Deadlink, c’est le 1er jeu du jeune studio Polonais Gruby Entertainement, fondé en 2020 ! Après une sortie remarquée sur PC, leur FPS roguelite à la sauce Cyberpunk arrive maintenant sur notre chère Xbox, avec l’aide du studio de portage et d’édition Crunching Koalas. Proposé au petit prix de 24,99€, Deadlink est clairement une petite bombe à ne pas rater si vous êtes fans de FPS hardcore et ultra nerveux ! Voici notre critique réalisée à partir d'un code fourni par l'éditeur.
Dans Deadlink, vous êtes avant tout recruté pour votre cerveau ! Vous travaillez pour le CSA, le Corporate Security Agency, une agence fédérale qui apporte la justice là où la loi n’arrive pas à exercer. Votre mission, traquer et éliminer les sociétés scélérates qui échappent à tout contrôle grâce à des avancées technologiques toujours plus rapides. En tant que 1er agent du processus expérimental Deadlink, vous verrez votre conscience transposée dans diverses armures de combat, des drones militaires humanoïdes « jetables » et intraçables, qui s’ils venaient à être détruits ou capturés au combat, ne pourraient pas être retracés vers le CSA et surtout n’entraîneraient pas votre mort. Mais, ce processus n’étant pour l’heure qu’expérimental, vous allez néanmoins devoir prouver sa viabilité en faisant vos preuves encore et encore dans la simulation de combat mise en place par le CSA…
Bien que le scénario soit assez maigre sur le papier, l’écriture et les quelques personnages avec lesquels vous aurez l’occasion d’interagir sont très réussis et collent bien avec l’ambiance Cyperpunk du jeu. Dirigeant charismatique, scientifique anciennement employée par une méga corporation ou sa rivale plus rigolote et terre à terre, les petits messages qu’ils partagent avec nous dans le hub du jeu sont agréables à lire et permettent de bien construire l’environnement et de faire avance l’histoire petit à petit. On regrette néanmoins que les messages distillés lors des phases de gameplay viennent eux rapidement à se répéter. Le lore du jeu est lui aussi bien ficelé et accessible via un codex textuel qui permet d’en apprendre un peu plus sur l’ensemble des éléments qui composent le jeu, qu’ils s’agissent des sociétés que l’on affronte, des différents types de pnjs alliés comme ennemis mais aussi de tout l’équipement, armures et armes. Si l’écriture est de qualité, c’est aussi le cas de la mise en 3D de tout cet univers, qui en plus de respecter fidèlement les classiques du Cyberpunk, parvient à proposer une esthétique propre, véritable signature du jeu ! On traverse ainsi les différents tableaux avec plaisir, s’étonnant parfois de découvrir une pièce cachée ou un détail que nous n’avions pas encore remarqué précédemment. La musique elle aussi n’est pas en reste et vient compléter l’ambiance efficacement, si tant est que vous parveniez à l’entendre entre le bruit de vos armes et des explosions qu’elles ne manqueront pas de générer ! Niveau performance sur Xbox Series X, le jeu ne déçoit globalement pas avec des affrontements ultra fluides et de superbes graphismes. On note cependant des ralentissements intempestifs quasi systématiques à chaque début de combat dans une nouvelle arène et quelques très rares bugs de collisions avec l’environnement, qui seront sûrement gommer dans la version « finale » du jeu.
Un run complet vous emmènera dans 4 univers bien différents, tous parfaitement typiques d’un bon univers Cyberpunk ! On affronte ainsi le zaibatsu Japonais Tora, à mi-chemin entre corporation et mafia puis la société de bio-sciences Watts Rucker, défendue par les mercenaires de chez Phoenix Militaries. Vient ensuite Interport, le géant de l’achat en ligne qui est désormais contrôlé par une IA sentiente qui a transformé ses employés en bio-robots lobotomisés et enfin Femto, la méga corporation de nanotechnologie devenue aussi puissante qu’un état ! Tout cela donne clairement envie de passer du temps sur Deadlink et ça tombe bien ! En avançant dans le jeu et en venant à bout de la simulation pour la première fois, vous débloquerez une première courte cinématique très cryptique, qui donne encore plus envie de continuer à enchaîner les runs. En effet, pour venir à bout du scénario, il faudra ainsi compléter 7 runs et débloquer les 7 cinématiques qui permettront de comprendre ce qui se trame vraiment avec le CSA et le programme Deadlink.
Si recommencer 7 fois la même séquence peut paraître rédhibitoire pour certains joueurs, c’est sans compter sur l’aspect roguelite de Deadlink ! Avec des niveaux générés de manière aléatoire, les runs s’enchaînent mais ne se ressemblent jamais ! Si les 4 boss sont toujours les mêmes, les différentes salles que vous allez traverser pour arriver jusqu’à eux ne présentent pas toujours le même ordre ni même les mêmes adversaires (une vingtaine différents à affronter dans le jeu, en plus de boss), ce qui permet de renouveler l’expérience en permanence. Le tout est exacerbé par un gameplay ultra nerveux ou rester statique est souvent synonyme de défaite ! Un peu à l’image de Doom (version 2016 et après), Deadlink est un jeu ou l’action est permanente et les ennemis toujours plus nombreux ! Pour rester en vie, une seule solution : éliminer vos adversaires, encore et encore !
Pour ce faire, le CSA met à votre disposition 4 armures de combats distinctes, qui ont toutes leurs avantages et leurs inconvénients. Vous les débloquerez au fur et à mesure de votre avancée et vous ne pourrez bien entendu pas en changer en cours de run, à vous donc de choisir la bonne avant de partir en simulation ! La première armure est celle du Soldat, équipée d’un fusil à pompe dévastateur, d’un lance-roquette, d’un grappin, et d’un brouilleur, c’est une armure robuste et très mobile. Vient ensuite celle du Chasseur, armée d’un revolver de gros calibre, d’un canon à arcs scalaires, d’un module de téléportation et d’un leurre avec invisibilité, c’est une armure furtive mais fragile. L’ingénieur est la troisième armure disponible. Elle est équipée d’un fusil mitrailleur à la cadence démoniaque, d’un lanceur de bombes collantes, d’un outil de piratage et d’une tourelle sentinelle. Cette armure excelle en contrôle de zone et en survie ! Enfin, c’est l’armure Mastodonte qui vient clôturer le bal, avec son fusil à double canon, son lance grenade explosive, mais aussi son attaque de mêlée dévastatrice et son champ magnétique absorbeur de dégâts ! Cette dernière mise tout sur la force et la vitesse.
Si les armures proposent toutes des statistiques différentes en termes de bouclier et de PV, la mécanique pour remplir vos boucliers est similaire pour chacune d’entre elles. Il faudra « marquer » vos ennemis à l’aide de vos capacités pour que c’est dernier lâchent des points de bouclier à leur mort, garantissant au passage votre survie si toutefois vous utilisez efficacement votre attirail.
Si l’arme principale de chaque armure est fixe, il est néanmoins possible de changer d’arme secondaire en cours de run, permettant ainsi d’utiliser l’arme lourde d’une autre armure, un bon moyen d’affiner encore un peu plus votre style de jeu. C’est 4 armures sont un autre aspect très réussi de Deadlink, puisqu’elles permettent de renouveler l’expérience de jeu. Si vous êtes comme notre testeur, vous voudrez absolument terminer un run avec chaque armure, mais vous trouverez sûrement en cours de route votre favorite.
Si le choix de l’armure est une constante sur laquelle vous aurez la main, un autre aspect de Deadlink fait de nouveau écho au genre roguelite, avec l’attribution aléatoire des différents implants qu’il sera possible de venir greffer à votre corps pour augmenter vos capacités. Il y en a plus d’une centaine, mais seul une poignée vous sera proposée à chaque run, et il faudra composer avec pour essayer de construire le build le plus viable possible pour le run qui vous attends ! Quand certains vous permettent de devenir invincible quelques secondes, d’autres boost vos dégâts élémentaires, vous permettent de tirer des roquettes ou améliorent votre régénération de santé ou encore votre vitesse de déplacement. La seule chose qu’ils ont en commun, c’est leur méthode d’activation. Les bonus actifs des implants ne durent généralement que quelques secondes et nécessitent de l’énergie qui est liée à l’activation de vos capacités, au changement d’arme en cours de combat ou encore à la destruction des C-Ball (orbes qui rechargent vos munitions) présentent dans les arènes. Certains implants proposent aussi un bonus passif qui reste lui activé en permanence ! Les implants s’obtiennent généralement entre deux arènes de combats, en passant la porte « implant » mais peuvent aussi être achetés dans les rares distributeurs du jeu. Le jeu vous proposera toujours deux implants différents, ainsi que la possibilité d’améliorer un implant déjà équipé. Votre efficacité est donc clairement liée à la chance, puisque le jeu peut ne pas vous proposer l’implant que vous attendez. Néanmoins, la stratégie et la réflexion sont aussi clairement de la partie puisqu’il faudra bien réfléchir à votre choix d’implants et à leur cohérence si vous voulez espérer monter un build correct pour venir à bout du run ! Quand vous commencerez à vous attaquer à un run dans la difficulté intermédiaire ou maximale, vous relancerez probablement la partie jusqu’à ce que les implants que vous vouliez arrivent, tant ces derniers peuvent être synonyme de succès ou d’échec.
Les implants ne sont pas vos seuls atouts en cours de run, et le jeu vous proposera aussi de passer à travers d’autres types de portes octroyant des bonus bien différents. Il vous sera ainsi possible d’améliorer votre arme principale (ajouts de dégâts élémentaires plus ou moins efficaces selon les ennemis, augmentation de la vitesse de rechargement ou de la cadence de tir…), d’améliorer ou de changer votre arme lourde, d’améliorer votre armure de combat via des bonus sur vos capacités ou encore d’améliorer vos statistiques (Nombre de PV ou d’armure, dégâts, vitesse de déplacement…). D’autres portes permettent simplement de regagner de la vie ou encore de se diriger vers une salle plus difficile permettant de récupérer 2 implants d’un coup.
La stratégie et les choix en cours de run sont donc omniprésents et viennent vraiment renouveler en permanence l’expérience de jeu. Cet aspect couplé à la génération aléatoire des salles qui composent chaque niveau permet vraiment de supprimer le sentiment de redondance que l’on peut s’attendre à avoir avec un jeu du genre, un vrai bon point pour Deadlink
Et si vous n’en avez toujours pas assez, sachez que d’autres éléments de personnalisation sont encore présents dans les niveaux. Vous retrouverez notamment aléatoirement 3 PNJs dans les sas entre les arènes, qui peuvent vous proposer d’échanger (voir de parier) quelques ressources en échange d’un bonus ou d’un implant supplémentaire, ou encore de prendre part à une expérience sur les 3 ou 4 prochains combats : un aspect de votre armure sera alors amélioré au détriment d’un autre ! Comme mentionné précédemment, vous aurez aussi parfois la possibilité d’accéder à une boutique en cours de run, cette dernière permettant de dépenser les crédits ramassés sur les ennemis pour accéder à de nouveaux slots d’implants, mais aussi à des implants supplémentaires, à des améliorations de grenades ou encore à des soins !
L’expérience à chaque run est donc ultra complète et devient vite très satisfaisante quand les mécaniques du jeu commencent à être bien appréhendé et que l’on commence à vraiment réfléchir à la construction du build et de l’armure pour le run à venir.
Mais Deadlink ne s’arrête pas là, et même en dehors des runs de l’histoire principale, le jeu vous permet de vous dépasser et de vous améliorer. C’est d’ailleurs quasiment un prérequis pour venir enfin à bout d’un premier run. Chaque passage dans la simulation vous récompense avec de l’XP et des Jetons de Turing, deux monnaies d’échanges que vous conservez au moment de votre mort et qui peuvent s’utiliser pour améliorer de nombreux aspects de votre personnage ! PV, boucliers, dégâts et crédits gagnés peuvent être améliorés, au travers de plusieurs arbres de compétences proposant des bonus très utiles pour augmenter la viabilité et surtout la survivabilité de votre armure de combat ! Les 4 armures possèdent elles aussi des arbres de compétences distincts avec 8 upgrades à débloquer, vous permettant ainsi de faire évoluer en priorité votre armure favorite.
Avec toutes ces améliorations et le temps de prendre en main et de bien appréhender le gameplay, il nous aura fallu environ 10/12 heures pour terminer un 1er run. Néanmoins, le jeu vous met au défi d’en terminer 7 pour venir à bout de l’histoire principale, et vient surtout vous challenger avec deux autres modes de difficultés qui viennent modifier de nombreuses statistiques pour rendre le jeu plus dur, voir clairement hardcore. Il vous met aussi au défi de parcourir des runs le plus vite possible et il est ainsi théoriquement possible de finir un run dans la difficulté de base en moins de 20 minutes, chose qui même après quasiment trente heures de jeu me parait absolument impossible ! Le challenge est donc clairement au rendez-vous et pour peu que vous accrochiez à l’univers et au gameplay, Deadlink pourrait bien devenir le jeu au rapport qualité/prix/temps passé le plus intéressant de votre ludothèque ! Et encore, nous n'avons même pas mentionné les deux modes de jeu supplémentaires disponibles. Tout d’abord, le Chronodeck, qui vous invite à traverser un court niveau le plus rapidement possible, façon speedrun, avec des temps de référence particulièrement difficiles à aller décrocher ou encore le mode « Existence Existante », qui vous place au cœur d’une arène dans laquelle vous allez devoir survivre le plus longtemps possible à des vagues d’ennemis qui arrivent à l’infini.
Le contenu est donc très fourni et pour peu que vous ayez l’esprit compétitif ou l’envie d’aller décrocher tous les succès, vous passerez certainement de très très nombreuses heures sur Deadlink ! Il est possible de reprocher l’absence d’un multijoueur à l’heure actuelle, mais tous les jeux n’ont pas besoin de se savourer à plusieurs pour être excellents.
On a adoré : Un univers cyberpunk très réussi Un vrai roguelite : on meurt beaucoup mais on ne cesse d’évoluer ! 4 gameplay différents avec les 4 armures Plus de cent implants qui modifient le jeu en profondeur La génération aléatoire qui nous tient en haleine Un contenu bien fourni pour une durée de vie exemplaire Un petit prix (24,99€) |
On n'a pas aimé : Un scénario un peu en retrait Quelques soucis technique mineurs |
Consulter les commentaires | Article publié le 30/07/2024 par Arnaud D. |