Nouvelle année, nouveau Call of Duty ! Vous en avez maintenant l’habitude, on vous passe donc les détails que vous connaissez déjà sur ce qui vous attends pour plonger directement dans la critique complète de ce nouvel opus : Black Ops 6 !

Une campagne solo conventionnelle mais globalement réussie

Tout d’abord, nous allons nous intéresser au mode campagne de Black Ops 6 qui s’inscrit naturellement dans la lignée des précédents opus de la franchise, en offrant une expérience intense et spectaculaire, mais toujours trop prévisible. Direction donc les années 1990, en pleine guerre du Golfe. Dans la plus pure tradition Black Ops, l’intrigue nous plonge ici au cœur d’un groupe d’agents de la CIA, qui vont s’embarquer dans une aventure secrète aux quatre coins du globe. Leur objectif : mettre un visage sur le groupuscule secret qui a infiltré la CIA, Panthéon, et contrecarrer ses funestes plans. Pour cette aventure, on incarne Case, protagoniste muet de l’épisode, qui sera accompagné de nombreux acolytes comme le célèbre Woods, pilier de Black Ops, mais aussi de Frank, Adler ou encore Sevati l’assassine et Felix, le pro des gadgets ! Ecartés de la CIA à la suite d’une mission ratée, l’équipe de choc s’installe dans une ancienne planque du KGB nommée La Tour, qui deviendra votre base et un hub pour l’ensemble de l’aventure. Il s’agit d’une véritable carte jouable, sur laquelle vous aurez l’occasion d’évoluer à de nombreuses reprises, puisque vous y reviendrez entre chaque mission. Vous pouvez explorer librement la grande maison, y résoudre quelques énigmes (malheureusement beaucoup trop vites expédiées, ces dernières faisant plutôt office de tutoriel pour apprendre des nouvelles mécaniques de jeu), mais aussi en améliorer quelques espaces, qui vous permettront par la suite de développer les compétences de votre personnage via l’achat d’améliorations avec l’argent récupéré en mission. C’est aussi dans cette planque que vous pourrez librement dérouler quelques dialogues avec l’ensemble des protagonistes, ce qui vient casser l’effet « film » des opus précédents.

C’est d’ailleurs le vrai bon point de cette campagne. Déjà, elle rattrape très largement et sans aucune peine la mouture abjecte que nous avait proposé Modern Warfare 3 l’année dernière, ce qui est déjà un plus… Mais elle arrive surtout à nous maintenir intéressé tout du long grâce à un enchainement judicieux de missions très variées, ce qui permet de casser le coté linéaire parfois décrié par les joueurs. Fini ici l’enchainement ultra rapide de missions couloirs, Black Ops 6 vient proposer beaucoup plus ! Certaines missions comme « Contrôle au Sol » ou « Le Berceau » restent du pur Call of Duty, avec un enchainement de pièces à nettoyer, de la conduite de char ou d’hélicoptères et des explosions à la Michael Bay, mais d’autres parviennent à nous étonner par une approche très différente. Ainsi, lors de la mission « Cible Prioritaire », vous aurez l’occasion d’infiltrer un gala caritatif dans l’objectif d’accéder à un site noir de la CIA, une mission réalisable de plusieurs manières différentes via des petites « enquêtes », et vous pourrez aussi prendre part au braquage d’un casino dans la mission « Grand Parieur », en incarnant successivement plusieurs personnages différents en parallèle dans une seule. Avec « Saison de Chasse », vous aurez même l’occasion d’évoluer au cœur d’un petit monde ouvert dans lequel vous aurez un objectif principal à réaliser ainsi que de nombreux objectifs secondaires à compléter ou non. Ce passage nous a un peu évoqué « Bad Company » ou même « Metal Gear Solid V » dans son approche et on a pris beaucoup de plaisir à parcourir la petite zone désertique en 4x4 et à faire exploser des bases ennemies au 4 coins de celle-ci !

Black Ops oblige, le jeu propose aussi une dimension un peu « fantastique » à son intrigue, en s’appuyant sur les expériences de contrôle mental menée par la CIA lors des années MK-Ultra. La campagne nous met donc face à des événements surnaturels, qui ne sont finalement que des hallucinations vécues par les personnages concernés. Malheureusement, nous avons trouvé que ces séquences venaient un peu trop nous déconnecter de l’aventure, proposant des phases s‘approchant plutôt d’un « Bioshock » ou d’un « Atomic Heart » que d’un Call of Duty. C’est notamment le cas de la mission « Emergence » qui vient intégrer des zombies qui n’ont franchement pas grand-chose à faire ici. Si les hallucinations à base de mannequins de crash-test qui s’animent pour nous pourchasser étaient bien amenées et clairement flippantes, l’intégration des zombies arrive un peu comme un cheveu sur la soupe. Malgré la qualité de cette mission et son ambiance très réussie, on a clairement l’impression d’être face à de la réutilisation d’assets issus du mode Zombies plutôt qu’à du contenu original qui vient servir la campagne et son intrigue… dommage !

Dommage aussi qu’au-delà du très bon gameplay nerveux, varié et spectaculaire, l’intrigue elle soit particulièrement prévisible. En plus d’être très générique, elle est vraiment sans grandes surprises, et les personnages, bien qu’intéressants et hauts en couleur, peinent à sortir des clichés classiques de la franchise. L’un des problèmes récurrents de cette campagne est donc finalement son manque d’innovation scénaristique. Si la diversité des missions et les multiples changements de rythme apportent une certaine fraîcheur qui donne clairement envie d’enchainer les missions, elles restent dans un cadre narratif beaucoup trop conventionnel. Au-delà des phases d’hallucinations, Black Ops 6 ne prend pas franchement de risques dans le développement de son histoire, et pire encore, il parvient à totalement passer à côté de son arc final.

Sans spoiler, nous avons en effet trouvé le dernier quart du jeu franchement raté, avec des phases de jeu « fantastiques » sans intérêt qui auraient eu tout autant d’impact dans une cinématique et surtout un dénouement dans lequel nous ne prenons absolument pas part ! La tension monte jusqu’à la fin pour finalement se terminer à des milliers de kilomètres du vrai danger lors d’une mission de défense de base qui même si elle est intéressante, laisse malgré tout un mauvais gout de « pas assez »… Nous nous attendions clairement à une dernière mission au moment de voir les crédits défilés !

La campagne est donc finalement plutôt fidèle à l'esprit Call of Duty, privilégiant une expérience de jeu dynamique au détriment d’un scénario vraiment travaillé et d’une réflexion plus profonde sur les thèmes qu’elle aborde.

Multijoueur : une expérience familière malgré les nouveautés

Comme la quasi-totalité des joueurs aujourd’hui, ce n’est certainement pas la campagne de ce Black Ops 6 qui vous intéresse, mais plutôt son mode multijoueur ! Nous avions déjà traité en détail des nouveautés lors de notre test sur la Beta du jeu, et ce dernier n’a clairement pas changé depuis celle-ci.

Le mode multijoueur de Black Ops 6 reprend ainsi les mécaniques éprouvées de la série, mais avec quelques ajustements, notamment l’omnimouvement ! Il est maintenant possible de sprinter, plonger et glisser dans toutes les directions, mais aussi de tirer en étant allongé sur le dos ! Vous avez donc maintenant la liberté de réaliser vos plus belles cascades de films d’action !

Malgré ces ajustements dans les déplacements, le cœur de l’expérience reste le même : des affrontements ultra rapides et très intenses dans des arènes fermées, où les joueurs se battent pour dominer leurs adversaires dans les très nombreux modes de jeu bien connus de la franchise. Le gameplay est toujours aussi qualitatif avec des contrôles à la manette ultra fluides, des bonnes sensations avec les armes, et une immersion immédiate. Les cartes sont particulièrement belles et détaillées, en plus d’être plutôt variées et bien conçues. Certaine proposent des lignes de tir intéressantes, et d’autres la possibilité de passer derrière les lignes ennemis via des accès sous terrains voir sous-marins ! Cependant, on ne peut s’empêcher de constater que le jeu manque un peu de variété dans leurs dimensions. Même si certaines sont un peu plus grandes, elles ont finalement toutes tendance à favoriser les affrontements à courte distance, ce qui vient offrir une suprématie très claire à certaines catégories d’armes.

Un autre point notable tourne autour des mécaniques de progression. Les améliorations pour les armes ne sont ici pas toutes assorties d’un malus aux statistiques, ce qui permet d’équiper ses armes avec un peu plus de simplicité que précédemment, quand chaque arme proposait des centaines d’accessoires par emplacement, tous proposant des aspects positifs ou négatifs plus ou moins importants. On note aussi le retour des 55 niveaux et des 10 prestiges à parcourir, un retour aux sources sympathique ! On obtient donc les différentes armes, accessoires et atout au fil des niveaux, tout en débloquant une infinité de camouflages, insignes et carte de joueur en réalisant les nombreux défis. Il y a donc largement de quoi faire pour vous tenir accro pendant de très nombreuses heures, si vous accrochez et passez outre les défauts présents au lancement. Car en effet le multijoueur de Black Ops 6 souffre de quelques petits problèmes…

Tout d’abord, les affrontements sont marqués par un certain manque de lisibilité, notamment sur les maps les plus détaillées. Certaines sont en effet tellement fournies de détails et de décors qu’il devient parfois difficile de localiser les ennemis, surtout quand le gameplay est aussi rapide ! Le problème vient peut-être seulement de nos yeux et réflexes amoindris de trentenaires vieillissant, mais est assez présent pour être souligné !

Le jeu souffre aussi d’un problème d’équilibrage des armes. C’est maintenant devenu la norme avec Call of Duty, mais il n’y a désormais qu’une poignée de façon réellement « viables » de jouer, et ce en attendant l’apparition de la nouvelle « meta » en fonction des ajustements effectués par les développeurs et des armes mises en avant par les streameurs et influenceurs… On se retrouve donc dans les lobbys quasi intégralement remplis par les mêmes fusils d’assaut et les mêmes mitraillettes « meta », équipés avec les exacts même accessoires etc. Le gameplay se retrouve donc clairement mis à mal, puisqu’au lieu d’encourager des manières de jouer différentes, le moindre équipement un peu « exotique » sera clairement pénalisé. On se retrouve donc face à une uniformisation des affrontements qui en deviennent aussi prévisibles qu’ennuyeux sur la durée…

Dernier point qu’il nous semble en effet important de mentionner, c’est la qualité des serveurs au moment du lancement. Ils souffrent en effet assez clairement de problèmes de désynchronisation ou de latence abusive. De très nombreux retours de joueurs en ligne viennent corroborer notre expérience et les joueurs parlent maintenant ironiquement de « Skill Based Damage », puisqu’il arrive parfois qu’un demi-chargeur ne suffise pas à abattre un ennemi alors que seulement 3 balles étaient suffisantes la partie d’avant…

Cette expression vient comme un pied de nez au très décrié « Skill Based Match Making » toujours en vigueur dans les modes multi-joueurs Call of Duty. Ce dernier vous met face à des joueurs qui sont censés toujours être de votre niveau, ce qui dans les faits entraine souvent des hauts et des bas frustrants : si vous faites une très bonne partie, vous avez de bonne chance de vous retrouver dans un lobby vous défavorisant dans les prochaines parties, entrainant quelques matchs frustrants avant de revenir à quelques parties dans lesquels vous avez l’impression de dominer. Un incessant yo-yo qui vient un peu plus ternir l’expérience à long terme…

Zombies : un retour au source ultra prenant

Enfin, le mode Zombies a toujours été une composante essentielle de la série Black Ops, et Black Ops 6 ne déçoit pas en la matière. Le mode reprend les éléments classiques du jeu : des vagues infinies de morts-vivants, un environnement hostile où les joueurs doivent survivre tout en collectant des ressources et en construisant diverses défenses. Après le zombie de l’année dernière, qui avait plutôt déplu aux fans de longue date pour son approche « monde ouvert », Black Ops 6 revient avec une formule plus classique basée sur des vagues de zombies qui arrivent par tour. Et bien entendu, il est toujours possible de se mesurer aux zombies en coopération jusqu’à 4 joueurs !

Les deux cartes disponibles au lancement sont vastes, variées, et ultra détaillées, chacune offrant des défis uniques, de très nombreux secrets à découvrir et des ennemis de plus en plus redoutables. Liberty Falls nous plonge au cœur du petit centre-ville dévasté d’une bourgade de Virginie et Terminus nous embarque dans la découverte d’un laboratoire caché sur une ile pénitentiaire ! Les mécaniques de gameplay elles restent globalement les mêmes que d’habitude : acheter des armes, améliorer ou crafter son équipement et survivre aux vagues de zombies ! Le gameplay lui-même est néanmoins renouvelé avec l’apparition de nouveaux types de zombies spéciaux, ainsi que l’ajout de nouvelles armes, de nouveaux bonus GoggleGum, ou encore la Recherche d’Augmentation pour améliorer encore davantage votre armement, ce qui permet de bien renouveler l’expérience tout en restant fidèle aux attentes des fans de longue date.

On prend donc énormément de plaisir à fouiller les moindres recoins pour découvrir tous les mystères et secrets cachés sur chaque carte, ce qui transforme chaque partie en un véritable challenge, surtout pour ceux qui cherchent à compléter tous les objectifs et easters eggs cachés dans les maps ! Ce retour aux sources du mode zombie, après plusieurs épisodes où le mode avait été un peu mis de côté, est donc clairement pour nous un vrai point fort de Black Ops 6 !

On a adoré : Campagne aux missions ultra variées qui surprennent constamment Durée de vie honnête pour le mode campagne Gameplay toujours aussi efficace L’omnimouvement qui fluidifie encore davantage les affrontements Des cartes multi-joueurs très réussies Une progression retravaillée en multijoueur Un mode zombie qui réussi haut la main son retour aux sources Deux cartes très réussies au lancement du mode zombie Une quantité impressionnante de secret et d’easter eggs à découvrir.

On n'a pas aimé : Scénario de la campagne vu et revu Dénouement de la campagne raté Les missions « horrifiques » un peu hors sujets La Tour, un hub de campagne sous exploité Multijoueur gangrené par la « meta » Des soucis de serveurs au lancement Multijoueur finalement rapidement ennuyant…