Test - The Medium - Xbox Gamer - Toute l'actualité Xbox Series X|S et Xbox One

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Editeur
Bloober Team
Développeur
Bloober Team
Distributeur
0
Genre
Survival-horror
Statut
Disponible
Date de sortie
  28.01.2021
Nombre de joueurs
1
Prix de lancement
49,99 €
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Sorti en début d’année en exclusivité temporaire sur Xbox Series X|S et uniquement au format numérique, The Medium revient aujourd’hui sous le feu des projecteurs. Pourquoi ? Parce que le titre de la Bloober Team débarque sur PlayStation 5 et s’offre en prime une édition physique, également disponible pour les joueurs Xbox. Koch Media, en charge de la distribution, propose deux éditions, la standard contenant le jeu de base et la Two Worlds Special Edition qui regroupe le jeu, un steelbook assez classe, l’OST sur Blu-ray et un artbook, le tout pour une soixantaine d’euros. L’occasion pour nous de nous plonger dans cet univers et de vous en proposer enfin une critique basée sur la version Xbox Series X.

L’histoire d’une Medium



L’histoire se déroule en Pologne, plus précisément à Cracovie, en 1999. Nous y retrouvons une Marianne dans un état psychologique déplorable, l’air fatigué, ses mains et son visage sales. Elle prend une chaise et s’assoie, s’allume une cigarette et nous raconte son périple. Nous comprenons assez vite que Marianne n’est pas une personne ordinaire, c’est une medium. Attention, ce n’est pas une diseuse de bonne aventure que l’on peut apercevoir dans un cirque avec une boule de cristal qui vous raconte n’importe quoi afin de vous soutirer quelques billets. Un peu de respect, Marianne a le don de percer le voile séparant les plans matériel et spirituel, sans parler de sortes de « visions » dont une qui a choqué notre protagoniste ! Un peu plus loin dans l’intro, nous apprenons que le père spirituel / adoptif de Marianne, qui travaillait dans les pompes funèbres (bonjour l’ambiance !), vient de décéder. Notre héroïne doit donc s’atteler aux préparatifs de l’enterrement.

Sauf que tout ne va ne pas se dérouler comme prévu… Le téléphone sonne, un certain Thomas a l’appareil, cet homme mystérieux invite Marianne à le rejoindre dans l’hôtel Niwa car il sait qui elle est… Nous ne vous donnerons pas plus d’informations, vous laissant le plaisir de la découverte d’autant que la Bloober Team a fait fort, même très fort au niveau de la qualité d’écriture, et ce aussi bien au niveau du scénario que des personnages. De plus, les thématiques abordées sont vraiment délicates, pas souvent abordées dans le domaine vidéoludique, et les développeurs s’en sortent avec brio. Même si le soft débute assez lentement, le joueur sera scotché du début à la fin, voulant absolument connaitre la fin de cette intrigue si parfaitement maîtrisée !

The Art of The Medium

Comme a son habitude, la Bloober Team s’est inspirée de grandes œuvres de production horrifiques, de faits réels ou de licences emblématiques comme Silent Hill ou Resident Evil. Le studio maîtrise totalement son sujet, rien que la cinématique d’intro va donner le ton aux joueurs, vous allez vivre une expérience assez surprenante, sombre dans un univers hostile dans lequel les pires côtés de l’Homme vous seront présentés… Tout comme avec les jeux d’horreur de l’époque, le studio polonais a pris un risque en optant pour un système de caméras fixes. Ce n’est pas très moderne mais ça permet de bien maîtriser les plans. En l’occurrence, ça renforce l’immersion et offre quelques panoramas somptueux. Même si The Medium n’est pas une « claque graphique » et que le jeu souffre d’une technique assez perfectible, notamment au sujet des animations des personnages, il arrive à faire un sans-faute sur le plan de la direction artistique. Chaque plan donne l’impression d’être sorti tout droit de l’esprit de Zdzisław Beksiński, un artiste très réputé pour ses peintures surréalistes et fantastiques. Avec les thèmes de la mort et de la décomposition, cela apporte une ambiance très saisissante, voire cauchemardesque ! Il faut rajouter à cela la spécificité de ce jeu : la gestion des deux mondes sur le même écran. A certains moments de l’aventure, Marianne pourra être à la fois dans « notre monde » (généralement situé à gauche de l’écran) et dans « l’autre monde » (situé sur le côté droit de l’écran). Ceci offre un contraste visuel et artistique très intéressant, un savoureux mélange entre la froideur de cette sombre réalité et la chaleur relative d’un monde inconnu et hostile. Les éclairages se révèlent réussis et, en extérieur, la végétation parait plus vraie que nature. Le character design n’a pas non plus été délaissé, très original pour le coup ! The Medium propose une direction artistique qui lui est propre. Il a son style, chapeau bas !

Mais que serait un thriller psychologique sans une bonne OST ? La Bloober Team a recruté parmi ses rangs, la crème de la crème des compositeurs, Arkadiusz Reikowski que nous avons déjà aperçu sur Observer ou encore Blair Witch, mais aussi Akira Yamaoka, ancien compositeur de la saga des Silent Hill ! Vue l’expérience de ces grands messieurs, la musique colle parfaitement aux situations, ressortant tous types d’émotions ! Bien évidemment l’ambiance sonore que dégage le jeu nous rappelle parfois Silent Hill mais diable que cela fait un bien fou ! Il en va de même pour le doublage, la prestation de Kelly Burke (Marianne) reste de très bonne facture, mais la voix qui nous a glacé le sang tout au long de l’aventure est celle de Troy Baker, une performance remarquable !

Même les plus grands Medium ont leurs limites…

The Medium aurait pu être un chef-d’œuvre sans aucun défaut ! Mais c’est un jeu vidéo et la partie concernant le gameplay nous a hélas déçu. La maîtrise de l’ambiance passe par l’imposition d’une sorte de « walking simulator » dans lequel le chemin est tout tracé et les interactions sont limitées. N’espérez pas explorer quoi que ce soit, ce n’est pas possible et tout est scripté. Pire, les mécaniques de jeu sont sous-exploitées. Si les premières heures donnent le change, avec la satisfaction de débloquer une nouvelle compétence, dès la deuxième partie de l’aventure le jeu n’a plus rien à offrir à ce niveau. La majorité du temps vous utiliserez Spirit Shield et Spirit Blast pour vous défendre et repousser les assauts de votre « Nemesis »… C’est tout.

En parlant de bestiaire, la quête de Marianne n’est pas de tout repos. Cette dernière est menacée par des entités métaphysiques. Ces entités représentent des émotions négatives des êtres humains (tristesse, culpabilité, honte, colère…). Marianne doit les traquer et les libérer de leurs éternelles souffrances. Même si l’idée parait louable, le jeu manque cruellement d’affrontements car ceux-ci ne se déroulent qu’en réalité lors de cinématiques. L’ajout d’un pouvoir psychique pour attaquer aurait été le bienvenu, sans forcément tirer dans l’abus puisque c’est avant tout un thriller horrifique et non un jeu d’action. Heureusement, même si le gameplay déçoit, le jeu offre des situations classiques mais assez variées : énigmes, puzzles entres les deux mondes, phases d’infiltration ou encore courses-poursuites dignes d’un Crash Bandicoot. En revanche, les amateurs de défis seront déçus tant le titre ne nous met jamais réellement au défi. C’est facile ou accessible selon votre profil. Pour un jeu horrifique, il est regrettable de ne jamais se sentir en danger… Enfin, l’aventure n’est pas bien longue non plus, on reste sur six à sept heures de jeu avec des révélations qui s’accumulent un peu brutalement durant la dernière heure. Les chasseurs de Succès prolongeront un peu le plaisir avec les collectibles à ramasser.

Point complet
Fidèle à elle-même, la Bloober Team livre avec The Medium un thriller psychologique qui brille par sa direction artistique et son écriture. Le scénario, bien ficelé, tient en haleine même si on en voit relativement vite le bout et que certaines révélations s’accumulent tardivement et de manière abrupte. En revanche, les développeurs maîtrisent leur sujet et exploitent un concept original en faisant évoluer parallèlement deux mondes. La mise en scène cinématographique et les caméras fixes ajoutent clairement à l’ambiance. Il est simplement regrettable de voir que le gameplay a été sous-exploité, n’apportant plus rien dans la deuxième partie du jeu, et qu’aucun défi ne vient apporter un sentiment de danger aux joueurs, sentiment que l’on recherche pourtant dans un jeu horrifique. Mais cela n’entache pas l’ambiance générale, magnifiée par une bande-son superbe. Loin d’être une claque visuelle, bien qu’il soit un jeu exclusivement new-gen, The Medium arrive à offrir quelques beaux panoramas. En revanche, les animations des personnages sont clairement à retravailler. S’il peut être décevant pour certains, il n’en reste pas moins une belle expérience à vivre, au moins pour son ambiance, son scénario et le personnage de Marianne. En plus, il est toujours accessible via le Xbox Game Pass et la version physique, avec l’artbook et le très joli steelbook, est proposée à un tarif tout à fait correct (à peine une dizaine d’euros de plus que le jeu seul).

On a adoré :
Les thèmes abordés
Une écriture de qualité
Des personnages attachants
Une direction artistique sublime
Une mise en scène maîtrisée
Un scénario intriguant de A à Z
L’OST d’Akira Yamaoka
L’interprétation de Troy Baker !
Les deux mondes en écran scindé
Un prix honnête
Toujours dispo dans le Game Pass
On n'a pas aimé :
Linéaire au possible
Gameplay sous-exploité
Animation des persos en deçà
Pas de réel sentiment de danger
Un peu court


Consulter les commentaires Article publié le 03/09/2021 par Yoann L.


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