Genre de niche, les simulateurs arrivent à trouver leur public. Certains studios en ont fait leur priorité en s'engouffrant dans le marché pour proposer des simulateurs de toutes sortes. Vous pouvez désormais devenir virtuellement coiffeur, chef de gare, boulanger, policier, pompier ou encore dernièrement chauffeur de taxi. C'est Simteract, un studio polonais qui a déjà créé Train Life : A Railway Simulator, qui nous propose de parcourir Barcelone à l'échelle 1:1 dans une simulation de chauffeur de taxi. Pour le meilleur ? C'est ce que nous allons voir dans cet avis basé sur une version Xbox reçue de l'éditeur Nacon. Nous n'avons pas monté les 30 niveaux (nous en avons fait 20) mais nous avons pu faire le tour de tout ce que proposait le jeu.
Les fans des premiers films Taxi comprendront la référence. Si Taxi Life (on va garder ce nom abrégé, le nom complet étant Taxi Life : A City Driving Simulator) permet bien de commettre des infractions, de rouler à plus de 100 km/h dans des rues limitées à 30, ce comportement dangereux n'est clairement pas à privilégier, à quelques exceptions près. Entre la police qui veille au grain (enfin un minimum), les clients qui pesteront si vous conduisez mal et la voiture qui s'use plus vite en augmentant la vitesse, rien ne vous encourage à vous imaginer à la place de Daniel. Bref, comme l'indique le titre, Taxi Life est avant tout une simulation.
Comme vous prenez la route, simulation oblige (Driver également à l'époque), vous allez commencer sur un parking (ouvert ici) pour passer votre permis. Pas de permis, pas de licence. Cela permet de se familiariser avec la conduite qui est surprenante de prime abord mais à laquelle on se fait très rapidement. C'est aussi un bon moyen pour comprendre qu'il faut utiliser la gâchette haute gauche et le haut de la croix directionnelle pour allumer le moteur. Ensuite, avec B, il faut enlever le frein à main afin de pouvoir avancer. Le didacticiel est assez basique mais vous allez apprendre à utiliser les fonctionnalités du jeu, à manier votre véhicule en dosant la vitesse ou encore à vous garer. En effet, que ce soit pour récupérer ou déposer un client, pour entrer dans un garage, faire le plein d'essence, etc., il faut savoir placer l'intégralité du véhicule dans le rectangle en surbrillance. Le rétroviseur dépasse ? Manœuvrez à nouveau !
Une fois que vous êtes autorisé à conduire sur la route, vous êtes propulsé dans une grosse partie de Barcelone reproduite à l'échelle 1:1. Si vous connaissez la ville espagnole, vous aurez le plaisir de retrouver plusieurs bâtiments célèbres, des œuvres d'art urbaines (il faut d'ailleurs les trouver et les « collecter » au sein de l'aventure) et ses ruelles très étroites. A ce niveau, les développeurs ont fait du bon travail. En s'appuyant sur l'Unreal Engine, ils ont réussi à retranscrire la ville avec un certain brio. Il y a beaucoup de détails, c'est vivant, il y a de la circulation, on retrouve bien toute la végétalisation qui s'allie à tout l'aspect urbain. Les jeux de lumière sont très corrects et on apprécie les réflexions dans les rétroviseurs ou sur certaines carrosseries. De loin, le jeu est très beau. De près, le résultat est très correct mais on voit plus rapidement pas mal de défauts. D'une manière générale, on sent que les développeurs ont fait avec les moyens du bord et ils devaient manquer de finances. Cela se voit à plusieurs niveaux.
Les clients que l'on récupère sont des copiés/collés les uns des autres, avec juste une poignée de modèles différents, en s'attardant sur les détails, on remarque des animations souvent datées, des modèles assez sommaires ou encore des textures plus simplistes ci et là. De même, dès qu'on augmente la vitesse, le framerate ne suit pas toujours, plusieurs éléments s'affichent à la dernière minute et la distance d'affichage en prend un coup. Dans le même ordre d'idées, si les développeurs ont travaillé sur la physique pour nous faire ressentir les aspérités de la route, les dénivelés, les passages sur les dos d'âne, etc., on ne peut s'empêcher de remarquer quelques errances. Cela vaut également pour l'IA, avec des voitures qui se plantent toutes seules, des piétons qui font des allers-retours au niveau des passages piétons, etc. Au début de notre aventure, les voitures de l'environnement nous rentraient régulièrement dedans. Ceci est devenu très rare suite au déploiement d'un patch.
Taxi Life étant un simulateur, comme nous l'évoquions déjà précédemment, il faut respecter le code de la route. S'il est important de mettre ses clignotants (les flèches gauche et droite de la croix directionnelle sont faites pour ça), il est surtout primordial de respecter les limitations de vitesse, les feux de circulation et les priorités, à commencer par les passages piétons. Pour vous rappeler à l'ordre, les développeurs ont intégré un système d'amendes. Il y a même des radars fixes qui vont surveiller votre vitesse et vous coller automatiquement une prune si vous allez trop vite. Vous causez un accident alors que la police est à proximité, bim, une prune. Vous écrasez un piéton, bam, 100 euros de moins et un gros avertissement écrit. Lorsque vous transportez les clients, si vous conduisez mal, cela va entamer la jauge de patience du client. Elle tombe à zéro, le client arrête la course et vous n'êtes pas payé. En sachant que conduire consomme de l'essence (ou de l'électricité dès que vous achetez un véhicule électrique) et crée de l'usure sur votre voiture, qui se salit au passage, il faut gagner assez d'argent pour pouvoir ensuite couvrir les frais d'entretien.
Mieux vaut surveiller les jauges et les indicateurs, sinon il faut un dépannage d'urgence et ça coûte bien plus cher. De fait, quand on voit qu'il faut agir, il faut se rendre dans un garage pour assurer les réparations (faire le plein, laver la voiture ou encore modifier des pièces pour l'améliorer) ou passer par une station essence ou une station de lavage. On a également accès à plusieurs fonctionnalités, comme la possibilité de baisser chaque vitre (à moitié ou pleinement) indépendamment des autres, allumer la radio, changer la fréquence, régler le volume, baisser le pare-soleil, allumer/éteindre la climatisation (et la régler), allumer les feux de détresse, etc. En vue cockpit, qui est la plus immersive et qui reste étonnamment plutôt dynamique (mais elle est moins pratique pour bien voir les feux en hauteur), on peut même accéder à tous ces éléments en bougeant le petit curseur blanc qui matérialise notre regard. La précision n'est pas optimale, surtout lorsqu'on conduit, mais ça donne un aspect plus naturel et immersif. A ce niveau-là, c'est très complet, d'autant que certains clients (peu) peuvent demander à ce que l'on allume la climatisation, baisse une vitre ou autre. Il y a même quelques interactions plutôt sympathiques lorsque le client entame le dialogue. On peut alors répondre avec des choix, ce qui permet d'en apprendre plus sur Barcelone ou sur notre chauffeu notamment. Ces éléments viennent casser un peu la monotonie des courses.
Car oui, la majorité du temps, on le passe à aller dans le menu, sélectionner une course, se rendre au point indiqué pour récupérer le client avant de l'amener à sa destination. En fonction de la prestation, on récolte des points d'expérience et de l'argent, voire des pourboires. Il est donc important de travailler, encore et encore, pour gagner suffisamment afin d'assurer les réparations, remplir le réservoir (ou la batterie) et, quand on a assez économisé, pour s'acheter une autre voiture ou au moins améliorer celle que l'on a déjà. Pour pimenter un peu les choses, Simteract a ajouté des défis (matérialisés par un trophée sur la carte) qui demandent soit de conduire un client le plus vite possible à destination (il ne tient alors par rigueur des manquements au code de la route), soit de l'y conduire en toute sécurité (le moindre écart de conduite est vite sanctionné). Pour donner de la vie à l'environnement, outre la police qui patrouille, on a également quelques événements ponctuels, comme un carrefour bouché (on peut appeler la police via le menu radial pour faire la circulation), des feux qui dysfonctionnent, des travaux ou encore des accidents. Pour se repérer, on peut bien entendu compter sur un GPS intégré à notre véhicule (l'écran de bord donne aussi accès à la fiche client et à la caméra de recul). Si celui-ci fait généralement l'affaire, on regrette que parfois il se perde dans les trajectoires, voire parfois arrête de les afficher.
De base, la conduite est arcade mais elle reste plutôt réaliste sur plusieurs points, tenant compte des accidents pour répartir les dégâts sur la carrosserie, le pare-brise mais également les suspensions, le moteur et la direction. On peut également corser le défi en optant pour un rendu plus typé simulation avec le passage manuel des vitesses (y a trois niveaux, arcade, semi-arcade et simulation). Attention, beaucoup risquent déjà de s'ennuyer avec la version arcade de cette simulation... Là, ce dernier aspect étant plus poussé, la partie perd encore en fun. On peut aussi passer en mode « Difficile ». Ce dernier n'a rien de vraiment plus compliqué, c'est juste qu'il ajoute la partie « Gestion ». Attention, si le nom peut faire peur ou très envie, il est bon de noter que celle-ci est très sommaire. Concrètement, cette partie permet d'embaucher un ou plusieurs autres chauffeuses/chauffeurs. Chacun a sa qualité et son défaut. Par exemple, on a vu une chauffeuse qui est paresseuse ou encore une autre qui au fil des niveaux gagnés nettoie de moins en moins son véhicule. Or, une voiture abîmée ou sale peut réduire le pourboire laissé par le client. Bref, une fois le contrat fait, il suffit d'assigner un véhicule au chauffeur, une zone d'action et une plage horaire de travail. Voilà, roulez jeunesse. Ensuite, il suffit de surveiller les profits, d'en embaucher d'autres ou, au besoin d'en licencier. C'est tout.
Au moins, avec un peu de bon sens, cela permet d'engranger un peu plus d'argent et d'avoir la sensation de gérer une société. En même temps, au-delà de l'argent, il faut aussi engranger de l'expérience, cumulée à chaque course ou en collectant les données sur les monuments et œuvres d'art immanquables. L'objectif est simple : monter en niveaux (jusqu'à 30) pour obtenir des points de compétence, à raison d'un par niveau. Avec ces derniers, on accède à un arbre de compétences qui permet de débloquer, on vous le donne dans le mille, des compétences spéciales. Ainsi, on peut faire sauter la première amende de la journée, réduire leur coût, réduire le coût des réparations, gagner plus d'expérience en roulant, etc. Le rendu est un peu moins « simulation » mais ça aide. Enfin, précisons que la partie audio est assez sommaire. Si les bruits de moteur sont plutôt corrects, et ajustés en fonction de la vue, il faut reconnaître que les autres bruitages sont au mieux basiques. Il est d'ailleurs toujours aussi étonnant d'entendre tout le monde parler anglais au cœur de Barcelone (ville espagnole) même si l'ensemble profite de sous-titres en français (ou en espagnol et d'autres langues). Certes, nous comprenons l'impératif de vouloir toucher un plus large public mais ça casse l'immersion... A l'image du volant qui tourne tout seul et des pédales qui s'enfoncent toutes seules. En 2024, on aurait apprécié voir les mains et les jambes de notre chauffeur avec un minimum d'animation pour tourner le volant, baisser le pare-soleil, appuyer sur les boutons.
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