Test - Mirror's Edge Catalyst - Xbox Gamer - Toute l'actualité Xbox Series X|S et Xbox One

Mirror's Edge aura pris son temps pour faire son retour. Après un opus au succès relativement tardif, la communauté de fans était bel et bien attentive au retour de Faith. Voeux exaucé il y a deux ans, lors de l'annonce de ce remake/reboot/préquelle de Mirror's Edge par Electronic Arts et DICE. Faith est de retour, il est temps pour nous de nous lancer dans cette nouvelle aventure.

Vous débutez l'aventure au moment où Faith vient de terminer sa peine de prison. Tout juste relâchée, la belle ne va pas traîner en chemin et rapidement se remettre au boulot. Nettement plus charismatique, Faith a désormais un passé, une personnalité et un vrai but. Entourée de plusieurs PNJ, allant de la geek sympa au mentor à la voix grave, en passant par le méchant de série B, elle reste le personnage le plus intéressant du jeu, au milieu d'un scénario qui n'a rien de passionnant, accumulant des poncifs que ne renierait pas David Cage. Reste que l’ensemble se suit sans déplaisir à travers de magnifiques cinématiques. Mais l'histoire, à l'image du premier opus, n'est pas le point fort du jeu. Le fait que l'on évolue désormais en monde ouvert n'arrange pas la chose. Terminés les couloirs, Faith peut désormais se promener où bon lui semble, enfin c'est ce que l'on croyait. L'héroïne ne peut évidemment pas descendre dans la rue et faire une balade entre les piétons, car l'action se déroule sur les toits de la ville, dans des bâtiments, de superbes villas et dans quelques souterrains. Cette ouverture de l'univers de Mirror's Edge est grisante durant les premières heures et procure une bonne sensation de liberté. On découvre le monde qui nous entoure, les différents quartiers, les PNJ et leurs missions, les challenges de livraison chronométrés et de (trop) nombreux collectibles à dénicher.

Seulement voilà, à l'image d'un Far Cry Primal, le monde ouvert ici présent montre vite ses limites et sent le remplissage à plein nez. C'est bien simple, il faut compter entre 6 et 7 heures pour achever les 15 missions principales, et environ 5 de plus pour les quêtes secondaires. Nous avons mis très exactement 11h40 pour tout faire. Les missions principales se révèlent évidemment les plus intéressantes et permettent d'évoluer dans des environnements inédits, proposant souvent une belle verticalité. Les secondaires font très "fedex" (livraisons, destructions de tours ennemies, planques à débloquer) et sont moins travaillées. Néanmoins, elles sont nécessaires à l'obtention d'XP pour acheter des améliorations à la belle Faith (améliorations de combat, de tenue ou de mouvement), celle-ci étant plutôt démunie au départ de l'aventure. Ce système de progression peut s'avérer accrocheur mais n'est pas très logique, Faith ne pouvant par exemple pas effectuer de roulade au début du jeu après une chute... Il sera également possible d'utiliser un grappin pour passer par dessus le vide ou se tracter, bien utile dans certaines missions finales, mais dont l'utilisation scriptée ne le limite qu'à certains endroits. Notez également qu'il est possible, en multi, de participer aux courses checkpoint des autres joueurs et même d'en créer soi-même.

Une possibilité fort sympathique qui permettra de faire péter les scores dans des runs souvent alambiqués. Les amateurs de scoring seront ravis. Les premières heures s'avèrent donc réellement sympathiques, d'autant plus que Faith est hyper maniable et bien moins lourde que dans le premier jeu. Sa vitesse d'accélération est supérieure, les mouvements s'enchaînent naturellement et avec fluidité (on saute, on glisse, on s'accroche, on court contre les murs). Du coup, les premiers runs sur les toits sont clairement jouissifs, jusqu'à ce que la lassitude s'installe. Les développeurs nous obligent en effet à passer plusieurs fois (parfois 5 à 6 fois) aux mêmes endroits pour rejoindre un point de la map, et de nombreux chemins débouchent sur des culs-de-sac et sont inutiles. Le manque de vie se fait cruellement sentir et on se sent bien souvent seul à errer sur les toits à la recherche d'un nouvel itinéraire. Les chemins à prendre sont finalement peu nombreux, Faith ne pouvant pas s'accrocher partout. On se contentera donc bien souvent de suivre l'itinéraire conseillé (via le sens urbain) ou de tenter tant bien que mal de choper des raccourcis. Les combats font également leur retour, mais sans armes à feu cette fois-ci. Au corps à corps, Faith est agile et certains combats sont vraiment excellents. Il est bien sûr possible d'allier mouvements et baston, en prenant appui contre un mur pour prendre de la hauteur et retomber en éclatant un ennemi.

Une jauge de concentration se remplit en bougeant et permet de se protéger des balles et des coups si le joueur possède suffisamment de skill. Très arcade, les combats se limitent à un coup faible (inutile sur certains ennemis plus costauds et mieux équipés), un coup de pied fort (orientable pour pousser un ennemi contre un autre ou le faire tomber dans le vide) et des esquives. Ces affrontements sont sympas mais rapidement limités eux aussi, d'autant plus que l'I.A. est ultra basique. Certains ennemis attendent leur tour pour se faire tataner, d'autres ne vous suivent même pas si vous reculez, et si les messages durant les temps de chargement tentent de vous faire croire qu'il faut varier vos attaques pour les déstabiliser, il n'en est rien. Le potentiel était là, certaines chorégraphies envoient du lourd (prendre de l'élan, sauter et envoyer valser un ennemi à travers une vitre est vraiment jouissif), mais on reste sur notre faim. Alors que l'on accuse souvent (et à juste titre) Ubisoft pour ses downgrades devenus presque une marque de fabrique, il faut signaler que Mirror's Edge Catalyst est très loin du rendu présenté lors du trailer de l'E3 2015.

Malgré tout, le jeu reste très chouette et l'horrible effet de flou et les textures absentes de la bêta ont disparu. Il reste du flou ça et là que nous qualifierons d'artistique dans le doute. La direction artistique est très soignée et Glass City est une ville superbe, moderne, futuriste, mais elle cache également des coins plus sombres et crasseux. Les développeurs se sont lâchés sur les effets (lumières, reflets de partout, murs et sols qui brillent, vitres qui se brisent), rendant certains environnements absolument superbes tandis que d'autres piquent davantage les yeux et sont moins lisibles, la faute également à des couleurs qui pètent la rétine (orange, vert, bleu, blanc ultra lumineux). Mais que l'on soit de jour ou de nuit, le rendu est vraiment bon et propre à cette licence. Faith est très bien modélisée, différente du premier opus mais toujours aussi charmante.

Ce n'est pas forcément le cas de tous les PNJ dont certains ont le visage beaucoup moins détaillé, surtout en gros plan. Certaines textures peinent à s'afficher et d'autres, en arrière-plan, sont ultra basiques, ce qui gâche un poil l'ensemble. Heureusement, la fluidité est au rendez-vous et le jeu tourne quasi en permanence à 60 images par seconde, ce qui est extrêmement appréciable dans un jeu misant sur la vivacité de son héroïne. Concernant la bande-son, celle-ci est vraiment excellente, alternant morceaux mélodiques ou discrets et fulgurances durant les passages mouvementés. Certaines pistes sonores sont vraiment hypnotisantes, contrairement à la VF, nettement plus mitigée, et dont certaines voix ne collent pas du tout à l'action. Les bruitages ne sont pas en reste et varient selon la surface sur laquelle on marche ou l'on s'accroche. Excellent.

L’avis perso de Lionel // Plaisant, sans être à la hauteur… J'ai terminé Mirror's Edge Catalyst en 11h40, en terminant toutes les missions principales et secondaires. Je dois avouer que l'aventure a été très plaisante, bien que je reste sur ma faim. J'aurais aimé quelques missions solo supplémentaires et des quêtes secondaires plus variées. Le monde ouvert est selon moi une erreur, car le remplissage et ses limitations de direction sautent trop vite aux yeux, tandis que certains passages à effectuer plusieurs fois m'ont bien saoulé. J'ai aimé les combats malgré leur simplicité, mais l'I.A. est vraiment larguée. Du coup, le jeu est trop facile et les seules morts que j'ai eues étaient dues à des chutes malencontreuses. Le boss final est également assez décevant. J'ai par contre adoré la DA (malgré quelques faiblesses techniques comme l'aliasing et certaines textures) et la musique, superbe. Mirror's Edge Catalyst n'est pas un mauvais bougre, mais l'open world ne lui réussit pas trop, et après toute la hype et toutes ces années, je reste quand même sur ma faim (je me répète, je sais). Je le conseille à un prix plus doux (une trentaine d'euros) pour éviter toute désillusion.

Point complet

On a adoré : La direction artistique, top Des effets vraiment superbes Jouabilité plus vive et agréable Faith, jolie et bien développée Défis corsés Un FPS sans arme à feu Certaines missions (solo) prenantes Les challenges à créer (multi) Très belle bande-son Combats simples et efficaces

On n'a pas aimé : Des ennemis bien stupides Bugs de collisions durant les combats L'open world, une mauvaise idée Trop de chemins ne menant nulle part Trop de remplissage Scénario anecdotique Histoire principale bien courte et facile VF moyenne Downgrade remarquable Quelques soucis techniques (textures, aliasing)

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Article publié le 21/06/2016 par Lionel B.