Si le titre du jeu ne vous dit rien, System Shock est pourtant un jeu qui a marqué bien des joueurs à son époque. Dans sa version d’origine, d’abord vendu sur des disquettes, le jeu proposait une expérience dans un univers en 3D, avec des mécaniques qui étaient révolutionnaires pour son époque. C’est désormais le moment de découvrir (ou de retrouver) la station spatiale Citadel et de déjouer les plans de l’IA maléfique qui met en péril l’humanité…
Vous jouez le rôle d’un hacker qui a été réquisitionné et envoyé bon gré mal gré dans l’espace, rien que ça. Destination : la Station Spatiale Citadel, desormais sous le contrôle d’une IA nommée SHODAN. Cette dernière ne s’est pas contentée de juste faire joujou avec les commandes, non, elle a au passage modifié les humains qui s’y trouvaient et les a transformés en mutants ou en cyborgs, afin de pouvoir se protéger en cas d’intrusion.
Un huis clos, dans une base hermétique et un environnement confiné infesté de créatures… Si vous pensez Bioshock, déjà vous avez bon goût, et vous n’avez pas tort. En effet, un de ses développeurs principaux, Ken Levine a développé également System Shock 2, et a indiqué que ce dernier était une source d’inspiration pour sa « suite spirituelle », Bioshock. Le premier System Shock posant les bases des mécaniques de sa suite, on peut donc facilement faire le lien. Le lore de cette première hisrtoire s’étoffera grâce aux enregistrements audio que vous dégoterez dans la station, apprenant ce qu’il s’est passé des deux points de vue : humain comme SHODAN. Vous apprendrez ainsi comment cette station calme et tranquille s’est transformée en petit magasin des horreurs, doublée d’une forteresse à priori imprenable.
Avant de commencer l’aventure, vous aurez le choix des difficultés. Car oui, vous pourrez paramétrer la difficulté de chacun des quatre aspects du jeu : les combats, les missions, le Cyber (sortes de missions en VR) et les puzzles. Chacun dispose de trois crans de difficulté, à vous de voir si vous êtes plus ou moins à l’aise dans chacun de ces aspects.
A la première approche du jeu, comme sur les captures d’écran que vous verrez certainement, on peut penser que System Shock est un énième FPS typé sci-fi avec un arrière-goût rétro. C’est en partie assez vrai, mais bien sur ce n’est pas ce qui fait le sel du titre. Mais arrêtons-nous sur cet aspect. C’est certainement le moins fun de System Shock, car le gunfight n’est pas fun pour un sou : les ennemis réagissent de façon basique, et on ressent assez peu la puissance des impacts au niveau des tirs et des explosions.
Heureusement, la force de System Shock réside dans ses autres aspects, à commencer par l’exploration. La station dispose de plusieurs étages, chacun au design différents, avec parfois des allers-retours nécessaires avec le bon objet en votre possession… Oui, c’est le principe du Metroidvania, dans un jeu sorti bien avant l’idée de ce concept. Cet aspect exploration souffre de redondances, dues à sa conception qui doit coller à l’œuvre d’origine : parfois il faudra se retaper des étages entiers si vous avez loupé un objet ou un code à retenir, car vous n’aurez pas un gros point rouge sur la carte qui va vous dire où aller.
Allez, on est cool, on vous donne deux astuces essentielles pour vous éviter quelques désagréments : si vous voyez un objet qui n’est pas mentionné comme « bric à brac » : prenez-le, il risque de servir à un moment ! Et si vous voyez un code écrit sur un mur, un écran ou mentionné dans un journal audio : notez-le car il sera certainement nécessaire également. Et pas besoin d’aller chercher sur Internet : les codes sont générés selon votre partie ! Et ça c’est juste génial.
Vous remarquerez assez vite que vous disposez d’un inventaire avec une taille limitée. Eh oui : il faudra gérer l’espace, un peu comme dans certains survival horror, ainsi que vos munitions et explosifs, mais aussi objets de quête ou autres bricoles recyclables contre de l’argent. Sur ce dernier point : vous pouvez « vaporiser » les objets indiqués comme du bric à brac, qui se transformeront en bloc de ferraille. Dans quasiment tous les étages vous aurez un poste de recyclage qui permettra de convertir la ferraille ou les objets en pièces, nécessaires pour acheter des munitions ou des upgrades pour vos flingues. Ces dernières sont plus que recommandées pour être le plus efficace possible car qui dit puissance de feu augmentée, dit munitions économisées !
Evidemment vous aurez aussi des objets permettant de remonter votre barre de vie en cas de blessure, soit de rares trousses de soin qu’on vous conseille de garder en cas de pépin ultime, soit des patchs qui remontent votre vie petit à petit. Ces patchs ont aussi des variantes pour augmenter votre endurance ou votre résistance à la radioactivité par exemple. A de rares endroits du jeu, vous trouverez des capsules de survie, dans lequel vous pourrez grimper pour restaurer votre état au maximum. Ils se trouvent dans des locaux médicaux, qui sont aussi l’endroit où, à chaque étage, vous pourrez trouver une station de clonage à laquelle retourner en cas de décès.
Il est possible d’augmenter la capacité de l’inventaire un peu plus tard dans le jeu, ou de stocker une petite quantité de matériel dans un casier disponible dans chaque étage. Il faudra donc jongler entre vos armes préférées, ou les plus utiles selon les situations, et les objets de quête et les munitions pour avancer sans vous retrouver dépourvu de solution offensive ou de devoir retrouver le casier ou l’objet manquant pour progresser. Il faudra aussi stocker des batteries pour recharger votre énergie, sorte de mana utilisé par certaines armes ou améliorations, on y reviendra.
Niveau offensif justement, vous avez des armes de mélée, notamment la rapière électrique qui fait du dégât et que l’on vous conseille de trouver dès que possible. Niveau distance, vous aurez les classiques 9mm, magnum, fusil à pompe ou mitrailleuses, avec des munitions classiques, ou disposant d’effets utiles selon les ennemis (perforantes par exemple) Vous disposerez aussi d’une arme de poing électrique qui consommera l’énergie et non les munitions, qui se règle sur 3 modes de puissance, à vous de juger selon l’énergie nécessaire : en utiliser davantage et être efficace d’un coup, ou en utiliser moins et la jouer plus fine en tirant au bon moment et en vous déplaçant. On vous conseille de garder grenades et munitions spéciales pour les boss, peu nombreux mais hyper agressifs et résistants !
L’énergie peut soit se recharger sur des bornes, disponibles à chaque étage à un point fixe, ou grâce à des batteries qui peuvent vous restaurer tout ou partie de cette barre bleue qui deviendra une obsession lors de certains passages corsés. Car elle servira aussi à lancer des aptitudes que vous glanerez au fil de vos découvertes, grâce à des améliorations que n’auraient pas reniées les charcudocs de Cyberpunk.
Il faudra fouiller et être curieux car certaines sont mieux cachées que d’autres et pourraient vous faciliter la vie, voire vous la sauver. Ainsi vous pourrez débloquer un mode de vision spécial pour détecter les objets ou ennemis à proximité, voir dans l’obscurité, utiliser une armure qui diminuera votre barre d’énergie avant votre barre de vie ou encore résister aux environnements dangereux tels que la radioactivité par exemple. Vous pourrez les activer ou désactiver à volonté dans le menu de l’inventaire.
Si vous avez suivi, vous avez dû voir passer le terme de puzzle et de cyber-espace un peu plus haut, ça tombe bien, on y arrive ! Commençons le mode cyber : on se retrouve plus dans l’esprit de contrôler un vaisseau qu’un personnage, car vous pouvez vous déplacer de gauche à droite, mais aussi de haut en bas. Dans ces passages, nécessaires pour débloquer certaines portes ou endroits spécifiques, les contrôles peuvent dérouter mais se révèlent instinctifs. Cela dit, la structure de ces passages est faite de sorte à ce que vous perdiez le sens de l’orientation, avec des graphismes typés fil de fer, comme dans la vision du cyber-espace des années 90.
Le but étant de détruire tout ce qui bouge avec l’armement mis à votre disposition. Vous aurez des tirs rapides ou des missiles plus longs à décocher car il faudra activer une mire au préalable pour cibler l’ennemi. Vous aurez aussi des objets comme un leurre pour détourner l’attention des drôles de bestioles de cet univers. Ces petites phases d’action sont assez courtes et changent un peu de votre progression classique.
Les puzzles sont eux disponibles à certains endroits de la station. Bonne nouvelle si vous n’aimez pas ça : des objets nommés Ponts Logiques permettent de les griller et de les réussir automatiquement. Pas de chance par contre : ils sont en nombre assez limités. Cela dit, si vous n’aimez pas les casse-tête, on pense que vous aurez mis la difficulté sur 1 et cela ne présentera aucun challenge.
Chaque tableau de chaque puzzle est aléatoire, inutile donc de chercher la solution sur Internet. Certains de ces puzzles sont nécessaires pour avancer dans l’histoire, ou du moins, pour dégoter certains objets cruciaux. Il suffit soit de doser une quantité d’énergie avec des boutons et des prises, ou d’orienter des câbles pour faire passer du courant, rien de bien méchant mais certains sont particulièrement fourbes !
Reprenons un peu tous ces éléments : System Shock est un jeu d’action non-linéaire avec une gestion d’inventaire, des puzzles, nécessitant de vous battre et de survivre contre des cyborgs et mutants contrôlés par une IA psychopathe. On a vu que les joutes armées n’étaient pas forcément folichonnes, ni les allers-retours dans toute la station.
On en est là, et on n’a même pas encore parlé d’un élément crucial du jeu : son ambiance. Prenante, glauque, étouffante, c’est une réussite en termes de rendu, surtout le casque vissé sur les oreilles. Parfois, au détour d’un couloir, vous entendrez juste la respiration d’un mutant, ou les pas d’un cyborg faisant une ronde… Ou aucun bruit, l’ennemi attendant de voir du mouvement avant de s’activer. Le danger rôde partout, et courir en tirant n’importe-où ne sera pas synonyme de réussite.
Le rendu graphique est à la fois moderne, en termes de rendu de lumières et d’effets, mais en regardant de plus près, on voit que l’on évolue dans un monde aux textures proches de voxels, donnant un aspect néo-retro assez convaincant. On terminera ce tour du propriétaire par une dernière réussite : la durée de vie, il nous a fallu 25 heures en difficultés moyennes pour arriver à bout de system Shock.
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