Développé par le petit studio indépendant canadien Orangutan Matter, Unleaving propose au joueur un voyage artistique et philosophique dans la peau d’un enfant à la poursuite d’une feuille morte tombant de son arbre. Unleaving nous offre-t-il un ticket pour le rêve ? Test réalisé à partir d’un code fourni par l’éditeur.
La première chose qui marque au sujet d’Unleaving, ce sont ses graphismes superbes, entièrement dessinés et peints à la main, laissant apparaître la trace du pinceau et du crayon, et animés superbement. Grâce aux tonalités froides de l’univers, à la lenteur et à la lourdeur ambiante, le titre véhicule une atmosphère mélancolique et nostalgique, poussant au questionnement, soutenu par des citations et phrases au fil de l’aventure. Le tout contrastant avec notre petit héros au rouge dominant. Tout au long du titre, le joueur se trouve plongé dans des toiles qui changent au gré de l’aventure, de l’usine désaffectée au paysage marin, en passant par des terres désolées. Côté graphique, c’est une vraie réussite et une expérience originale. On regrette que, vu la difficulté de certaines étapes, les phrases et le scénario se trouvent un peu dilués et que le joueur finisse par perdre le fil, malgré la durée relativement courte du titre, puisqu’il nous aura fallu trois petites heures pour en voir la fin, ce qui ramené aux 15€ demandés, reste raisonnable.
En revanche, nous avons moins adhéré à la jouabilité, qui, si elle est en accord avec l’ambiance pesante, et ajoute à cette impression, reste un peu laborieuse, en particulier dans les sauts : on se retrouve régulièrement à pester contre une caisse aussi grosse que nous qui voltige en arrière alors qu’on tente de monter dessus, c’est dommage. Les énigmes qui ponctuent le titre sont bien pensées, mais assez irrégulières, certaines se révélant vraiment ardues, tant pour leur solution que pour leur réalisation. En effet, Unleaving demande une maîtrise au millimètre près. Au bout d’une dizaine d’essais ratés, on se dit que ce n’était pas la solution, alors que si, c’est juste le timing qui pêchait un peu. Et tout se joue à un dixième de seconde ou de millimètre, ce qui peut être frustrant et envoyer sur de fausses pistes. Le système d’indice est, lui, bien pensé : après un certain nombre de décès, ou de temps passé sur une énigme, une ampoule s’active et nous propose un petit schéma donnant une indication sur la résolution, sans tout dévoiler non plus : les indices sont très bien dosés et évitent de trop se perdre lors de divers tâtonnements.
On a adoré : Un tableau vivant, peint à la main Une atmosphère réussie Des énigmes corsées Les indices intelligents |
On n'a pas aimé : Maniabilité un peu lourde Difficulté liée à une précision excessive des actions Histoire un peu diluée au fil des tableaux |
Consulter les commentaires | Article publié le 12/09/2024 par Julie G. |