cependant, il vous faudra souffrir pour atteindre enfin l’orgasme vidéoludique, le bonheur intense que seuls quelques développeurs peuvent donner aux gamers, comme Bungie, Rare, Starbreeze ou encore Phantagram.
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Au niveau des objectifs de jeu on nous charge généralement de retrouver des objets manquant qui vous permettront d’avancer dans les niveaux ou d’aller à gauche et à droite déclencher divers mécanismes. Mais ce qui nous marque le plus dans Bad Fur Day, c’est très certainement l’humour noir, un humour cinglant et pourtant terriblement bien pensé. Au premier abord le titre de Rare peut sembler terriblement gamin avec des blagues pipi-caca dignes d’enfants de 6 ans mais n’oublions pas que le titre est à prendre au second degré. Voici pour vous quelques exemples de ce charisme à toute épreuve…
- Conker vient de battre à coup de papier WC un boss qui n’était rien d’autre qu’un gros tas de merde gluant, lequel chantait à tue tête tout en vous balançant des parties de sa bousse… Phrase type de l’écureuil roux une fois le boss aspiré par la chasse d’eau : « Il en a chié on dirait… ».
- Conker voit une liasse de billet en face de lui, ses yeux roulent sur eux même et prennent la forme de dollars, la liasse s’exclame « Et quoi tête de *bip*, tu vas me ramasser oui », Conker se précipite dessus et dit d’un ton calme « Faudra que je passe à la banque… ».
- Conker rencontre un énorme bourdon en train de pleurnicher sur son sort et lui demande ce qui se passe… Celui-ci explique que son épouse l’a largué à cause de ses relations extraconjugales avec une fleur à l’énorme poitrine qu’il adore butiner, pendant ce temps Conker baille et semble se désintéresser de l’histoire après quoi il est envoyé sur place pour parler à la belle plante… Celle-ci se contente de dire « Eloignes toi avec ta grosse queue toute velue, tu me chatouilles… ».
Bref, vous l’aurez compris, l’humour de Bad Fur Day est à la fois gras et mature mais en tous les cas il vous fera rire, soyez en sûr. Nous n’allons pas citer tous les passages car il y en a des tas et notre objectif n’est en aucun cas de spoiler le chef d’œuvre de Rare. Un seul mot pour définir cet humour et les multiples références au cinéma : génial.
Au total ce ne seront pas moins de 15 heures de jeu qui vous attendront dans Bad Fur Day, ce qui peut paraître peu de prime abord mais soyez sûrs qu’il n’en est rien puisque ces 15 heures seront 15 heures de pur bonheur avec des phases de jeu d’anthologie, un humour noir qui vous fera mourir de rire et un anti-héros dans un monde merveilleusement charismatique. Voilà comment résumer ce mode solo génialissime signé Rare, du grand Rare, du très très grand Rare même.
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Au niveau de la bande son on remarquera l’énorme travail réalisé par les développeurs de Rare, et ce malgré des voix uniquement en anglais (des bulles s’ouvrent avec la traduction en français). Tout d’abord les musiques sont tout simplement fantastiques, mêlant différents genres, ceux-ci allant du jazz au rock en passant par des effets de bruitages plutôt originaux, le tout nous offre une ambiance hors du commun, comme seul Rare sait nous l’offrir. La petite voix de l’écureuil est elle aussi très crédible quoique entièrement en anglais hélas. Seuls les anglophobes ne devraient pas trop tripper sur la bande son, tant pis pour eux, ils ne savent pas ce qu’ils ratent à cause de leurs principes ridicules. Au passage on citera aussi la sublime mélodie du boss qui ressemble à une énorme bousse, tellement réussie qu’on vous l’enregistrera certainement dans la vrxg pour vous la montrer…
Au niveau de la maniabilité on retrouve une vaste diversité de phases de jeu qui font de Conker un jeu on ne peut plus complet. Rare étant un petit génie en la matière on ne peut que féliciter sa prestation dans tous les domaines. Toutes, je dis bien toutes les phases de jeu sont on ne peut plus maniable ! Sauf peut-être les 2 minutes qu’on passe sur le dos d’un taureau… Cependant, on regrettera tout de même la mauvaise gestion des caméras qui survient de temps à autre. Pas d’inquiétude, cela reste très rare et cette bonne vieille caméra ne nous gênera que deux à trois fois dans toute l’aventure, tout au plus.
Enfin, pour ce qui est des graphismes il s’agit tout simplement du plus beau jeu de la Xbox ! Jamais, non, jamais je n’avais vu un animal aussi parfaitement modélisé que Conker ! Difficile de rester de marbre face à un tel travail d’orfèvre de la part des développeurs qui ont du y investir beaucoup de temps. Même constat pour les autres personnages qui ont tous un look très original et qui sont tous aussi fabuleux les uns que les autres. Les effets spéciaux sont tout aussi magnifiques, que ce soit le soleil, la scène bullet time façon Matrix ou les reflets ça et là, c’est magique, tout simplement. Et pour ce qui est des niveaux on retrouve de vastes décors très colorés et toujours bien choisis. Sublime, il n’y a pas d’autre mot pour décrire tout ça, ha si tout compte fait : Rare.
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8 maps sont de la partie, toutes plus originales les unes que les autres et proposant chacune un challenge différent et non ajustable. Ainsi vous aurez droit à du capture the flag, du deathmatch ou encore du domination sur ces 8 maps de taille assez grande. Ces différentes batailles opposeront à chaque fois deux camps : les tediz et les écureuils. Chacun de ces camps compte plusieurs sortes de classes de soldats, à la manière de Return to Castle Wolfenstein. Ainsi, vous pourrez incarner à tour de rôle des brutos (polyvalents), des mouchards (ninjas très fortes au corps à corps), des démolisseurs (pensez bazooka), des scouts (snipers), des jockeys du ciel (pilotes d'engins volants) et des thermophiles (vive les barbecs…).
Dommage que l’action soit souvent si confuse et qu’on ait bien du mal à distinguer ennemis d’amis… En effet, la couleur de vos ennemis et camarades est affichée seulement sur leurs poils et vestons, seulement voilà, de loin ce n’est pas vraiment évident de les reconnaître… Mais bon, après tout ce mode Live est classé sous le signe du bourrinage alors…
Un mode Live en aucun cas anecdotique donc mais qui pêche pas des défauts de jeunesse, tout simplement. Ce titre est en effet le premier jeu Live de Rare, donc il fallait s’y attendre un peu. Prochaîne prestation : Perfect Dark Zéro !
Sinon sachez qu’il y a bien entendu possibilité de jouer face à des boots tout seul sur sa console, en LAN ou en écran splitté, ce qui en ravira plus d’un, à coup sûr !
Point complet
On a adoré : + Magnifique, tout simplement ! + Bande son géniale + Varié, fun et délirant + Humour noir terrible ! + L'anti héros par excellence |
On n'a pas aimé : - Mode Live un peu confus - La caméra parfois... - Le packshot ? |
Consulter les commentaires | Article publié le 21-06-05 par Rédempteur |