Test - Soul Hackers 2 - Xbox Gamer - Toute l'actualité Xbox Series X|S et Xbox One

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Editeur
Atlus
Genre
Jeu de rôle (RPG)
Statut
Disponible
Date de sortie
  26.08.2022
Nombre de joueurs
1
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Soul Hackers revient ! Revient ?! Eh oui, mais on ne vous en voudra pas si vous ne vous souvenez pas du premier épisode qui portait alors encore la marque Shin Megami Tensei ! L’épisode d’origine, Devil Summoner - Soul Hackers, est sorti en 1997… Pas d’inquiétude si vous n’y avez pas joué à l’époque, il est tout à fait possible de se lancer dans Soul Hackers 2 sans connaissance préalable de l’univers ! C’est d’ailleurs ce que nous avons fait et nous vous livrons aujourd’hui notre avis basé sur une version numérique fournie par l’éditeur qui a tourné sur Xbox Series X.

Domptez les démons !



En tant que joueur européen, qui plus est sur Xbox, la licence Shin Megami Tensei n’est pas nécessairement celle qui nous vient à l’esprit en premier quand on parle de J-RPG. La série japonaise a pourtant connu plusieurs sorties sur Xbox et Xbox 360, notamment au travers de son spin-off légendaire Persona ! Préparez-vous d’ailleurs à en entendre beaucoup parler dans les prochaines semaines avec l’arrivée très attendue de Persona 3 Portable, Persona 4 Golden et Persona 5 Royal sur nos consoles et dans le Xbox Game Pass ! Soul Hackers 2 arrive donc à point nommé si vous souhaitez découvrir l’univers unique de Shin Megami Tensei et son gameplay mélangeant combat au tour par tour et collection de démons inspirés du folklore du monde entier… et il donne aussi aux fans de quoi patienter jusqu’à la sortie des Persona !

Petit point sur le scénario. Soul Hackers 2 vous propose de découvrir une réinterprétation de Tokyo dans un futur proche, dans un monde dans lequel l’humanité a atteint un plateau technologique et a complètement cessé d’évoluer et d’avancer. En parallèle des hommes, Aion, une entité numérique sentiente née de l’ensemble des données accumulées par l’humanité, prédit que la fin du monde est imminente sans une intervention extérieure. Elle brise donc sa règle d’or de n’être qu’une observatrice et décide de déployer deux intelligences artificielles dans des corps humains : Ringo et Figue. Leur but : sauver la vie de deux personnes clés pour garantir la survie des hommes. Mais la tâche n’est pas si facile, dans cet univers s’affrontent deux clans majeurs d’invocateurs de démons : le Yatagarasu et la Société Fantôme ! Les deux organisations cherchent à réunir les cinq Covenants, une sorte d’énergie spirituelle aux grands pouvoirs, enfermée dans un humain et capable de passer d’un hôte à l’autre à la mort du porteur. Réunir ces cinq fragments permettrait d’invoquer l’Etre Supreme et pourrait potentiellement mener à la fin de l’humanité comme on la connait aujourd’hui, le but affiché de la Société Fantôme…

Dès les débuts de cette aventure, Ringo, le personnage que nous incarnons, est amené à rencontrer et à ramener à la vie au moyen d’un hack d’âme (Soul Hackers, vous vous souvenez ?) les trois autres protagonistes majeurs du jeu : Arrow, membre de Yatagarasu, Milady, membre de la Société Fantôme et Saizo, un invocateur de démon freelance ! A eux quatre, accompagnés en support de Figue, ils vont remonter la trace de la Société Fantôme et du Masque de Fer, le principal antagoniste, pour rétablir l’équilibre et sauver l’humanité !

Bienvenue dans le monde des Hommes

Vous l’aurez compris, le scénario de Soul Hackers 2 va vous faire voyager dans une dimension très différente de ce qu’il était possible de voir précédemment dans SMT ou même Persona. Celui-ci est très intéressant dans son aspect philosophique et au travers des questionnements de Ringo et Figue, les deux intelligences artificielles fraichement « nées ». Elles s’interrogent en effet sur ce qui rend quelqu’un humain, sur la notion d’âme, sur les questions de bien et de mal ou encore sur la spiritualité. Des aspects réussis qui donnent envie de suivre le scénario et d’observer le cheminement de Ringo et Figue dans le monde des humains. Malheureusement, celui-ci est très nettement moins intéressant dès lors que l’on s’attarde sur le cheminement des personnages secondaires, qui partagent tous un but assez similaire de confrontation avec leur meurtrier et de vengeance. On assiste alors à trois scènes un peu répétitives quand ils font chacun enfin face à leur meurtrier, même si les enjeux divergent un peu. Les relations avec les personnages secondaires passent par ailleurs au second plan, un aspect qui risque de beaucoup vous décevoir si vous avez déjà un peu d’expérience avec la licence et en particulier avec Persona, qui excelle sur ces aspects. Il est toujours possible de développer vos relations avec les personnages, mais elles passent ici simplement par de brefs échanges autour d’un verre, des scènes qui n’apportent franchement pas grand-chose à l’ensemble et ne viennent pas beaucoup renforcer notre intérêt pour ces personnages secondaires.

C’est regrettable, d’autant que les personnages jouissent d’un character design très intéressant, qui parvient efficacement à montrer le côté stagnant voire régressif du monde quand lequel les personnages évoluent. En effet, celui-ci mélange des éléments très futuristes mais les personnages s’attachent à des choses vieillottes, retro, à l’image de Milady ou de Saizo et de leurs costumes, ou encore de leurs armes (vieux tommy gun de gangster pour Saizo, une paire de Saïs pour Milady). Arrow lui évolue plus dans l’instant présent, avec un pistolet futuriste et une tenue très moderne. Ringo et Figue sont clairement à part, cette dernière pouvant même prendre la forme de mimi, une drôle de chouette accompagnant les personnages dans les donjons et prévenant des menaces ennemies ! On regrette cependant qu’il soit tout simplement impossible de personnaliser le costume des personnages sans passer par le portefeuille… les costumes étant uniquement disponibles en DLC payants.

Tokyo, en mieux ?!

Au-delà du chara design, c’est la réinterprétation de Tokyo qui nous a séduits dans Soul Hackers 2 ! L’univers et la modélisation des différentes zones de ce Tokyo futuriste et coloré à explorer librement sont très réussis, tout comme l’ambiance sonore et les musiques dans les différents quartiers.
    Vous pourrez notamment découvrir :
  • Karakucho et ses commerces, une réinterprétation du quartier de Kabukicho à Shinjuku, avec une disposition quasi à l’identique ! Le jeu va jusqu’à reproduire le fameux magasin « Don Quichote », réimaginé en Delamancha et le Club Cretaceous, un lieu inspiré par les nombreux clubs à hôtes/hôtesses installés dans le quartier. Vous reconnaitrez aussi sur le visuel de chargement une gigantesque statue de Black Frost, à la place de celle de Godzilla qui domine le quartier dans la vraie vie.
  • Rue Shinsando et son côté chic qui s’inspire très évidemment du quartier d’Harajuku et notamment par le magasin Zafiro et son escalator couvert de miroirs. Cet espace vous permettra d’acheter de l’équipement pour vos personnages. Le Bar Zafiro complète la zone et il vous permettra notamment de déclencher les petites séquences de discussion avec vos compagnons.
  • La Dimension Mansei est quant à elle une interprétation du quartier d’Akihabara, réservée uniquement aux invocateurs de démons et entouré d’une barrière de protection qui repousse le commun des mortels. Un petit clin d’œil au fait qu’Akihabara est un vrai paradis, voire presque un lieu Saint pour les otakus du monde entier, mais peut parfois repousser le commun des mortels. Dans cet espace, vous trouverez le Comp Smith, pour améliorer son arme d’invocateur « Comp », ainsi que le Palais Yang Yang, visiblement inspiré du temple de Kanda Myojin. Vous reconnaitrez aussi les façades des grandes arcades ou des magasins d’électronique.
  • Pour finir, la Dimension Roppo, inspirée une fois encore d’un quartier Tokyoite, celui de la fête et du divertissement : Roppongi ! Dans ce dernier, vous trouverez le Cirque du Goumaden, tenu par un personnage bien connu par les habitués de SMT : Victor ! Dans cet espace, vous pourrez gérer tout ce qui touche à vos démons !
Nous sommes donc clairement séduits par les différents espaces proposés et par leur côté très fidèle à la réalité, un aspect qui vous sautera aux yeux si vous avez eu la chance de passer un peu de temps à Tokyo. Néanmoins, nous regrettons aussi le côté beaucoup trop petit et sans surprise du monde qui nous est offert. Il n’existe en effet que sept commerces ou points d’intérêt à visiter, et même si vous y reviendrez très régulièrement, le tour est très vite fait et tout est accessible dès le début du jeu. Celui-ci ne propose par ailleurs aucune activité parallèle et l’ensemble du gameplay se fera donc dans les donjons… une assez mauvaise nouvelle.

Donjons et Démons

Si vous êtes habitués aux titres SMT, vous savez donc que le gameplay passe par l’exploration des donjons et les combats au tour par tour ! Soul Hackers 2 reprend cette formule quasi à la lettre mais vient ajouter quelques détails pour modifier un peu l’ensemble ! Tout d’abord, le jeu réinvente l’exploration des donjons en faisant appel à vos démons, qui partent automatiquement en exploration à votre entrée dans la zone de jeu. Vous pourrez ensuite les rencontrer dans le labyrinthe qui s’offre à vous et ils vous permettront de récupérer des objets, de la vie ou des points d’action, ou encore vous proposeront de recruter un nouveau démon. Ce dernier aspect est quelque peu décevant car le recrutement de démon n’est maintenant plus qu’une question de chance et de patience, vous n’aurez en effet pas l’occasion de négocier en plein combat pour que le démon vous rejoigne.

En combat, les mécaniques de base de la licence sont de retour, mais vous empruntez ici les compétences du démon que vous avez équipé plutôt que de le faire combattre à votre place. Vous pouvez alors choisir d’attaquer avec votre arme, le Comp, ou de faire appel aux pouvoirs de votre démon moyennant la perte de quelques points de magie. Il est aussi toujours possible d’utiliser des objets, de défendre ou de prendre la fuite. La grosse nouveauté, c’est l’apparition de la « Conjuration », une attaque puissante qui se déclenche à l’issue de votre tour, uniquement si vous avez touché les points faibles de vos ennemis lors de votre attaque initiale ! La stratégie des attaques de vos quatre personnages et le choix de vos démons sont donc primordiaux pour pouvoir multiplier le combo de Conjuration et infliger des dégâts massifs à vos adversaires. Ajoutez à cela la possibilité pour Ringo d’utiliser des compétences uniques au leader (multiplication des points de Conjuration, échange de démons en plein combat, résurrection d’alliés…), et une très bonne variété de démons, 148 pour être précis, et vous obtenez un excellent gameplay au tour par tour !

Pour faciliter vos affrontements, il faudra bien entendu améliorer l’équipement de vos personnages, leur arme Comp, mais surtout invoquer ou fusionner des démons pour en débloquer de nouveaux, toujours plus puissants ! Le jeu vous invite par ailleurs à compléter le Compendium, sorte de Pokédex de démons, à partir duquel vous pourrez réinvoquer d’anciens compagnons ! Dommage que le jeu ne permette d’accéder à certains démons classiques de l’univers SMT uniquement en passant par un DLC payant… une vraie déception pour les fans.

Tout ces aspects seraient parfaits s’ils venaient s’inscrire dans le cadre d’une exploration de qualité mais c’est sur cet aspect que Soul Hackers 2 tombe à plat et déçoit le plus… A la différence du Tokyo futuriste dans lequel le jeu prend place, les donjons eux sont sans inspiration, vides et terriblement répétitifs. Que le donjon initial basé entre les conteneurs dans un port soit vide passe encore, mais que le jeu invite ensuite uniquement à parcourir des copiés/collés de tunnels de métro et de couloirs de services complètement dépouillés, ou encore des couloirs infinis de bureaux, eux aussi complètement vides, passe nettement moins. Le jeu tente de proposer autre chose avec les donjons prénommés « Matrices de l’Ame » dans la zone de l’Axis, l’univers d’Aion et de nos intelligences artificielles, mais eux aussi souffrent du même problème. Ces trois donjons sont dédiés à chaque personnage secondaire et sont de simples copiés/collés les uns des autres. Ils n’intègrent aucun aspect spécifique au personnage qu’ils concernent, ils ne changent pas non plus à mesure que l’on s’enfonce dans les étages inférieurs de ceux-ci. Ils sont censés être des reconstitutions mentales du lien qui unit Ringo aux âmes de ses compagnons qu’elle a hackées et ils arrivent à être convaincants dans leur esthétique qui rend bien le côté « mer de données » dans lequel les IA évoluent, mais ils n’arrivent pas du tout à transparaitre la connexion intime avec les personnages qu’ils représentent. Comme tous les autres donjons, ce qu’ils arrivent bien à faire ressentir en revanche, c’est un niveau d’ennui terrible, qui risque de venir rapidement à bout de l’intérêt d’un très grand nombre de joueurs. C’est particulièrement le cas si vous jouez dans les modes de difficulté les plus durs qui vous demandent beaucoup de farming et de combats répétitifs dans ces environnements soporifiques pour être compétitif face aux ennemis… finalement, on aura vite fait de baisser la difficulté et de survoler les combats pour aller chercher le fin mot du scénario…

Pas si futuriste que ça…

Un constat clairement dommage d’autant qu’on aimerait finalement passer plus de moments mémorables dans ce Tokyo futuriste auprès des personnages qui jouissent d’un excellent doublage japonais. Même si les doublages en Anglais sont un peu moins convaincants, notamment pour les personnages secondaires pour lesquels les doublages ont plus de mal à communiquer leur personnalité, le reste des effets sonores et notamment les musiques elles sont très réussies. Un peu moins réussies néanmoins : les prestations techniques du titre. Même si sa direction artistique est franchement belle, le jeu est loin d’être graphiquement impressionnant, qu’il s’agisse des textures, des environnements ou même des animations, l’ensemble étant relativement simple du fait de son côté « anime ». Enfin, le plus gros point noir qui viendra peut-être enfin à bout de votre patience avec Soul Hackers 2, c’est une optimisation ridicule sur nos consoles. Testé sur Xbox Series X, le jeu aux environnements très petits et très simples devrait proposer une expérience limpide sans aucun temps de chargement… mais c’est tout l’inverse ! Vous passerez votre temps à naviguer d’une zone à l’autre parfois pour seulement déclencher une interaction de quelques secondes, et vous aurez le plaisir de vous retrouver coincé dans un chargement anormalement long à chaque déplacement. Ça passe quand il s’agit d’un chargement de temps en temps, mais quand une session de jeu se transforme en enchainement de chargements, on a vite envie de changer de disque… Pas si futuriste que ça Soul Hackers 2 !

Point complet
Soul Hackers 2 est un titre qui ne parvient pas réellement à convaincre. Dans la pure lignée de Shin Megami Tensei, il propose un excellent gameplay au tour par tour et des combats stratégiques à l’aide des démons que vous pourrez fusionner et faire évoluer. Son environnement particulièrement charmant et Ringo son personnage principal vous donneront certainement envie d’aller au bout d’un scénario qui pose des questions intéressantes, bien qu’il soit somme toute assez classique si vous avez déjà joué à d’autres titres de la licence SMT. Malheureusement, des donjons vides, sans intérêt et terriblement répétitifs et une technique passable risqueront de vous faire décrocher bien avant le générique de fin… Un os à ronger pour les fans en attendant l’arrivée de Persona sur nos consoles dans quelques semaines mais ce n’est pas un indispensable…

On a adoré :
Ringo et Figue, des IA attachantes
L’univers SMT
Belle réinterprétation de Tokyo
Combats au tour par tour réussis
Faire fusionner et évoluer les démons
Excellent mixage sonore
Les musiques
Les doublages japonais
Scénario qui pose des questions intéressantes…
On n'a pas aimé :
Sans vraiment retenir l’attention
Personnages secondaires passables
Trop peu de zones à explorer
Un Tokyo trop petit sans activité
Donjons sans vie, vides, répétitifs
La façon de recruter les démons
Trop de farming dans les difficultés supérieures
Surabondance de chargements
Des éléments importants uniquement en DLC payants


Consulter les commentaires Article publié le 09/09/2022 par Arnaud D.


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