On ne présente plus la licence Transformers de Hasbro. Outre la popularité des jouets qui permettaient de transformer des robots en véhicules, il faut bien avouer que la licence a gagné un peu plus en visibilité avec les adaptations cinématographiques, dont les cinq premières signées Michael Bay, notamment pour les rendus visuels. Bien entendu, il ne faut pas oublier avant son incursion dans le monde des Comics ou encore les adaptations en dessins animés. L'univers vidéoludique n'a pas été épargné et moult jeux vidéo estampillés Transformers sont sortis depuis 1985. Généralement, nous avions le droit à des run and gun, des jeux de combat, des jeux d'action, des beat them up ou encore des jeux de tir à la troisième personne. Avec Transformers : Épreuves Galactiques, Outright Games tente d'allier jeu de course et jeu d'action au sein d'un même titre. Pari réussi pour ce divertissement annoncé comme familial ?
Pour mettre toutes les chances de son côté, Outright Games a confié le projet à 3D Clouds, un studio spécialisé dans les jeux de course auquel on doit notamment PAW Patrol, la Pat' Patrouille : Grand Prix, Fast & Furious : Spy Racers ou encore Xenon Racer. Néanmoins, cette fois, le concept va plus loin. Voulant profiter de la capacité des véhicules à se transformer en robots et vice-versa, le studio a imaginé des courses automobiles ponctuées de phases d'action. Plus concrètement, on fait la course avec notre bolide puis, lors d'une séquence prévue à cet effet, celui-ci prend sa forme de robot et la course devient une sorte de parcours orienté action durant lequel on doit foncer le plus vite possible, soit en esquivant les ennemis, soit en les éliminant avec une arme. Bien entendu, cela veut également dire qu'on peut prendre pour cible les adversaires ou que ces derniers peuvent nous tirer dessus. Ces phases d'action un peu spéciales mélangent le shoot à la troisième personne et un semblant de plateforme. On ne va pas y aller par quatre chemins, il y a l'idée mais la réalisation ne suit pas. C'est très rigide (certes, ce sont de gros robots mais on est en-deça de tout ce qui a été proposé dans les précédents jeux à ce niveau) et pas vraiment agréable à jouer.
Si on est premier, on devient la cible de tout le monde, devant se contenter d'éliminer quelques ennemis contrôlés par l'I.A. et des tourelles. En plus, les développeurs ont eu la mauvaise idée, pour certaines sections, de bloquer le passage de fin en demandant d'éliminer toutes les tourelles qui gardent la sortie par exemple. Autant dire qu'il n'y a rien de mieux pour casser le rythme. Il y a beau avoir plusieurs armes à disposition, avec même une attaque spéciale, rien n'y fait. Le verrouillage automatique n'en fait qu'à sa tête, on ne ressent pratiquement aucune sensation et on avance de manière machinale en privilégiant finalement l'esquive et les dash pour en finir au plus vite. En plus, le système mis en place pour déverrouiller les armes est absurde. En effet, il faut réussir à looter l'arme en question dans les épreuves galactiques pour l'équiper. Ce n'est qu'une fois cette dernière à disposition qu'il faut remplir plusieurs défis qui lui sont liés pour espérer la déverrouiller plus tard. C'est inutilement long et contraignant.
Reste alors la partie course. Clairement, c'est là qu'on reconnaît l'habitude des développeurs. Heureusement, c'est ce qui sauve le jeu. Sans être exceptionnelle, loin de là même, cette partie arrive à procurer quelques sensations. Si la vitesse de base est vraiment lente, il suffit d'enchaîner les boosts, soit grâce aux dérapages, soit grâce à son Energon, soit grâce aux accélérateurs placés sur le circuit, pour prendre un peu de plaisir. Quelques particularités sont également de la partie, dont un système de compétences, un système de dash latéral pour des esquives ou pour tamponner les véhicules adverses, ou encore le système du départ. Ce départ reprend le grand classique de la gestion de l'accélération durant le décompte pour le départ de la course pour octroyer soit un gros boost, soit un petit boost, soit au contraire ralentir un peu le bolide face aux concurrents. Ce qui est plaisant, c'est que le track design est plutôt travaillé. Outre le plaisir de reconnaître quelques lieux emblématiques de la franchise, on apprécie de pouvoir opter pour quelques raccourcis. Des pièges sont également de la partie pour ajouter un peu de piment... Ou beaucoup de frustrations pour les plus jeunes. Clairement, si ce Transformers : Épreuves Galactiques se présente comme un jeu familial, il n'est pas adapté pour un enfant de huit à dix ans, que ce soit pour la course ou la partie action. Ceci dit, si la partie course s'en sort avec les honneurs, il faut tout de même souligner que la physique manque de subtilité et que le pilotage manque cruellement de finesse. C'est de l'arcade brute de décoffrage. Certains virages vous feront grincer des dents.
Du côté du contenu, c'est assez léger. On passe rapidement sur le tutorial, nécessaire pour se familiariser avec le mixe des idées, pour nous attarder sur les trois grands modes présents, à savoir la Course rapide (simple, basique), le Championnat (un enchaînement de trois à sept courses selon la difficulté choisie) et le mode Épreuves Galactiques. C'est ce dernier qui fait office de cœur du jeu. Jouable uniquement en solo, il demande de commencer par un championnat de trois courses en mode Rookie (facile en gros), avant d'attaquer un championnat de cinq courses en mode Expert (mode normal assez facile pour un adulte) et de terminer par le championnat de sept courses en mode Primes (avec une I.A. qui triche allègrement). Quelques petites subtilités sont de la partie. La première, c'est qu'il faut parcourir un championnat entièrement en n'ayant le droit qu'à trois relances. Si vous n'atteignez pas le défi principal, vous perdez la course et devez donc la relancer. En Rookie, ça va, il faut finir sur le podium (dans le top 3 donc). Ensuite, ça se complique car il faut terminer premier de chaque course...
Un peu frustrant quand beaucoup de jeux misent sur un système d'attribution des points en fonction de sa position, le résultat final dépendant donc de la somme de tous les points cumulés. Si vous êtes à la cinquième course et que vous perdez, c'est retour à zéro. Si vous terminez l'ensemble d'un championnat, il ne vous reste plus qu'à en relancer un nouveau. Pourquoi ? Simplement parce que pour débloquer la plupart des personnages, artefacts Primes et autres compétences à équiper, il faut jouer, jouer et jouer. Les personnages jouables doivent être débloqués en remplissant une liste de défis qui leur sont associés. Le but ? Masquer la pauvreté du contenu en forçant les joueuses et les joueurs à relancer encore et encore les enchaînements. Sauf que voilà, avec seulement une dizaine de circuits disponibles, on tourne vite en rond. En plus, les courses étant relativement longuettes, on peut vite se lasser. Seule l'envie de débloquer les éléments peut pousser à y retourner. Au moins, on peut saluer l'initiative de mettre en place un système de progression lié à notre personnage et les compétences à affecter qui apportent un vrai plus.
Vous l'aurez compris, en solo, on tient une poignée d'heures et on lâche vite. Heureusement, les développeurs ont eu la bonne idée d'intégrer du multijoueur à deux en local en écran splitté. À défaut d'avoir un mode multi en ligne, c'est toujours ça de pris. Et tant mieux puisqu'à deux, c'est déjà plus fun. Qu'on joue en famille (mais pas avec des enfants trop jeunes) ou avec des amis, on prend clairement un peu plus de plaisir à partager l'expérience. On rit même ensemble des quelques bugs ou autres situations abracadabrantesques. Par contre, tout le monde regrettera vite l'absence de doublages français. Quant aux musiques, elles sont appréciables mais elles tournent vite en boucle. Heureusement, au niveau des visuels, le résultat s'en tire un peu mieux. C'est en dents de scie, avec des éléments grossiers qui côtoient quelques modélisations bénéficiant de plus de détails, mais le rendu cartoon fait son effet et chaque Autobot et chaque Decepticon a le mérite d'être reconnaissable au premier coup d’œil. Pour finir sur une bonne note, on peut même signaler la présence de quelques effets sympathiques et ce petit quelque chose qui vient ravir le fan de la licence lors de la transformation.
On a adoré : Autobots et Decepticons reconnaissables Le plaisir des transformations Circuits intéressants, avec des raccourcis Visuellement plutôt correct Le système de compétences est un plus À deux, c'est clairement mieux Quelques sensations avec les boosts Un système de trois relances seulement en Épreuves Galactiques De bonnes idées sur le papier L'idée de mixer course et action/tir... |
On n'a pas aimé : Mais la réalisation ne suit pas Partie action à revoir sur bien des points Très lent sans les boosts Manque de finesse dans le pilotage Musiques vite répétitives Pas adapté pour les plus jeunes I.A. mal équilibrée Quelques bugs et autres fantaisies Pas de doublages français Les systèmes de déblocages inutilement complexes On en fait vite le tour |
Consulter les commentaires | Article publié le 06/11/2024 par Vincent P. |