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The Banner Saga



Editeur
Versus Evil
Développeur
Stoic
Genre
Jeu de rôle (RPG) Tour par tour
Statut
Disponible
Date de sortie
  12.01.2016
Nombre de joueurs
1
Prix de lancement
19,99 €
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Déjà passés à l'attaque sur PC il y a deux ans, les vikings de

The Banner Saga

viennent d'arriver sur Xbox One pour préparer l'arrivée du deuxième volet du titre de Stoic Studios (dans le courant de l'année). À noter que ce jeu est prévu pour être le point de départ d'une trilogie. Cette aventure, sous forme de RPG tactique, propose au joueur de prendre la tête d'une caravane viking fuyant un terrible désastre. Alors, avez-vous l'étoffe d'un chef viking menant ses troupes au combat et sa caravane à travers les étendues gelées ?

Une suite aux Sagas ?




Autant le dire tout de suite,

The Banner Saga

n'est pas pour tout le monde, étant donné son rythme lent, centré sur la gestion et la narration, qui s'accorde parfaitement au jeu et aux thèmes traités, mais qui ne plaira pas aux acharnés d'action en continu... La narration est donc le point central de l'aventure, avec une trame assez complexe, d'autant plus que l'on bascule entre plusieurs groupes de personnages, au risque d'être un peu perdu au départ, le temps de bien comprendre les enjeux et relations. Le contexte politique est assez trouble dans une période de bouleversements : le soleil s'est arrêté et les Dredges, des espèces de golems de pierre en armure, déferlent sur le monde. De nombreuses tensions rendent difficiles la communication entre les différents peuples : les humains, les Varls (des géants à cornes) et les magniens (des magiciens). Les dialogues se déroulent de façon assez statique, avec un plan quasi fixe sur les participants, ce qui aboutit parfois à des situations étranges : un personnage qui reste stoïque à l'image en pleurant la mort d'un proche dans les répliques...

Le plan fixe ne dérange pas et s'accorde bien avec l'ambiance générale, en dehors de la scène que nous venons d'évoquer, qui heurte vraiment. Ainsi, quelques variations du portrait du personnage en fonction de la teneur du dialogue auraient été agréables, comme cela se fait souvent dans les RPG du même genre. Attention à ne pas cracher dans la soupe, car ce parti pris visuel contemplatif sert admirablement bien l'atmosphère lourde et pesante de l'aventure. L'ambiance est d'ailleurs soulignée par une musique mélancolique à souhait et des dessins à la main de toute beauté, particulièrement soignés. En regard de cette direction artistique de haut vol, on regrette que la traduction ne soit pas du même niveau, avec quelques fautes et traductions hasardeuses.

The Banner Saga

nous propose donc une expérience assez contemplative mais non dénuée d'action/enjeux, car les décisions prises pendant les dialogues pèsent lourd dans la balance : faut-il inviter ce groupe errant à se joindre à la caravane pour bénéficier de quelques guerriers supplémentaires, au risque qu'ils créent des problèmes par la suite, plombant ainsi le moral des troupes ou pire, en sachant qu'un moral bas influe sur les statistiques des héros...

Les choix sont souvent très difficiles, car il n'est pas toujours évident de prévoir le résultat d'une action, qui peut se révéler catastrophique, menant à la mort de personnages jouables, très frustrante s'il s'agit d'un personnage que l'on a bichonné et monté de niveau... Cette inconnue change du manichéisme plutôt répandu et ajoute un côté plus réaliste aux choix proposés. Les textes font penser aux jeux de rôle papier ou aux Livres dont vous êtes le Héros par leur côté extrêmement descriptif. Etant donné les intrigues politiques et les nombreux personnages, il est facile de se perdre au début, car c'est un titre assez exigeant au niveau du scénario : il faut vraiment suivre avec attention tous les dialogues et repérer les indices pour prendre les meilleures décisions possibles... D'autant plus qu'il reste pas mal de questions non élucidées, qui feront l'objet d'une suite dans le courant de l'année, et normalement d'un troisième volet un peu plus tard. Pour les adeptes de l'immersion dans l'univers, le jeu bénéficie d'une carte très détaillée, apportant de nombreux détails sur l'univers et les lieux, on regrette juste de ne pas en explorer une très grande part, probablement laissée pour les deux volets à venir...

Emmène-moi au Valhalla !




Outre ces importantes phases de dialogues, le jeu compte d'autres phases : les déplacements, pendant lesquels le joueur est spectateur de la lente caravane à travers les paysages, interrompus par des rencontres et événements divers à gérer au mieux (brigands, fermiers isolés, marchands et bien d'autres). Passé le côté jeu de rôle des dialogues, il y a un côté stratégie très présent. Car ce n'est pas le tout de mener une caravane, il faut veiller au moral des troupes et à leur pitance : manquer de vivres vire à la catastrophe avec des morts quotidiennes et un moral au plus bas. La stratégie est également capitale lors des combats au tour par tour dans une arène quadrillée. Les personnages disposent de points de force, correspondant à leurs points de vie et en même temps à leur attaque, et de points d'armure, qu'il faudra faire baisser chez les ennemis pour espérer leur infliger des dégâts décents. Ce système implique qu'un combattant blessé ne pourra plus infliger que des pichenettes aux ennemis. Des points de volonté servent à booster les actions et déplacements, et à effectuer les coups spéciaux (pièges, attaque tourbillonnante, soin, bouclier...). Au revoir les classiques reliefs et terrains pour moduler les dégâts, remplacés par le système d'armure/santé-force assez intéressant : pas la peine de s'escrimer à baisser la vie de son adversaire s'il dispose d'une armure forte, sous peine de perdre des tours précieux à l'effleurer et, à l'inverse, plus la peine de s'acharner sur son armure si le différentiel force/armure est suffisamment à votre avantage : tout gaspillage de tour est risqué, car quelque soit le nombre d'ennemis restant, c'est une attaque de votre clan, une du clan ennemi, donc vous pouvez toujours vous faire sérieusement maltraiter à 6 contre 2.

En revanche, on aurait apprécié un bonus pour les frappes dans le dos afin de renforcer encore la stratégie de placement. L'I.A. est plutôt efficace et s'acharne à tuer un personnage à la fois, faisant rapidement le vide, c'est pourquoi le placement des troupes est vraiment important pour limiter cette hécatombe, en évitant de devenir une cible trop facile sans toutefois bloquer le déplacement de son équipe. Chaque équipe doit placer ses guerriers avant la bataille en veillant à respecter au mieux leurs caractéristiques : placer un archer en première ligne est totalement suicidaire, il vaut mieux se servir des Varls aux points d'armure plus élevés comme boucliers vivants ! Pour pinailler, il est impossible de faire pivoter la caméra dans l'arène, ce qui gène parfois la localisation des ennemis/alliés, même si un système de surbrillance permet de limiter au maximum ce problème. Et la moindre erreur de placement est douloureusement sanctionnée. Pas de panique cependant, les personnages ne meurent pas au combat, ils sont juste blessés et doivent se reposer quelques jours avant de pouvoir reprendre du service efficacement. Cependant, ce repos coûte à la caravane quelques jours de vivres, qui finissent par manquer cruellement. Pour les joueurs préférant se concentrer sur le scénario et les combats, il est possible de passer en difficulté facile, où les héros n'ont pas besoin de se reposer pour reprendre des forces, diminuant le côté gestion du jeu, ou au contraire, passer en mode difficile pour augmenter cet aspect en même temps que le nombre de jours de repos nécessaires au rétablissement des troupes.

Certains combats un peu particuliers sont à plus grande échelle (dans les explications, car l'écran de combat reste centré sur le groupe), et en fonction de l'équilibre des forces, il est possible, entre autres, de se jeter au coeur de la mêlée pour limiter les pertes de la caravane, en exposant son équipe à des combats plus rudes, de diriger ses troupes de loin au prix d'une baisse de moral et de plus grandes pertes de troupes, ou carrément de fuite, mais là, attention l'hécatombe ! Toutefois si les ennemis sont trop nombreux, c'est un choix à envisager fortement sous peine de déculottée sévère... Dernière grande phase, les campements/villages, dans lesquels la caravane peut se reposer, s'entraîner, faire quelques emplettes en vivres et équipement (toutefois limité : un objet d'amélioration par personnage), et faire progresser le scénario par des dialogues. Les emplettes restent, elles aussi, un choix cornélien, car elles se font grâce aux points de renommée gagnés en combat ou au fil du jeu, et servent à acheter vivres et équipement, mais aussi à payer les montées de niveau des personnages. Il faut alors réfléchir soigneusement à leur utilisation pour ne pas se retrouver coincé. À noter que l'expérience ne se gagne qu'en portant le coup de grâce à un ennemi, obligeant à répartir les actions pour éviter de trop grands écarts entre les héros. Pour finir, un mot sur la durée de vie, qui se monte à une bonne douzaine d'heures, selon les choix faits, avec un joli bonus de rejouabilité pour explorer les autres actions proposées, en particulier celles qui nous laissent une cuisante impression d'échec suite à une erreur de jugement de notre part...

Point complet
The Banner Saga est une excellente première pour les gars de chez Stoic. Mêlant jeu de rôle, stratégie et gestion, la moindre décision prise a des conséquences sur la vie de la caravane et des héros, ainsi que sur leurs moyens de subsistance, rendant l'aventure assez exigeante. Les combats sont efficaces avec le système d'armure/force. Le scénario est souligné de manière fantastique par une direction artistique enchanteresse. La lenteur, qui en rebutera certains, est pourtant un point fort, accentuant ainsi le côté pesant des événements, et la gestion des petits riens du quotidien de ces caravanes qui s'entrecroisent prend un tour épique. Bref, c'est une aventure mélancolique et prenante, à conseiller malgré quelques défauts sur lesquels on passe volontiers.

On a adoré :
+ Direction artistique sublime
+ Choix aux lourdes conséquences
+ La gestion de la caravane
+ La carte apportant des détails sur l'univers
+ Les combats efficaces
+ Rejouabilité
+ Le scénario très complet...
On n'a pas aimé :
- Mais un peu complexe au début
- Pas de variation de visage en dialogue
- La caméra non orientable en arène
- La VF pas très soignée


Consulter les commentaires Article publié le 18/02/2016 par Julie B.


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