Test - Beholder 2 - Xbox Gamer - Toute l'actualité Xbox Series X|S et Xbox One

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Statut
Disponible
Date de sortie
  09.04.2020
Nombre de joueurs
1
Prix de lancement
14,99 €
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Test - Beholder 2 - Xbox Gamer - Toute l'actualité Xbox Series X|S et Xbox OneAprès un premier opus Beholder sorti en 2016, le studio Warm Lamp Games remet le couvert avec Beholder 2. Disponible depuis quelques années sur PC, le titre a été porté début avril sur Xbox One. Identité visuelle forte, gameplay particulier, concept très original, humour noir et satire émergent tout de suite lorsqu’on regarde quelques vidéos, mais que vaut-il finalement ? Amis anglophobes, tournez les talons, le titre est 100% en anglais.

Vous ne passerez pas !



Autant être franc direct, si vous ne connaissez pas la « saga » : Beholder 2 est très particulier, dans son fonctionnement, dans ses mécaniques de gameplay, et évidemment sur la partie visuelle. Le titre n’est pas fait pour tout le monde, de part son message aussi, et ce qu’il représente. Habitués aux titres AAA, passez votre chemin ou mettez de l’eau dans votre vin. Beholder 2 est une sorte de jeu narratif mélangeant différents genres, notamment de la gestion, de la stratégie et une grosse enquête comme base. Vous serez sans aucun doute décontenancé par les premières minutes (voire les premières heures comme ce fut le cas pour nous). Techniquement parlant, on est devant un sans faute ou presque. Pas de ralentissements, peu de bugs (le titre est sorti depuis quelque temps sur PC et a donc eu droit à des patchs), une palette de couleurs réussies (du noir et blanc avec certains éléments en couleurs), et des décors plutôt léchés (mais dans un style particulier). On reste sur un jeu au visuel singulier et agréable, mais on aurait aimé plus de décors différents. Hormis le ministère et ses quelques étages, votre maison et la cour devant le ministère, vous ne découvrirez malheureusement pas beaucoup d’autres endroits (ou ils seront simplement évoqués/imagés).

Tout commence en effet après la mort étonnante de votre père Caleb Redgrave, un membre important du Ministère d’un régime totalitaire dirigé par le Wise Leader. Père qui a semble-t-il fait un saut (volontaire ?) de plusieurs dizaines d’étages. Vous vous retrouvez propulsé au ministère d’un gouvernement qui n’a ni foi ni loi (ou plutôt, un peu trop !), en plein milieu des années 1980 (en juillet 1985). Evan Redgrave, c’est votre nom, est donc en quête de réponses. S’en suit un jeu de pouvoir, saupoudré de trahisons, de dénonciations et de secrets. Tout au long de votre enquête, vous devrez vous rapprocher de vos collègues, poser des questions, afin d’être promu au niveau suivant. Ce qui reste un peu étonnant, c’est que les déplacements sont limités à une « ligne droite », c’est-à-dire que vous ne pouvez pas circuler librement dans les quelques niveaux disponibles, vous ne pouvez aller que par la gauche ou la droite, et devez fouiller chaque élément du décor qui est disponible, ou parler avec les PNJ qui souhaitent vous parler. Un peu étonnant, mais on s’y fait finalement rapidement. L’enquête est vraiment bien fichue et monte progressivement en intérêt, même si le début est un peu poussif. Evan démarre ainsi au premier étage du ministère, et récolte au fur et à mesure de ses actions de l’argent et des points d’Autorité. Cet argent vous permet de payer vos factures (nombreuses et complètement injustifiées dans certains cas, faisant partie intégrante de ce régime totalitaire injuste, impitoyable et sans aucun remord, qui vous facture un tabagisme passif ou qui récolte des fonds pour des associations inconnues au bataillon), améliorer sa situation ou encore s’octroyer certains avantages ou raccourcis (négocier avec un garde, obtenir des services, etc.). De quelques poignées de pièces à presque 1 000 unités, toutes les factures sont obligatoires, et vous disposez d’un certain nombre de jours avant de devoir les payer. Si par exemple, vous avez embrassé une collègue ou réalisé des actions répréhensibles, vous devrez payer des « amendes/factures » ; puisque, évidemment, rien n’échappe au régime (tout est filmé et chaque action peut être dénoncée). Si vous terminez un jour sans payer une facture… c’est la fin (nous vous laissons le soin de découvrir ce qu’il se passe). La gestion du temps est donc au cœur du gameplay et du game design et c’est de ce côté une vraie réussite.

Le jeu mélange une enquête comme base de son histoire, qui prend au fur et à mesure de l’ampleur, avec de nombreux acteurs et des personnages hauts en couleurs et assez variés (de l’amoureux un peu loser au scientifique robotique en passant par la dépressive ou le mordu de travail), et de la gestion, avec un temps donné par jour, des compétences et des monnaies (que ce soit l’argent ou l’autorité). Comptez en effet sur des journées de 9h. Chaque action réalisée nécessite un certain nombre de minutes ou d’heures, et une fois le compteur arrivé à 00h00, vous ne pourrez plus rien faire et n’aurez d’autre choix que de retourner dormir à votre appartement afin de démarrer une nouvelle journée. Travailler prend du temps, mais certaines actions minimes aussi (aller chercher dans des recoins, dans les bureaux, les plantes, etc.). Une fois à votre appartement, libre à vous de regarder la télé afin de découvrir des programmes utiles pour vos conversations, d’apprendre de nouvelles compétences (elles sont plutôt nombreuses et surtout très utiles), payer vos factures, passer des coups de fil ou tout simplement sortir faire un tour afin d’avancer sur certaines missions secondaires. La notion de gestion est intimement liée à celle des choix ; et les deux notions sont très importantes. Par exemple, et sans spoiler, certaines missions nécessitent d’aller fouiller des endroits, et peuvent vous prendre jusqu’à 8h : que faire alors de cette journée ? Vous ne gagnerez donc pas forcément d’argent en « travaillant » (nous y reviendrons), ne ferez pas forcément avancer l’enquête et les missions principales et secondaires, mais peut-être que cette recherche peut vous permettre de trouver un objet essentiel et vous faire gagner de précieux points d’autorité ou un beau pactole.

Ne pas juger un livre à sa couverture

Si on a bien appris une chose essentielle en terminant le titre, c’est qu’il ne faut jamais juger une œuvre à sa couverture (livre, série et bien sûr jeux vidéo). D’abord plutôt réticent à tester le jeu, Beholder 2 nous prend dans son enquête, et on se plait finalement à dénoncer, à enquêter et à tenter de comprendre ce qu’il se passe dans ce ministère, à la recherche de réponses et d’évolution (carrière, personnelle, intérieure). Le contenu proposé est aussi plutôt conséquent, de part les nombreuses missions proposées, qu’elles soient « principales » ou « secondaires » (même si rien ne les distingue particulièrement dans les menus hormis une surbrillance). Comptez sur environ 15 à 20h de jeu pour faire le jeu une première fois, sans refaire les missions et faire les autres choix, c’est ce qu’il nous a fallu lors de notre premier run après un faux départ, un « game over » ou presque, un peu punitif, lié à une mauvaise gestion de l’autorité et de l’argent (on croule littéralement sous les factures en début de jeu). Nous avons évidemment eu plusieurs « game over » pendant toute la durée du jeu, et avons appris à chaque fois de nos erreurs, et de nos choix. C’est une belle durée de vie, surtout que le titre est disponible à un prix relativement réduit (14,99€). La rejouabilité est aussi très présente puisque grâce aux nombreux choix qu’il est possible de faire dans l’aventure, vous pourrez faire d’autres runs afin de découvrir les autres possibilités et leurs impacts (et ils sont nombreux, complexe à anticiper et parfois surprenants !).

Bien sûr, on pourrait râler devant la tâche « principale » d’Evan à chaque étage : votre mission est de travailler sur les retours des habitants, vous devez ainsi trier et juger chaque demande selon différents critères. Une fois que vous évoluez aux niveaux suivants, vous devez ensuite soit évaluer les plaintes (les rejeter, les accepter, enquêter), soit réaliser des tâches plus particulières que nous vous laissons le soin de découvrir. Ce travail, qui est essentiel car il nous permet de gagner de l’autorité (mais en faible quantité) et surtout de l’argent, permet donc de payer les factures ou de soudoyer des PNJ, améliorer sa situation, trouver d’autres objets. Ça manque quand même de fun sur ces jobs et c’est très répétitif. Fort heureusement, le dernier étage propose un job un peu plus intéressant et très rémunérateur. Sous ses airs d’ovni, Beholder 2 est aussi et surtout une occasion unique de critiquer un régime totalitaire. L’humour noir est très présent, le second degré aussi. Vous pouvez dénoncer vos collègues et certaines phases de jeu sont dignes d’un certain régime lors de la Seconde Guerre mondiale. Des meurtres sont perpétrés, sous couvert d’un régime totalitaire qui protège les « valeurs » de la patrie (Travail, Patriotisme, Ordre, etc.). Les dialogues sont savoureux (mais malheureusement uniquement en anglais, pas de VF prévue, même si le niveau d’anglais est tout à fait acceptable) et l’identité du régime est une réussite. Salut spécifique, propagande, dénonciation, surveillance à la George Orwell (inspiration bien visible), caméras de surveillance, tous les « symptômes » d’un régime totalitaire sont réunis… et cette satire est en même temps un merveilleux moyen de critiquer nos sociétés actuelles (moyen de communication, dénonciation, pouvoir, argent, corruption). Certains passages de l’histoire sont savoureux et notamment le passage des scanners est parfois synonyme d’un petit stress à la limite de la paranoïa (en cas d’action illégale par exemple) ; tandis que le laser du premier étage est juste ahurissant pendant les premières heures de jeu. On peut aussi citer un humour très potache dans certains cas (« téléphone anonyme bonjour » « merci Evan » !). Les rebondissements sont par ailleurs surprenants (nous n’avons rien vu venir) et les nombreuses fins disponibles font réfléchir.

Concernant l’environnement sonore, le tout nous a semblé plutôt discret, un peu trop même. Et surtout, les gazouillis des PNJ lors des discussions sont insupportables. Les musiques sont discrètes mais plutôt bien choisies quoique classiques (elles participent à l’immersion dans ce ministère, avec un ton austère, sérieux de certaines musiques). Par ailleurs, les menus sont clairs et bien pensés avec des informations mises à jour en temps réel lors de vos conversations, un accès rapide aux informations sur chaque PNJ, « boss », acteurs du titre permettant d’adapter ses réponses, un accès aux compétences apprises, aux missions en cours à suivre ou non. Le tout est très réactif et même en plein jeu, il est possible de choisir d’afficher ou non les missions en cours. Le système de sauvegarde est bien pensé et permet de se créer de nombreux slots. Il reste parfois un peu trop permissif puisqu’il permet en effet de revenir à une sauvegarde antérieure pour modifier ses choix. Dommage, mais face à la difficulté du titre au début du jeu, le système de save permet de s’en sortir. La difficulté est malgré tout bien dosée et même si certaines actions sont punitives et que le début surprend, vous réussirez à progresser de manière constante. Et vous aurez fort à faire car dans certains cas, les situations vont clairement échapper à votre contrôle. Ce qui devait être un plan sans accroc peut se révéler être un peu plus compliqué, avec des conséquences inattendues. Il faudra parfois se salir les mains… ou les garder propres, mais dans tous les cas, ce ne sera pas sans conséquences. Au rayon des points agréables, on notera que même les collectibles (peu nombreux) ont un intérêt qui ne sera possiblement compris qu’à la toute fin.

L’avis perso de Patrick // Une très belle surprise…

Mes premières heures de jeu ont été très compliquées, voire même un peu longues. Mais j’ai finalement pris beaucoup de plaisir à finaliser cette enquête et à découvrir toute la vérité (ou presque), à progresser dans les étages, dénoncer mes collègues, et assumer (ou non) les conséquences de mes choix. De manière générale, vous aurez besoin de plusieurs runs afin de découvrir tout ce que le jeu à offrir, les choix possibles, les moyens d’arriver à ses fins. Et je dois reconnaître que ce Beholder est un « petit » coup de cœur, exigeant, mais surtout addictif !


Point complet
Beholder 2 est, pour nous, une très bonne surprise. N’en attendant rien, le titre se montre finalement profond, intéressant à jouer, addictif et bien pensé. Certains éléments sont frustrants mais l’ensemble est réussi. On a envie de découvrir ce qu’il se passe, et on se prend au jeu : bosser, enquêter, aider ses collègues ou les dénoncer, aider ses boss pour gagner de l’argent et de l’autorité, progresser dans les compétences et les programmes TV, monter les étages, faire des choix et les assumer (ou non) et finalement découvrir la vérité. Beholder 2 est un ovni, quoique finalement pas tant que ça dans l’univers du jeu indépendant, un ovni qu’il ne tient qu’à vous de découvrir. Surtout que le contenu global est plus qu’intéressant et que la rejouabilité est là (modifier ses choix, changer son approche, prendre des risques ou non, etc.). Il vous faudra simplement passer la couverture de ce bouquin plutôt réussi, mais non sans défaut.

On a adoré :
L’identité visuelle
Partie technique réussie
Le game design, le gameplay
La mise en scène, la narration
La palette de persos proposés
La rejouabilité
Moult options, choix, conséquences
La progression du perso principal
Quelques rebondissements bien sentis
Le système d’argent et d’Autorité
Satire d’un régime totalitaire réussie
Les nombreuses fins disponibles
La durée de vie
De nombreuses quêtes annexes
Menu lisible, système de choix de quêtes
On en devient parano (c’est énorme)
Difficulté bien dosée malgré tout
Le système de sauvegarde…
On n'a pas aimé :
Qui permet trop de raccourcis
Univers sonore un peu en retrait
Les déplacements (au début)
Moins de contenu au fil des étages
Manque parfois de fun
Peu d’environnements
Certaines actions game over punitives
Pas de VF
Gazouillis des dialogues insupportables


Consulter les commentaires Article publié le 10/05/2020 par Patrick C.


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