Game Wars - Episode 42 : EA strike back en pire !
Publié le 24.10.2017 à 17:25 par Damzema
On fait le bilan, calmement, se remémorant chaque licenciement. En parlant des bons jeux EA d'avant comme si on avait 50 ans.
Le boss de visceral annonçant l’avenir du studio à ses employés avant de se retirer dignement.
Ah EA, ce géant du jeu vidéo qui années après années arrive encore à nous surprendre grâce à ses décisions aussi surprenantes qu’énervantes…
Alors résumons le bilan d'EA... et je suis gentil, je ne vous fait que celui de 2017.
1-Mars 2017 : Mass Effect Andromeda sort après un développement chaotique au cours duquel des membres importants du studio en charge du jeu sont partis. La suite, on la connait. Ventes décevantes, annulation des DLC solo et des suites, licence rangée gentiment dans le placard.
2-13 Octobre 2017 : Alors que l'avenir de la licence Dragon Age semblait radieux, Mike Laidlaw (le directeur créatif) ayant confirmé qu'un nouveau jeu DA était en développement... bim ! On apprend que l'ami Mike quitte Bioware après 14 ans de bons et loyaux services. Alors que le mec semblait motivé concernant le futur de la franchise, il démissionne subitement... ok.
3-Et nous voici au 18 Octobre 2017 ! EA décide de décapiter Visceral Games qui bossait sur un gros jeu solo Star Wars. Rappelons que EA avait recruté spécialement Amy Hennig (qui vient de Naughty Dog et qui a bossé sur Uncharted et Legacy of Kain) pour ce projet. Et d'après les déclarations du boss d'EA, on sent que le projet va être modifié à coup de tronçonneuse. Il ne veut plus du jeu d'aventure solo prévu à la base, on sent que le mec voudraient partir vers du "game as a service"et qu’il a une furieuse envie de foutre du multi et des micro-transactions dans tout ça.
Et Amy Hennig ? Et bien comme les autres, elle discute pour essayer de ne pas être au chômage.
Une petite dernière pour la route ? Devinez qui dirigera la team qui bosse maintenant sur le jeu Star Wars ? Steve Anthony. Vous ne connaissez pas ? Normal, le mec était producteur sur Medal of Honor Warfighter, Need for Speed Rivals et Battlefield Hardline... 3 des jeux les plus pourris de leurs licences respectives.
Bref, un vrai strike... et 2017 n'est pas encore terminé !
Manveer Heir dans Rogue One : A micro-transactions story.
Mais les remous déclenchés par le corps de Visceral Games tristement jeté dans un étang boueux n’ont pas encore fini de faire parler.
En effet, il y a quelques jours sur le site Waypoint, un ancien développeur de Bioware a été l’invité d’un podcast ou il a balancé sur EA. Oh rien d’ultra surprenant, juste ce que l’on imaginait mais ça fait quand même du bien de l’entendre de la bouche même d’un mec ayant bossé là -bas.
Manveer Heir a bossé 12 ans dans le JV dont 7 chez Bioware. Il a travaillé notamment sur Wolfenstein (2009), Mass Effect 3 et Andromeda. Et quand on lui demande ce qu’il pense d’EA, de la montée en puissance des micro-transactions et de l’implémentation forcée de composantes multi-joueurs dans les jeux solo, le bonhomme a le mérite d’être franc.
Morceaux choisis :
« EA n’est intéressé que par le fait d’avoir le meilleur retour sur investissement possible. Ils n’en ont rien à faire de ce que veulent les joueurs, ils sont seulement intéressés par ce qui leur fera sortir leur carte bancaire. Ce sont 2 choses légèrement différentes. »
« C’est définitivement l’une des tendances au sein d’EA. De manière générale, ils poussent vers plus d’open world pour la simple et bonne raison qu’ils sont bien plus faciles à monétiser. La phrase qu’on utilise chez EA est "faites les revenir encore et encore". Pourquoi tu t’intéresse autant à ça, EA ? Tout simplement à cause des micro-transactions comme par exemple les gens qui achètent des card packs pour le multi-joueurs de Mass Effect. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle nous avons ajouté un mode multi-joueurs sur Mass Effect 3 n’est-ce pas ?»
Et quand le dernier sujet bouillant à la mode est abordé, à savoir les loot boxes, Heir nous fournit son analyse. Ah les loot boxes, cette source de revenus devenue énorme pour les éditeurs et qui casse la structure du sacro saint jeu à 60 euros (déjà bien mise à mal par les season pass) avec une avalanche infinie d’items générés aléatoirement dans un jeu…
Une tactique qui ne marche évidemment par sur 100% des joueurs mais qui a le mérite de rapporter gros et surtout d’accrocher ce qu’on appelle des ‘Whales’ (qui veut dire baleine, un terme notamment utilisé dans le milieu des casinos pour désigner les clients prêts à dépenser d’énormes sommes… il n’y pas de hasard). Mister Heir, je vous repasse le micro :
« Vous devez comprendre que la quantité d’argent générée par les micro-transactions est phénoménale. Je ne suis pas autorisé à dévoiler les chiffres exacts mais je peux vous dire que quand le multi-joueurs de Mass Effect 3 est sorti, ces card packs se vendaient… très bien et que les sommes d’argent gagnées seulement avec ces card packs étaient si importantes que c’est la raison pour laquelle EA a poussé à inclure un mode multi dans Dragon Age Inquisition et qu’on a commencé à retrouver du multi dans énormément de licences EA qui n’en avait pas auparavant. Parce que ça a marché et que ça a rapporté une tonne de fric. Revenus constants contre revenus uniquement valable une seule fois. »
Il ajoutera même :
« J’ai vu des gens dépenser 15 000 dollars sur le multi-joueurs de Mass Effect ! ».
Je ressens un trouble dans la Force…
Le futur des jeux EA serait-il aussi sombre que le côté obscur de la Force ? Rien n’est moins sur. Star Wars Battlefront 2 est littéralement bourré jusqu’à l’os de loot boxes bien planquées dans le cheval de Troie constitué de maps et autre modes gratos qu’EA semble gracieusement "offrir" aux joueurs. Le mode FUT de FIFA et ses cartes à acheter… Anthem qui tente une approche à la Destiny…
Les jeux tels que les Mass Effect ou les Mirror’s Edge à l’ancienne semblent définitivement appartenir au passé du géant américain du jeu vidéo.
Et la tendance semble donner raison à EA. Est-ce le début de la fin pour les jeux solo à forte valeur narrative ? Nous en reparleront une autre fois…
Oh un bon jeu EA solo sans multi ou micro-transactions à la con... ah en fait non...