Avant d'être catégorisée dans le genre Musô (ou Musou), la licence Dynasty Warriors a fait ses débuts en 1997 sur la PlayStation première du nom avec un jeu de combat à un contre un. Ce n'est qu'avec Dynasty Warriors 2 (Shin Sangoku Muso au Japon) sorti en 2000 sur PlayStation 2 que Omega Force profite de la puissance supplémentaire de la machine pour mettre en scène des combats contre plusieurs ennemis simultanés. Les joueuses et les joueurs découvrent alors un scénario inspiré par l'Histoire des Trois Royaumes. La licence va donner naissance à plusieurs épisodes, dont les spin-off Empires offrant plus d'éléments tactiques et personnalisables au détriment de l'histoire de l'opus canon qui passe à la trappe. Plusieurs autres spin-off ont également vu le jour, dont des collaborations avec les licences One Piece, Dragon Quest ou encore Zelda. Cette année, Koei Tecmo et Omega Force reviennent avec un tout nouveau titre, DW Origins, qui promet de découvrir les événements qui se déroulent 150 ans après la fondation de la dynastie des Han orientaux. De quoi satisfaire les fans tout en accueillant les néophytes ? C'est ce que nous allons voir dans cette critique basée sur une version physique Xbox reçue de l'éditeur.
Dynasty Warriors Origins développe un scénario dont l'histoire revient sur la rébellion des Turbans jaunes. Contrairement aux autres opus canons, il permet d'incarner un personnage auquel le joueur peut réellement se rattacher. Ce dernier est muet et amnésique (un postulat un peu cliché, certes) et, bien que présenté comme un vagabond, il n'est pas une âme errante quelconque. C'est donc par son biais qu'on se replonge dans l'histoire des Trois Royaumes, récit cher à Omega Force. C'est l'occasion d'aller botter les fesses des Turbans jaunes et surtout de côtoyer des versions plus jeunes de Cao Cao, Sun Jian et Liu Bei, qui sont respectivement les fondateurs des royaumes de Wei, Wu et Shu. En somme, DW Origins sert à la fois de reboot de la série et de préquelle. Un excellent point, d'autant que les développeurs ont fait un véritable effort sur l'écriture et la mise en scène. Nous n'en dirons pas plus pour éviter tout spoiler mais nous avons apprécié les échanges entre les divers protagonistes, tout comme le système de choix intégré, même si certains sont plus anecdotiques...Tandis que d'autres sont cruciaux, dont un menant à une des fins à découvrir.
Le fait d'incarner un seul et même personnage donne également une autre dimension au gameplay. En effet, notre protagoniste, bien que commençant son aventure avec une épée, va rapidement s'équiper de plusieurs autres armes (il en a une dizaine au total), dont la lance et les gantelets pour ne citer que ça. Il va donc devoir apprendre à maîtriser chaque arme, chacune présentant ses forces et ses faiblesses. Chacune dispose également de son propre système de niveaux, le niveau général de notre personnage dépendant de l'avancée de l'ensemble. Cela pousse donc à varier les armes et donc forcément les attaques et les approches. Même notre fidèle serviteur, notre cheval, évolue au fil des combats. S'il est toujours question de défourailler des ennemis par dizaines et de s'attaquer aux lieutenants, capitaines et généraux pour plus rapidement défaire une armée, DW Origins prend un penchant un peu plus tactique. En effet, les développeurs ont voulu mettre un peu plus l'accent sur la défense. Notre personnage peut donc esquiver et parer. Une parade dans le bon timing amène même à un contre salvateur, en plus de briser la garde.
De fait, le « un contre un » contre les ennemis principaux prend un autre sens, un peu plus dans la veine d'un jeu de combat. Rassurez-vous, l'aspect offensif propre à la licence n'est pas en reste. Vous pouvez enchaîner les combinaisons d'attaques normales et puissantes, accumuler de la bravoure pour déclencher les arts de combat (des attaques spéciales qui font plus de dégâts, dont une action défensive qui brise une attaque que l'on ne peut bloquer autrement) ou encore l'inévitable attaque Musou qui libère un peu le champ. À cela, il faut ajouter une vision spéciale qui permet d'analyser le champ de bataille mais également de repérer les essences magiques. Cela oblige souvent à faire une petite percée pour détruire un objet magique ou éliminer un adversaire afin de rompre un charme.
Ajoutez à cela, le cheval pour charger et encourager les soldats alliés, le maniement de plusieurs armes et un système à base de talents à débloquer qui assure une montée en puissance et vous obtenez un système encore plus dynamique et moderne que par le passé. Il faut bien l'avouer, les combats sont un véritable régal. La seule ombre au tableau vient de la caméra qui peine souvent à bien se positionner et à suivre l'action. Même si elle est libre (comprendre à ajuster avec le stick droit), sa forte proximité empêche souvent de lire les attaques d'ennemis, simplement parce qu'ils sont hors champ de vision. Cela étant dit, il reste toujours les petits pains vapeurs à récolter pour recouvrer de l'énergie si on a le malheur de se faire toucher. Petit plus, un système d'équipement est également de la partie pour ajuster quelques éléments et bénéficier de leurs effets, en plus de pouvoir changer l'arme. Pour améliorer les éléments, il y a un léger système de craft à base d'une ressource à récolter.
Pour la progression, oubliez le monde ouvert de Dynasty Warriors 9 (et le mode Libre cher à la licence). Avec DW Origins, les développeurs ont opté pour une progression libre à partir d'une mini carte plutôt réussie. On se retrouve donc avec un avatar géant par rapport à l'échelle des montagnes, villages, etc. mais celui-ci se déplace sur la carte pour atteindre les points d'intérêt. Cela peut engager une discussion, permettre de faire un tour par l'auberge (sorte de menu pour lire ses lettres, gérer son équipement, crafter du pyroxène, etc.) ou plus simplement donner accès à un combat. Il y a alors deux cas. Le premier, c'est une petite mission façon combat d'escarmouche qui peut se régler en une poignée de secondes à quelques minutes, avec des objectifs qui diffèrent un peu. Le deuxième, ce sont les assauts coordonnés, qui passent par le briefing dans l'attente et le plan d'action à suivre.
Dans ce dernier cas, les affrontements sont bien plus longs et demandent majoritairement de s'emparer de points stratégiques. Le bon côté, c'est que tout est assez vivant et en mouvement, l'ennemi étant capable de déployer des renforts. Dans ces situations, notre personnage est également accompagné d'autres généraux qu'il ne faut pas hésiter à aller aider, au risque de perdre le combat. Les conditions de victoire et de défaites sont bien identifiées dès le début. Le bon côté, c'est que si on échoue, un système de checkpoint permet de revenir en arrière afin de repartir à la charge sans devoir tout faire. Pratique ! Si vous pouvez voir le bout de l'aventure en une bonne vingtaine d'heures, vous pourrez prolonger le plaisir avec du contenu end-game offrant un certain intérêt.
Le seul véritable regret, c'est que les développeurs, en privilégiant le mode Campagne, très réussi au demeurant, ont délaissé le reste. Comme nous le disions, le mode Libre est aux abonnés absents et il n'y a aucune possibilité de jouer à plusieurs. En revanche, le studio se rattrape sur le forme. En effet, même si on peut reprocher quelques manques de détails ci et là ou des textures un peu plus pauvres parfois, le jeu reste plutôt joli dans l'ensemble. Les personnages sont réussis, les effets visuels font plutôt plaisir à voir et le tout bénéficie d'un certain soin appréciable. Mention spéciale aux animations qui sont vraiment travaillées. La bande-son est également très appréciable, avec des thèmes qui sont agréables à écouter et qui sied parfaitement à la situation, que ce soit lors des moments de calme, lors des nombreux dialogues ou lors des assauts épiques.
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